›› Editorial
La session annuelle de la deuxième assemblée chinoise, la Conférence consultative politique du peuple chinois (CCPPC), s’est achevée le 13 mars en présence de tous les hauts dirigeants du parti communiste et de l’Etat. Rassemblant plus de 2.000 conseillers de tout le pays, cette “4e Session du 10e Comité national de la CCPPC” avait commencé dix jours auparavant, le 3 mars.
En jargon officiel, “la CCPPC est une organisation patriotique de Front Uni... servant comme un mécanisme clé de coopération mulparti et de consultation politique, sous la direction du parti communiste de Chine, et une manifestation majeure de démocratie socialiste”, c’est-à-dire sans aucun risque politique pour le PCC.
Ses membres en effet sont désignés, pas élus, parmi les huit petits partis, diverses organisations sociales, des experts et des personnalités connues (dont 10 à 15 % font d’ailleurs de l’absentéisme, faute d’intérêt). Ils n’ont aucun pouvoir, mais s’expriment avec plus de diversité et de liberté que les membres de l’assemblée nationale par des “propositions”, dont près de 4.900 ont été retenues cette année, souvent pour être mises dans un tiroir.
C’est ainsi, par exemple, qu’une de ces propositions, reprise par la presse, a dénoncé les extravagances de la haute administration à tous niveaux en matière de banquets et de construction de bureaux luxueux : mille milliards de RMB (102,5 Mds. d’euros) auraient ainsi été dépensés en 2005. L’auteur de la proposition proposait qu’une commission d’audit soit créée au Congrès populaire national et que les départements d’audit, actuellement subordonnés à l’administration, lui soient rattachés.
Comme chaque année -et ce n’est pas par hasard- cette session nationale de l’assemblée consultative a coincidé, sauf 2 ou 3 jours d’avance, avec la session du Congrès populaire national. Tout se passe comme si le rôle de la CCPPC était de compléter l’information sur le pays, les idées et les critiques (positives) que le parti et le Congrès populaire national, trop disciplinés, ne font pas assez remonter vers l’exécutif. Et peut-être de stimuler ces derniers, puisque le CPN aurait présenté 274 amendements au projet de 11e Plan de développement, dont 47 auraient été retenus.