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Pyongyang, enjeu de la rivalité sino-américaine

Pyongyang nie la préparation d’un test nucléaire. Désenchantement chinois.

Aujourd’hui, alors que la vague de tensions persiste après l’échec, le 12 avril dernier, d’un tir par Pyongyang d’un missile balistique, abimé en Mer Jaune à 165 km à l’ouest de Séoul, et que montent de nouvelles inquiétudes autour d’un troisième test nucléaire nord-coréen, la direction chinoise semble à la veille d’une nouvelle phase de désenchantement.

Celle-ci est d’autant plus profonde que, malgré les efforts de Pékin, la paranoïa politique de la nomenklatura au pouvoir de l’autre côté de la ligne de démarcation constitue le plus sérieux obstacle à la modernisation économique du pays, une nouvelle fois confronté à une très sérieuse crise alimentaire.

Depuis plusieurs semaines le monde diplomatique et les médias bruissent d’informations sur la préparation par Pyongyang d’un nouveau test nucléaire et sur l’agacement de la Chine, encore une fois ulcérée par l’attitude incontrôlable de son allié. Le site supposé du 3e test est situé à Punggye-ri, au Nord-est de la Corée du Nord et à 90 km de la frontière chinoise.

Alors que Pyongyang a, le 22 mai, démenti la préparation du test et que Séoul doute de son exécution, le scénario est cependant assez proche des épisodes de 2009. Il fait suite à l’arrêt des aides alimentaires américaines, le 29 mars, alors que Pyongyang avait entamé les préparatifs du tir de missile raté du 12 avril dénoncé par les Nations-Unies, qui suspectent l’utilisation de technologies balistiques interdites par les traités internationaux.

S’il est vrai que les analyses sérieuses démentent que la Corée du Nord cherche à se donner les moyens de menacer directement le sol des Etats-Unis, beaucoup doutent que le régime abandonne un jour son programme nucléaire militaire, sa seule assurance crédible de survie. Le 22 mai, contredisant son démenti, la télévision nord-coréenne réitérait d’ailleurs la menace de poursuivre la mise au point d’une arme « tant que les Etats-Unis ne mettraient pas fin à leur attitude agressive ».

Cette réalité ambigüe, d’autant plus inextricable que Washington inflexible fait de l’abandon définitif et vérifiable du programme nucléaire par Pyongyang le préalable à toute reprise des négociations, place périodiquement la Chine dans une position inconfortable. A chaque dérapage du scénario rassurant imaginé par Pékin d’une normalisation progressive du régime porté à bout de bras par les aides chinoises, des critiques internes donnent de la voix. Elles s’interrogent sur la pertinence stratégique d’une relation avec un partenaire dont le comportement met systématiquement Pékin en porte à faux.

Les arguments ne manquent pas, sans cesse repris par les analystes américains qui soulignent le caractère irrationnel des positions chinoises. Ils pointent du doigt la mansuétude qui conforte les déraillements de Pyongyang ; le systématique blocage des planifications d’urgence suite au refus de Pékin d’envisager un accident interne en Corée du nord ; les tensions avec Tokyo et Séoul excédés par le parti-pris de Pékin.

Surtout, ils constatent que la tolérance chinoise favorise l’agressivité de Pyongyang, devenue l’ultime légitimité des alliances militaires de Washington en Asie du Nord-est, perpétuant la présence des troupes américaines, pourtant régulièrement dénoncée par la Chine. A quoi s’ajoute un déficit de l’image internationale de Pékin accusé de fragiliser le droit international, les efforts de non prolifération, et de diminuer la portée des résolutions du Conseil de Sécurité.


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