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Les réserves chinoises et les bons du trésor américains. La force des choses

Coups de projecteur.

1. La Chine et le monde.

Investissements publics et privés.

Les destinations des investissements d’état chinois, par le biais du fond souverain (CIC) ou la Banque Chinoise de Développement restent en priorité la dette américaine, dans une moindre mesure celle des pays européens (où les engagements chinois sont évalués à 600 Mds de $) et les pays d’Amérique Latine, d’Afrique, du MO, et d’Asie du Sud-est, où leurs objectifs sont en général les ressources (pétrole, gaz, mines). L’approche est en général prudente.

Il faut cependant s’attendre au développement rapide des investissements privés (ou semi-privés, ou de firmes prête-noms de fonds publics) avec prises de participation en Europe et aux Etats-Unis, dans des entreprises en difficultés, mais ayant un potentiel économique ou commercial et/ou recélant une technologie de pointe convoitée par la Chine. Les achats immobiliers (Londres est une destination privilégiée par les Chinois) s’amplifieront, ainsi que les engagements dans des secteurs nouveaux tels que le tourisme.

Une récente étude de la China Merchant Bank évaluait à 9000 Mds de $ la somme des capitaux disponibles en Chine pour ce type d’investissements. On estime qu’en Asie, d’ici 2015, 50% de la richesse privée serait concentrée en Chine.

Depuis 2009, la proportion des sommes engagées à l’étranger par les riches chinois est passée de 10 à 20% de leur portefeuille d’investissements. La priorité va à Singapour et Hong Kong, mais une proportion croissante est investie en Europe et aux Etats-Unis.

Investissements dans le secteur High Tech au Brésil.

En 2011, les investissements chinois au Brésil auront atteint 9 Mds de $, dont 50% iront au secteur des hautes technologies, où les fers de lance sont les 2 géants des télécom chinois, ZTE et Huawei.

Au passage, ce dernier vient d’engager à Shenzhen John Suffolk, ancien Directeur des Systèmes d’Information britanniques, responsable national de la sécurité informatique et de la lutte anti-intrusion. L’initiative montre à quel point le fleuron chinois du secteur des télécoms est décidé à corriger son image de société espion, à la solde des services secrets chinois et de l’APL.

ZTE qui réalise 9% de ses ventes mondiales au Brésil, a construit un parc industriel près de Sao Polo et espère augmenter ses ventes dans le pays à 1 Md de $ (600 Millions de $ en 2010). Le reste des engagements chinois est essentiellement investi dans les ressources minières et l’agriculture – dont l’huile de soja – par le truchement de 2 fermes établies dans le nord et le sud du pays par une société du Zhejiang.

Depuis plusieurs années les autorités brésiliennes tentent de modifier la structure des investissements chinois au Brésil – stock total estimé à 30 Mds de $, dont 17 Mds de $ pour la seule année 2010 -, jusqu’à présent orientés à 70% vers les ressources minières et les hydrocarbures. Depuis 2009 la Chine est devenue le 1er partenaire commercial du Brésil, avant les Etats-Unis.

En 10 ans, le commerce entre les 2 pays a été multiplié par 16. Le Brésil, qui est aussi un partenaire de la Chine dans le domaine spatial est sans conteste une cible majeure des attentions chinoises dans la région.

Pour l’ensemble du continent sud-américain le flux annuel des IDE est estimé à 145 Mds de $. La part chinoise est en augmentation rapide et peut-être estimée à 14% ce qui la place au 2e rang derrière les Etats-Unis (17%) et avant les Pays-Bas (13%). Selon la Commission Economique de l’ONU pour l’Amérique Latine, la proportion des investissements chinois en Amérique Latine dans le secteur des ressources primaires est encore de 90%.

Marchés publics. Levée des restrictions.

Le 1er juillet 2011, le ministère des finances annonçait que la politique de soutien aux « innovations locales », que les compagnies étrangères voyaient comme un handicap à leurs réponses aux appels d’offres publics sur les équipements et les technologies, était levée.

Les chambres de commerce américaine et européenne ont applaudi, mais « attendent de voir si les administrations locales se conformeront à cet ajustement ». Elles ont par ailleurs incité la Chine à adhérer à l’Accord de l’OMC sur les marchés publics.

Augmentation du poids de la Chine en Iran et en Irak

(AFP et China Daily). Le 16 juillet 2011, l’Iran et la Chine ont signé une série d’accords pour des projets d’infrastructures, d’un montant total de 4 milliards de dollars, dans les domaines de l’énergie, de l’eau, de l’industrie, des mines et de l’environnement.

De son côté la Chine doit augmenter ses importations de minerais iraniens, et vendre à l’Iran une soixantaine d’incinérateurs avec récupération d’énergie, d’une valeur de 500 millions de dollars. Ces derniers seront installés d’ici un an dans les grandes villes du pays et le long de la région touristique de la mer Caspienne. A la fin de l’année, le volume des échanges entre les 2 pays – la Chine est le 1er partenaire commercial de l’Iran - pourrait atteindre 40 Mds de $.

Pékin, qui achète 20% du brut iranien, a fortement renforcé sa présence économique et commerciale en Iran au cours des dernières années, notamment dans le secteur pétrolier et gazier, profitant de l’embargo occidental qui a obligé de nombreux partenaires européens de l’Iran à se retirer.

Mais des difficultés sont récemment apparues dans la relation, provoquées par les pressions de Washington et des frictions avec le partenaire iranien qui reproche aux Chinois la lenteur des travaux d’exploration. Pékin aurait récemment ordonné à CNPC de réduire ses équipes sur place.

Les différends n’ont cependant pas eu d’effet sur le volume des importations chinoises de brut iranien, resté stable à 525 000 barils / Jour. Ce qui fait de l’Iran le 3e fournisseur de la Chine, derrière l’Angola et l’Arabie Saoudite.

Accord Bagdad - Pékin

Le 18 juillet 2011, la Chine et l’Irak ont signé 2 accords, l’un de coopération économique, l’autre portant sur la formation de personnels, à l’occasion de la visite en Chine du PM irakien Nouri al-Maliki, une première depuis 1958.

Le cœur de la coopération et des échanges commerciaux entre les deux pays est le secteur des hydrocarbures, où Pékin reste un des plus grands investisseurs. En Juin CNPC fut la première des grandes compagnies mondiales à commencer l’exploitation du champ pétrolier de Al-Ahdad (25 000 barils/jour) et envisage l’exploitation de 2 autres gisements.

En mars 2010, les importations chinoises de pétrole irakien étaient de 224 000 barils/jours soit 50% de celles venant d’Iran et 20% seulement de celles venant d’Angola.

Minerai de fer. Investissements en Sierra Leone

Le groupe d’Etat Shandong Iron & Steel est en négociations avec African Minerals pour l’acquisition de 25% des parts de la mine de fer de Tonkolili en Sierra Leone, dont les réserves, estimées à 12,8 Mds de tonnes, sont parmi les plus riches du continent africain. L’accord, au prix de 1,5 Mds de $, garantirait au groupe chinois une réduction de 15% sur le prix de 10 millions de T de minerai par an. Il reste à obtenir l’accord officiel de Pékin.

Depuis ses déboires avec Rio Tinto en 2009, la Chine, qui avait à l’époque enregistré de fortes pertes à la suite d’une controverse mal gérée avec les minéraliers sur le prix du minerai de fer, dont elle importe 50% de la production mondiale, tente de sécuriser ses approvisionnement, en même temps que les prix. (Voir notre article) .

Mines de charbon en Mongolie.

Le groupe charbonnier chinois Shenhua a obtenu la plus grande part (40%) du contrat d’exploitation de la mine de Tavan Tolgoi, au sud de la Mongolie, à 200 km de la frontière chinoise (6,5 Mds de tonnes de réserves d’un charbon indispensable à la Chine, qui recèle elle-même 14% des réserves mondiales – 114 Mds de tonnes de réserves prouvées - et engloutit 45% de la consommation globale – en augmentation de 10% par an -). Au rythme actuel de sa consommation, les réserves de charbon de la Chine seront épuisées avant 2050.

Shenhua sera en compagnie d’un consortium russo-mongol (36%) et de l’Américain Peabody (24%). Le Brésilien Vale et le Franco-Indien Arcelor Mittal ont été écartés du projet.

La décision de partager l’exploitation de la mine au prix de total de 1 Mds de $, payés à l’Etat Mongol par les trois vainqueurs de l’appel d’offre, traduit la volonté politique d’Oulan Bator de se donner une marge de manœuvre face aux trois géants stratégiques, tous rivaux, qui pèsent sur la Mongolie, alors que le principal marché de son charbon reste la Chine. Certains experts ont critiqué ce choix qui pourrait conduire à des difficultés dans l’exploitation de la mine.

Chine – Russie

Izvestia

Gazprom aurait l’intention d’abaisser le prix du gaz vendu à la Chine, dans un accord qui garantit l’achat par la Chine de 70 Mds de m3/an pendant 30 ans. Mais, pour l’heure l’offre russe de 250 $/1000 m3, alors que les Européens payent 300 $, ne serait toujours pas acceptée par Pékin.

Ces informations coïncidaient avec la nouvelle rendue publique par le journal Caixin que Kirill Dmitriev, PDG du fonds souverain russe RDIF, en visite en Chine, cherchait à ouvrir un partenariat avec des investisseurs chinois. Pour Moscou, il s’agit de corriger la faiblesse des investissements chinois en Russie, qui, pour l’heure, ne représentent que 3% des engagements chinois, dont 97% sont des prêts.

Coopération Siemens – Volvo.

Le groupe Siemens a annoncé le 30 août qu’il avait signé un accord avec Volvo, racheté en 2010 par le Chinois Geely à Ford Motor. corp, pour un développement des technologies de propulsion électrique et de charge de batteries. A cet effet, Volvo livrera début 2012 une série de 200 véhicules qui seront testés par Siemens.

Cet accord donnera à Geely l’accès aux dernières technologies des voitures électriques et lui conférera un avantage important sur le marché chinois où elle est en compétition avec BYD.


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