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›› Politique intérieure

Lutte contre la corruption ou élimination des factions rivales ?

La main lourde du pouvoir

Pour autant, alors que les soupçons de corruption commencent à peser sur une société dirigée par le fils du Président lui-même, les experts étrangers et Chinois doutent de l’efficacité de ces campagnes, tandis que d’autres affirment que les coups de sabre de plus en plus brutaux qui frappent les corrompus sont aussi une stratégie d’élimination des factions rivales.

Dès son arrivée au pouvoir en 2002, l’équipe HU Jintao - Wen Jia Bao s’est en effet signalée par un discours plus agressif, mettant fréquemment en cause la haute direction du régime, n’hésitant pas à porter des coups directs aux officiels corrompus à des niveaux bien plus élevés que par le passé.

En janvier 2004, lors de la 3e session plénière de la Commission Centrale de discipline du Parti, le PCC avait poussé les feux d’une campagne anti corruption, lancée un an à peine après l’intronisation de Hu Jintao à l’automne 2002 : « le Parti punira sévèrement les officiels coupables de corruption quel que soit leur rang ». Selon le quotidien de Hong Kong Wen Wei Po cette campagne aurait provoqué la fuite à l’étranger (ou la disparition) de plusieurs milliers de membres du Parti, tandis que, pour la seule année 2003, 1200 autres se sont suicidés.

Au cours des années 2005, 2006, le ton devenait plus pressant : « nous considérons la lutte contre la corruption comme une priorité liée aux intérêts fondamentaux du peuple chinois, à la justice, à l’égalité et à l’harmonie de la société ». Dans la foulée, les têtes tombaient : Chen Liangyu, Secrétaire du Parti de Shanghai, membre du Bureau Politique, plus haut dignitaire chinois jamais inquiété, Liu Zhihua, ancien vice-maire de Pékin, Qiu Xiaohua responsable du bureau des statistiques étaient démis de leurs fonctions, exclus du Parti et traduits en justice. Le 10 juillet 2007, Zheng Xiaoyu, le responsable des contrôles sanitaires pour les produits alimentaires et les médicaments était exécuté.

En septembre 2007, la Chine mettait en place un Bureau National pour la prévention de la corruption. Un mois plus tard, le 17e Congrès réaffirmait avec force la volonté de nettoyer le Parti de ses cadres corrompus et commençait à cibler les responsables des grands conglomérats d’Etat et la haute administration des provinces compromise dans les trafics de terres, l’industrie minière illégale et les projets de construction, un des secteurs les plus corrompus par les pots de vin distribués aux cadres locaux : « la survie du Parti dépend de sa résolution à prévenir et à sanctionner la corruption », prévenait Hu Jintao, de plus en plus déterminé.

Fin 2008, Huang Songyou, Président de la Cour Suprême, était démis de ses fonctions pour avoir accepté des pots de vin. En décembre 2008, le Bureau Politique approuvait un plan de 4 ans de lutte anti-corruption et en Janvier 2009 de nouvelles mises en garde de la Commission Centrale de Discipline ciblaient le commerce illégal de terres arables, les exploitations minières pirates, le détournement des fonds d’aide d’urgence aux sinistrés, la manipulation des prix de l’énergie, les délits d’initiés en bourse et le trafic d’influence.


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