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›› Politique intérieure

Les élections libres, les micro-blogs et les hésitations du Parti

Une situation politique incertaine.

Pour l’heure il est peu probable que le mouvement, sans base politique ni faction à laquelle se raccrocher, réussisse à ébranler la détermination du Régime à contrôler étroitement la société, dont il craint les poussées d’instabilité. Mais le Parti n’en est pas plus serein pour autant.

Alors qu’il fête son 90e anniversaire, ponctué par des cérémonies à travers toute la Chine, accompagnées par des rétrospectives célébrant les extraordinaires progrès économiques et sociaux qui fondent la prospérité nouvelle construite « après un siècle d’humiliations », dont profite une bonne partie de la population, le Régime, mis sur la sellette par de violentes contestations sociales et des révoltes ethniques, revisite son histoire à l’aune de ses inquiétudes actuelles.

Comme l’explique David Shambough dans un article du New-York Times du 30 juin, les événements depuis 1949 sont soigneusement triés, passés au tamis et resservis au public pour affirmer la nécessité d’un Parti fort et désigner les risques à venir, dont l’origine est soit la trahison interne, soit l’ingérence extérieure.

Le poids néfaste de l’étranger est mis en scène sans surprise par contraste entre les invasions du XIXe siècle et la restauration de la dignité du pays en 1949. Il est le fond de tableau encore très actuel de la narration historique officielle et justifie les mises en garde régulières, toujours très populaires, contre les ingérences des « ennemis de la Chine ».

Si les erreurs des campagnes politiques meurtrières des années 50, du mouvement des Cent Fleurs et du Grand Bond en Avant sont soigneusement édulcorées, les responsabilités du chaos de la Révolution Culturelle sont, après une allusion au Grand Timonier, attribuées au radicalisme forcené de la Bande des Quatre, qualifiés de « gauchistes opportunistes ».

L’importance cruciale d’un Parti aux convictions fortes, insensible aux sirènes des réformes trop hardies, se décrypte dans la glorification du règne pragmatique de Deng Xiaoping et dans l’ostracisme dont souffre toujours la mémoire du réformateur Zhao Ziyang.

Ces convictions conservatrices se cristallisent aujourd’hui dans le mouvement de la nouvelle gauche qui rassemble l’oligarchie, les grandes entreprises d’Etat, l’appareil de sécurité et l’armée autour du mythe revisité de Mao, dont on voit cependant mal comment il pourrait contribuer à adapter le système politique chinois aux exigences modernes de transparence, de responsabilité publique et de justice.

Il est au mieux une stratégie d’attente populiste au milieu des flottements qui précèdent l’avènement de la nouvelle équipe en mars 2013. Au pire, il est un cul-de-sac politique, tant il s’alimente de malentendus et de tabous.

Enfin, réplique symétrique de la dichotomie des réactions du Parti aux candidatures spontanées, la mouvance conservatrice que certains assimilent à un retour des vieilles lunes féodales appliquées à freiner les réformes et à contrôler la société, s’oppose à une nébuleuse réformatrice composée de jeunes blogueurs, de chercheurs, de scientifiques, d’intellectuels et d’hommes politiques, d’où émerge l’image du Premier Ministre Wen Jiabao, dont l’influence semble, pour l’heure, bien trop faible pour relancer les idées réformatrices.


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