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Les chimères d’un traité de paix. Le poids de Washington

Après avoir longtemps éludé les commentaires sur un accord politique avec la Chine, préférant focaliser ses interventions sur le rapprochement économique dans le Détroit et l’Accord Cadre, Ma Ying Jeou a, il y a quelques semaines, indiqué que la signature d’ici une dizaine d’années d’un traité de paix avec Pékin pouvait figurer dans les objectifs politiques du Kuomintang (KMT), « à condition que la perspective s’inscrive dans le cadre d’un large appui populaire, en fonction des intérêts de l’Ile et sous le strict contrôle du parlement ».

L’écho du rêve.

La déclaration faisait suite à une exhortation récente de Hu Jintao appelant « les deux rives à mettre fin aux antagonismes, soigner les blessures du passé et à travailler ensemble au grand renouveau de la Nation chinoise ». Elle précédait aussi la rencontre entre Hu Jintao et Lien Chan, président honoraire du KMT au récent sommet de l’APEC à Hawaï, le 11 novembre dernier, où le sujet d’un traité de paix fut également abordé.

La résolution de la question taïwanaise, avec à la clé un traité de paix avait déjà été formellement évoquée dans le communiqué commun qui concluait la première visite en Chine de Lien Chan en 2005. (Voir notre article).

Depuis ces retrouvailles qui marquèrent un jalon dans les relations, les deux hommes s’étaient à nouveau rencontrés trois autre fois.

A Hawaï, Lien Chan, devenu « Monsieur bons offices » du KMT, a rappelé que sa philosophie des relations entre les deux rives du Détroit, était, comme celle de Pékin, sous-tendue par la perspective d’une réunification, il est vrai selon des termes radicalement différents.

Il a aussi expliqué que la plupart des objectifs évoqués dans le communiqué de 2005 – reprendre les négociations, développer les relations entre les deux partis, instituer un cadre général pour les relations économiques, lancer des négociations pour une plus grande autonomie de Taïwan dans les relations internationales - avaient été atteints –. Mais la question du traité de paix restait en suspens.

Rien d’étonnant, puisqu’en réalité, sa mise en œuvre est handicapée par l’ambiguïté du « consensus de 1992 » qui fonde le rapprochement politique entre les deux rives et stipule que Taïwan et la « Grande Terre » sont toutes deux parties intégrantes de la Chine. Ce que le Parti Indépendantiste (DPP), pour la première fois crédité d’un score supérieur à celui de Ma Ying Jeou dans les sondages en vue des prochaines présidentielles prévues dans deux mois (47, 3% contre 45,8%), rejette absolument.

Encore faut-il préciser que l’équivoque n’est pas seulement le fait du DDP, mais procède également d’un désaccord de fond entre le KMT et le Parti Communiste chinois, sur la nature politique du concept d’une seule Chine, que le KMT voudrait démocratique, une perspective, pour l’heure, impensable pour Pékin.


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