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Aéronautique. Profusion de modèles et de maquettes.
A la mi-novembre, au salon de Zhuhai, organisé tous les deux ans, l’aéronautique chinoise a entretenu l’ambiguïté sur ses progrès technologiques, dont il est difficile de mesurer les limites, puisque les présentations ont, comme à l’habitude, mêlé les maquettes aux exhibitions réelles.
C’est ainsi que le stand de l’AVIC montrait le modèle d’un appareil de patrouille maritime dérivé du MA 60 civil, dont la brochure présentait un équipement de senseurs optroniques et un radar de surveillance, mais avec une porte de largage latérale en face de l’hélice, improbable pour les opérations de secours en mer.
On aussi a vu, pour la première fois en vol à Zhuhai, les deux hélicoptères d’attaque en projet dans l’APL, – le Z-19 fabriqué à Harbin, plus léger, de la classe Cobra, et le WZ-10, plus lourd, produit par la Changhe Aircraft Industries Corporation de Jingdezhen (JV avec Augusta, avec une assistance de Sikorsky et d’Eurocopter pour le rotor et des transferts de Pratt & Whitney pour le moteur).
Au milieu d’une série d’autres engins sans pilote de toutes tailles, qui montrent à la fois la compétition interne que se livrent les féodalités de l’industrie de défense et l’intérêt de la Chine pour les drones, un des clous du salon, ayant fait couler beaucoup d’encre, a été la maquette du drone WJ-600, baptisé Yi Long « 翼龙 », « Dragon de flanc-garde », fabriqué à Chengdu par la China Aerospace Science and Industry Corporation (CASIC) – premier vol d’essai en 2008 -, assez proche du MQ-9 « Reaper » américain, doté d’une capacité d’emport de 2 missiles, semblables aux AGM-114, Hellfire avec une autonomie affichée de 3 à 5 heures et une vitesse de 900 km/h.
Au salon de 2010, le WJ-600 était déjà exposé, comme partie d’une figuration générale présentant la maquette d’un dispositif complet d’interdiction antinavire (surveillance, détection, acquisition et attaque), où les visiteurs pouvaient voir le WJ-600 cibler une frégate lance-missiles américaine, tandis qu’un missile moyenne portée, tiré depuis la terre, figurait une attaque contre un porte avions de l’US Navy. Cette fois, la référence américaine des cibles avait disparu de la présentation.
Mais, à part les drones, la vedette militaire de l’édition Zhuhai 2012 a été la Shenyang Aircraft Corporation (SAC) -沈阳飞机公司 – Shenyang Feiji Gongsi – qui présentait sa maquette de l’avion furtif J-31, dont un premier vol de 10 minutes avait été observé le 31 octobre dernier. Les spéculations vont bon train sur les raisons pour lesquelles la Chine a mis en chantier deux types d’avions furtifs, dont le premier, baptisé J-20, avait été révélé en janvier 2011 – (Lire notre article Succès et problèmes de l’aéronautique militaire chinoise).
Certains avancent, mais c’est peu probable, que le J-31 pourrait être exporté pour concurrencer le F-35 américain. D’autres le voient comme un futur avion « navalisé », capable d’apponter sur un porte-avions. Enfin, dans un contexte où l’information est rare, les experts s’interrogent sur les progrès réels des Chinois dans le domaine des matériaux furtifs et dans celui de la motorisation.