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›› Editorial

Libye : Pékin réajuste sa position

Ces dissonances renvoient au débat qui agite la communauté internationale et se développe en Europe et aux Etats-Unis sur la légitimité des ingérences militaires pour cause humanitaire.

Sur le fond, les pays occidentaux, qui étaient déjà intervenus en Yougoslavie, hors ONU et contre l’avis de la Chine, sont plutôt unanimes : une action militaire pour cause humanitaire est moralement fondée, même s’il faut la légitimer par des considérations géopolitiques.

Les divergences qui se nourrissent des déboires en Irak et en Afghanistan, tiennent aux difficultés d’une intervention hors de la sphère atlantique, à sa faisabilité tactique aléatoire et à la crainte de l’enlisement terrestre, dans un contexte où les frappes aériennes risquent tout à la fois de n’être pas décisives et porteuses de dégâts collatéraux inacceptables pour les opinions publiques.

Pour Pékin, l’option militaire est, on le voit, toujours inacceptable. Il reste que, cette fois, et quoi qu’en dise le Parti, son attitude signale une évolution, dont les causes sont peut-être internes. Dans un contexte général où l’actuelle direction affirme ses priorités d’ordre social, teintées de promesses de « bonne gouvernance », il est bien possible qu’elle ne voulait pas apparaître comme la caution cynique apportée à un dictateur sanguinaire.

Ayant ainsi condamné sans équivoque les représailles exercées par Kadhafi contre ses opposants, la Chine reprend son discours qui la distancie clairement de l’Europe et des Etats-Unis, et dont l’une des motivations centrales est l’espoir qu’en retour on ne s’occupe pas de ses affaires intérieures.

Mais, alors que demeurent d’importantes incertitudes sur la durée de l’opération, les risques d’enlisement et leur coût humain, Pékin aura beau jeu de stigmatiser les « erreurs et l’aventurisme » des pays occidentaux, qui, pour l’heure, restent les seuls directement engagés, dans un contexte où, comme en Afghanistan, les pays limitrophes, dont la Ligue Arabe, pourtant non moins concernés par les troubles, se tiennent sur une prudente réserve. Pour ne rien dire des réticences de la Turquie, seul pays musulman de l’OTAN.


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