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›› Politique intérieure

Reconstruire le lien entre le pouvoir et la société

BRÈVES

Affrontements au Xinjiang.

Le 23 avril, dans la région de Kashgar, un violent affrontement entre des forces de sécurité chinoises et un groupe de civils Ouïghours a provoqué la mort de 21 personnes. Plusieurs autres ont été blessées. Selon la version officielle, l’affrontement aurait commencé quand 3 cadres locaux qui suspectaient un rassemblement interdit furent kidnappés à l’intérieur d’une maison du village de Selibuya, 150 km à l’est de Kahsgar.

L’intervention de la police locale déclencha un feu nourri, l’assassinat des otages et l’incendie de la maison. L’affrontement cessa après l’intervention d’une unité de la Police Armée Populaire appelée en renfort.

Le communiqué officiel précisait que, parmi les tués, on dénombrait 9 policiers ou auxiliaires Ouïghours, 3 Han et 3 Mongols. Parmi eux se trouvaient 3 femmes. Il n’indiquait pas l’origine ethnique des 6 insurgés tués. Le 29 avril, la police annonçait avoir arrêté 8 suspects. Le même jour CCTV diffusait les images d’une cérémonie à la mémoire des victimes de l’accrochage, à laquelle participait Meng Hongwei, le vice-ministre de la sécurité publique.

Le porte parole du Congrès Mondial des Ouïghours Dilshat Raxit nie les accusations de terrorisme et précise que l’accrochage a été déclenché suite à l’assassinat d’un jeune Ouïghour par un membre des forces de sécurité qui investirent toute la région.

Depuis les troubles du 5 juillet 2009 à Urumqi, Pékin a alourdi le quadrillage militaire des principaux centres urbains de la province. Le Congrès Mondial des Ouïghours ajoute que cette présence armée très lourde, sous prétexte de menace terroriste, appuyée par des postes de surveillance armés par des milices, provoque des dérapages et l’usage arbitraire de la force, y compris par l’ouverture du feu contre des Ouïghours refusant de coopérer avec la police.

(Lire aussi notre article Xinjiang : Accusations de provocation. Silence de la haute direction et spéculations sur les luttes de pouvoir).

Protestations au Fujian.

Dans le village de Panxu au Fujian, des villageois manifestent depuis le 17 mars devant la mairie contre une captation de terres destinée à installer un terrain de golf. Le 24 avril, plusieurs centaines de policiers antiémeutes ont chargé la foule et arrêté de nombreux villageois.

En représailles des milliers de manifestants ont détruit des voitures de police et pris en otage Madame Chen, n°1 local du Parti, qui fut en partie déshabillée en public, et ses photos diffusées sur internet.

La querelle concerne 230 ha de terres, propriété collective des villageois, réquisitionnées par la mairie pour aménager un terrain de golf. Mais les représentant des villageois indiquent qu’ils n’auraient été mis au courant qu’une fois l’accord signé avec l’investisseur. La compensation accordée au village était de 3,9 millions de $ pour un bail de 70 ans, à l’expiration duquel il n’existe aucune garantie qu’il soit renouvelé.

Séisme au Sichuan.

Le 20 avril, la région de Lushan au sud du Sichuan a été secouée par un séisme de force 7. 196 personnes ont perdu la vie et 12 211 ont été blessées, 26 sont portées disparues. 245 000 autres ont été évacuées. La catastrophe a affecté 2 millions de personnes et plus d’une centaine de communes. Plus de 70 000 habitations se sont effondrées.

S’il est vrai que le séisme a relancé les débats sur internet à propos du contrôle des donations, les jugements des internautes sur la réaction des autorités ont été globalement positifs.

Grève des dockers à Hong Kong

Voilà près d’un mois que des centaines de dockers sont en grève à HK pour réclamer une augmentation de 20% de salaire et l’amélioration de leurs conditions de travail. La semaine dernière les manifestants ont monté des tentes face au Cheung Kong Center, siège de Hutchison Port Holding, appartenant au milliardaire Li Ka-shing, dont ils réclament la médiation. Le 25 avril le Tribunal de Hong Kong a rejeté une demande de la société Hutchison de faire évacuer la place par la police.

Le mouvement reçoit l’appui de nombreuses associations d’étudiants, de la classe moyenne et des plus démunis, agacés par les écarts de revenus, dont Li Ka-shing est devenu le symbole. La société de Li Ka-shing devenu l’archétype d’une réussite fulgurante, aujourd’hui inaccessible aux nouvelles générations, possède une des deux plus grandes chaînes de grands magasins de Hong Kong, un groupe pharmaceutique, des commerces d’équipements électroniques, un des plus gros opérateurs de téléphonie mobile et plusieurs ensembles immobiliers.

Li Keqiang au chevet de la grippe aviaire.

Le 28 mars, le PM a visité le centre de contrôle et de prévention des maladies infectieuses à Pékin, et déclaré que l’épidémie était « prévisible et sous contrôle ». Il a ajouté qu’il n’y avait pas de signe que le virus pouvait se transmettre entre humains et promis la transparence de l’information pour calmer les rumeurs.

Les réformes politiques lancées au 2e semestre ?

Selon Yu Keping, intellectuel proche du pouvoir et connu pour son livre publié en 2009, « la démocratie est une bonne chose », Xi Jinping et Li Keqiang lanceraient des réformes politiques au 2e semestre 2013, et leur coup d’envoi serait donné lors du 3e plenum du Comité Central.

Il a ajoute, peut-être imprudemment, que « les efforts actuels de Xi Jinping pour combattre la corruption et sa campagne contre les extravagances montrent que le n°1 du Parti est déterminé à pousser les réformes politiques. ».

Appel public à la « Première Dame ».

Un étudiant de l’Université chinoise de Hong Kong a adressé une lettre ouverte à Peng Liyuan pour lui demander de restaurer la réputation de la croix rouge chinoise, en en prenant la Direction. La Croix Rouge chinoise a récemment été secouée par des scandales de corruption, dont le pire a été la disparition partielle des dons après le séisme de 2008 au Sichuan.

Il est peu probable que Peng Liyuan s’engage dans cette aventure, mais la requête indique la popularité de la première dame, dont les photos, notamment celles des voyages en Russie et en Afrique, font le tour du net.

Mais les Chinois ne sont pas les seuls à prêter attention à la nouvelle Première Dame chinoise. Le 24 mars dernier, le New York Times lui consacrait un article, qui commençait par l’éloge suivant : « Elle est “glamour“, à la mode, et l’une des chanteuses les plus connues du pays ; Si on la compare à celles qui l’ont précédée, le contraste est saisissant ».

Emporté par son élan, l’auteur continuait en indiquant que Madame Peng pourrait « contribuer à rehausser l’image internationale de la Chine », ce que confirmait Tian Yimiao, professeur au Conservatoire de Shanghai, lui aussi persuadé qu’elle serait « un atout pour son mari ».

En mars 2008, quand Xi Jinping a été nommé Vice – Président, Peng Liyuan a réduit le nombre de ses tours de chant, mais est restée présidente de l’ensemble de danses et de chants du Département de Politique Général de l’APL. En 2011, l’OMS l’a nommée ambassadrice pour la lutte contre le SIDA et la tuberculose.

MACAO.Les actifs publics détournés vers les salles de jeu.

Depuis décembre 2012, le nouveau n°2 à Macao s’appelle Li Gang. Il est membre de la Commission Centrale de discipline et rompu aux affaires financières sensibles et louches qu’il traitait à Hong Kong. Dans l’ancienne colonie portugaise, devenue Région Administrative Spéciale, seul endroit de Chine où les casinos sont autorisés, les cœur de sa mission sera de lutter contre la mauvaise habitude des cadres chinois de parier avec les actifs publics.

En 2012, les bénéfices des salles de jeu ont compté pour les 2/3 des revenus de la RAS, dont, selon l’administration de Macao, plus de 10% seraient sujets à caution. Une dépêche de Reuter cite par exemple les 490 millions de $ de dettes de jeu accumulées par Yang Kun, vice-président de la Banque Agricole, tandis que des journaux de Macao racontent que Bo Xilai lui-même y blanchissait l’argent sale de Chongqing.

La situation est héritée de l’époque portugaise quand des mafias contrôlaient le jeu à Macao où elles géraient des sociétés de crédit occultes qui prêtaient d’importantes sommes d’argent aux parieurs. Ces officines étaient aussi chargées d’épurer les dettes de jeu au profit des casinos. Dans les années 90 ces opérations se traduisaient assez souvent par de sanglants règlements de compte.

Voilà plusieurs années que Pékin s’applique à mettre de l’ordre dans ces situations malsaines. Des systèmes de contrôle ont été mis en place dans les casinos pour signaler les cadres utilisant les actifs publics, tandis que, preuve de l’approche flexible et discrète de Pékin - qui, au passage, est à l’opposé des méthodes employées par Bo Xilai à Chongqing -, Alvin Chau, l’un des dirigeants le plus connu des officines de crédit, ayant pignon sur rue à Macao, a, cette année, été élu à la Conférence Consultative du Peuple Chinois de la province de Canton.


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