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Réforme des campagnes. Le pouvoir hésite

La scène politique chinoise vient d’être le théâtre d’un événement qui traduit de lourdes hésitations et peut-être quelques dissensions au sommet du pouvoir sur le sujet de la réforme agraire, qui baigne encore dans une pesante atmosphère de tabous idéologiques et politiques.

En 1978, la Chine de l’après Mao sortait des aberrations doctrinales qui, depuis 1949 l’avaient tenue à l’écart du développement. Mais les réformes, développées au-delà des espoirs des plus optimistes, ont surtout profité à l’industrie manufacturière et aux activités commerciales dans les villes et les zones côtières de la côte Est. Les campagnes, base idéologique et historique du régime, qui regroupe encore aujourd’hui près de 60% de la population chinoise, avaient certes reçu l’onction libératrice de Deng Xiaoping, qui entérina les expériences limitées de marché libre, déjà tentées dans certaines provinces.

Elles restent cependant gravement handicapées par l’éclatement des parcelles, le cloisonnement du monde rural, le gaspillage des ressources, les faibles rendements et, pour ne citer que quelques uns des fardeaux qui pèsent encore sur la paysannerie chinoise, en dépit de la suppression des taxes en 2003, l’action pesante des bureaucraties locales, au mieux préoccupées de conserver une base de pouvoir indépendante des villes, au pire prédatrices, cupides et corrompues.

Depuis quelques semaines des signes clairs indiquaient que, suite aux multiples rapports alarmistes des instituts de recherche chinois, comme l’Académie des Sciences Sociales, le pouvoir, inquiet du malaise grandissant des campagnes traversées par de fortes tensions, avait décidé de prendre le problème à bras le corps. Le Président Hu Jintao lui-même s’était avancé en adressant aux Chinois et aux observateurs étrangers des messages sans ambiguïté, signalant que le Parti pourrait, à l’occasion du 3e Plénum du 17e Congrès entériner le principe d’une réforme agraire à la portée économique, sociale et peut-être politique, au moins aussi vaste que celles de la fin des années 70.

Il s’agissait en effet d’autoriser officiellement les paysans à vendre, louer ou hypothéquer leurs contrats de location de terres cultivables, dont la validité est de 30 ans, à des particuliers ou à des sociétés d’exploitation.


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