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Pyongyang. Kim le IIIe droit dans ses bottes ?

Le dilemme chinois (1)

Chacun connaît les motivations qui, depuis 2009, poussent Pékin, historiquement proche de Pyongyang, à renforcer encore sa coopération avec le régime reclus de la famille Kim. Elles tiennent d’abord à des raisons objectives, liées à la crainte du chaos résultant d’un effondrement du régime, aspirant dans son sillage une « occupation humanitaire » de la Corée du nord, dont Washington, déjà lourdement positionné au sud, pourrait tirer profit.

A quoi s’ajoute que la disparition soudaine de la menace priverait la direction chinoise d’un précieux levier de manœuvre, moteur d’influence dans la région et monnaie d’échange avec Washington sur d’autres sujets comme la question iranienne ou la controverse sur les ventes d’armes américaines à Taïwan. Sans compter qu’à Pékin, certains estiment que la chute brutale du régime nord-coréen pourrait apparaître en interne comme un revers dans la compétition stratégique de plus en plus exacerbée qui oppose le pays à Washington.

Lire notre article Pyongyang, enjeu de la rivalité sino-américaine.

Cette fois encore le Bureau Politique a fait voter les résolutions condamnant Pyongyang pour ses activités proliférantes et nombre de commentaires extérieurs spéculent sur son agacement. Le 12 février l’ambassadeur de Corée du nord Ji Jae Ryong a été convoqué par Yang Jiechi.

Mais en Chine même, les principaux « Think Tank » doutent encore que la direction politique à Pékin pourrait aller plus loin dans les pressions et se résoudrait, comme le souhaitent les Américains, à fermer le robinet logistique qui tient le régime nord-coréen en situation de survie.

Pour Zhu Feng, par exemple, professeur de relations internationales à Beida, « le test nucléaire donnera des maux de tête au Bureau Politique et compliquera les relations entre Pékin et Pyongyang. Il pourrait induire certains ajustements de la politique nord-coréenne de la Chine. Mais il est peu probable qu’il conduise la direction chinoise à abandonner son allié ».

Il n’empêche qu’à l’intérieur les critiques montent contre cet attachement indéfectible à un compagnon de route aussi imprévisible, dont les provocations recommencent à gêner la réputation de la Chine. Sans compter que les programmes nucléaire et balistique assortis des discours agressifs de Pyongyang ont des incidences directes sur l’environnement stratégique de la région, induisant mécaniquement des évolutions très défavorables à Pékin (resserrement des alliances américaines de la région, accélération du programme antibalistique du Pentagone, résurgence des tendances nationalistes au Japon).


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