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Pyongyang, enjeu de la rivalité sino-américaine

Brèves.

Chine - Etats-Unis.

En dépit des tensions politiques autour de l’avocat aveugle Chen Guangcheng, la dernière session du dialogue stratégique entre Washington et Pékin, les 3 et 4 mai derniers, a donné lieu à la signature de 67 accords traitant d’une longue suite de questions, allant de la macroéconomie à la coopération financière en passant par le commerce et les investissements en Chine et aux Etats-Unis. Selon Zhu Guanyao, vice-ministre des finances, ces engagements nouveaux marquaient « un progrès significatif » de la relation entre les deux pays, notamment dans le domaine financier.

Selon Zhu, les Etats-Unis allaient accélérer l’ouverture aux Etats-Unis de nouvelles agences de la Banque de Chine et de la Banque de l’agriculture. Ils appuieraient le projet de la Banque Industrielle et Commerciale de prendre le contrôle de la filiale américaine de la Banque de l’Asie de l’est, basée à Hong-Kong. En 2010, la Banque Industrielle et Commerciale chinoise – n°1 mondial de la capitalisation boursière – avait déjà acheté 70% des parts de la banque East Asia Canada, pour développer ses affaires en Amérique du nord.

De son côté, la Chine relèvera la limite autorisée des investissements étrangers dans les JV financières, aujourd’hui fixée à 33% pour la porter à 49%, comme dans les JV industrielles. Selon le professeur Sun Zhe du département des relations internationales de Qinghua, cette mesure est un nouveau signal, cependant encore timide, d’ouverture des marchés financiers en Chine.

Zone de libre échange Chine – Japon – Corée du Sud.

Le 12 mai dernier, à Pékin, Wen Jiabao, le PM japonais Yoshihiko Noda et le président sud-coréen Lee Myung Bak ont convenu que les négociations pour une zone de libre échange entre leurs trois pays débuteraient avant la fin de 2012.

A cette occasion, ils ont signé un accord d’investissements, qui, selon la Chine, constitue le premier document formel d’une « coopération économique trilatérale » entre les trois pays de l’Asie du Nord-est, dont le marché concerne 1,5 milliard de consommateurs, et au sein duquel les échanges ont explosé depuis 2000, passant de 130 à 690 Mds de $.

Pékin a, en outre, désigné le Shandong comme la base territoriale d’expérimentation de l’accord. Ce qui laisse entendre que la Chine n’a, pour l’instant, pas l’intention de l’étendre à tout le pays. Au passage, le sud coréen Lee Myung Bak a critiqué les nouvelles tendances protectionnistes de l’UE « si dans les périodes de crise, des pays prennent des mesures protectionnistes destinées à assurer leur propre survie, ils retarderont le rétablissement de l’économie globale ».

Ces deux occurrences (prudence chinoise et incompréhension coréenne des relations avec l’UE, laquelle réfléchit à la réciprocité des relations commerciales et économiques) (1) portent en elles les germes des désaccords à venir, non seulement entre les trois pays de la zone, mais entre l’Asie et l’Europe.

A cet égard, Wen Jiabao a souligné l’instabilité de la situation économique mondiale et de la région. Nombre d’experts prédisent que les négociations à venir seront marquées par les conflits entre les intérêts nationaux des trois pays.

(1) L’adhésion intempestive de l’UE au dogme du libre échange, dans un contexte encore très déséquilibré, où beaucoup de pays, dont la Chine, protègent encore leur marché intérieur et tirent profit du déséqulibre des salaires et d’une attention moindre à l’environnement et aux exigences sociales, a conduit à la désindustrialisation et à d’importants déficits commerciaux en Europe.

Le cas particulier de l’Allemagne tient à la structure nationale de ses PME et à leur offre très adaptée aux actuels besoins de la Chine en, entre autres, en machines outils haut de gamme.

Le Ministre de la défense chinois à Phnom-Penh.

Faisant suite à la visite du président Hu Jintao, le 3 avril, en marge de l’ouverture du sommet de l’ASEAN, Liang Guanglie le ministre de la défense chinois, était à Phnom-Penh pour 4 jours, en même temps que la réunion de ses homologues de l’ASEAN, les 28 et 29 mai derniers.

A cette occasion il a signé une promesse d’aide de 19 millions de $ destinés à améliorer les infrastructures des sites d’entraînement et des écoles de l’armée royale cambodgienne ainsi que celles de l’hôpital militaire de Phnom-Penh. L’accord prévoit également que les unités de l’armée royale iraient s’entraîner en Chine, tandis que des instructeurs militaires Chinois seront dépêchés au Cambodge.

Durant sa visite, Liang Guanlie s’est entretenu avec son homologue philippin. Les deux ont décidé de calmer les tensions autour des récifs de Scarborough situés à 130 nautiques à l’ouest de l’ile de Luzon et à plus de 1000 km des côtes chinoises et dont la Chine et les Philippines revendiquent la souveraineté. Ils s’abstiendront de campagnes de pêche dans la zone et éviteront les déclarations agressives. Voir notre brève « Projet d’accord pétrolier en Mer de Chine au milieu de tensions ».

L’influence de la Chine progresse rapidement au Cambodge, tandis qu’ailleurs Pékin s’applique, au coup par coup, à désamorcer les tensions quand elles surgissent, sans cependant renoncer à sa revendication globale sur toute la Mer de Chine, principal raison des tensions qui traversent sa relation avec plusieurs pays de l’ASEAN.

Sa stratégie est bien connue : mettre de côté les querelles sensibles de souveraineté et négocier, séparément avec chaque Etat, un développement conjoint des ressources. Les récentes réactions brutales de Manille et de Hanoi tracent les limites de cette tactique oblique.


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