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Syrie. Pékin contre Washington, Ankara, Paris et Ryad

BRÈVES (1)

Chine – Russie – Organisation de Coopération de Shanghai. (OCS)

Le 3 septembre Xi Jinping a entrepris sont 3e voyage hors de Chine depuis sa prise de fonction, qui pour la 2e fois en six mois le conduira en Russie à l’occasion de la réunion du G20 à Saint-Pétersbourg. Ce sera aussi la 3e visite en Russie d’un haut dirigeant chinois en 2013, puisque fin avril Li Keqiang s’était rendu à Moscou où il avait rencontré la communauté d’affaires russes et signé pour plus de 15 Mds de $ de contrats officiels.

Après la visite de Xi Jinping en Russie au printemps, l’excellence des relations entre Moscou et Pékin s’est concrétisée le 20 juin par la signature d’un des plus gros contrats jamais conclus dans le secteur des hydrocarbures pour un montant de 270 milliards de $, signé à Saint-Pétersbourg entre Vladimir Putin et le Vice-Premier ministre Zhang Gaoli, prévoyant la livraison par Rosneft sur 25 années de 360 millions de tonnes de pétrole.

Après Saint-Pétersbourg Xi Jinping se rendra à Bichkek pour le sommet annuel de l’OCS. Pendant ces 2 sessions il rencontrera plusieurs fois le président Poutine. En ces périodes de tensions avec les États-Unis, le Japon et l’Inde, la Russie – en passe de devenir son premier fournisseur d’hydrocarbures – est une relation privilégiée de Pékin et un contrepoids possible aux alliances américaines avec Tokyo et Séoul, comme l’a montré l’exercice aéronaval conjoint avec les pays de l’OSC, la Russie et la Chine en juillet au large de Vladivostok.

Depuis sa création, l’OSC s’est affirmée comme le creuset d’une alliance stratégique destinée à faire contrepoids à l’entrisme américain en Asie Centrale et dans le Pacifique Occidental. Cette fois encore, elle sera le lieu où s’exprimera le refus opposé par Pékin, Moscou et leurs alliés d’Asie Centrale aux projets de frappes militaires contre la Syrie. (Lire aussi notre article Où en est le nouveau « Grand Jeu » en Asie Centrale ?).

Querelles territoriales. Le pragmatisme de Deng est-il de retour ?

Publiée à la mis-août dans « The Diplomat » (Xi Jinping’s Overlooked Revelation on China’s Maritime Disputes), une analyse de Taylor Fravel, professeur de sciences politiques au MIT attire l’attention sur une possible inflexion de la politique chinoise dans la zone de ses approches, où l’affirmation de souveraineté de la Chine plus vigoureuse de Pékin depuis quelques années a provoqué depuis 2010 des réactions adverses du Japon, des Philippines et du Vietnam, tout en favorisant la bascule de l’attention stratégique de Washington vers le Pacifique occidental.

L’auteur met en parallèle un article signé par Chen Xiangyang, analyste de l’Institut des Relations Internationales Contemporaines lié aux services de renseignements de l’APL, paru en mai 2012 appelant à plus de fermeté stratégique – « réaffirmer notre souveraineté, rester en alerte contre les hostiles, saisir les opportunités de développement, renforcer nos capacités de gestion de crise » - et une adresse de Xi Jinping au Bureau Politique, fin juillet où le Président rappelait la stratégie de patience de Deng Xiaoping, préconisant de mettre les querelles territoriales sous le boisseau et de chercher chaque fois possible l’apaisement et le développement conjoint des ressources.

Pour accréditer l’hypothèse d’une Chine désormais plus patiente et moins belliqueuse, qui sans abandonner ses intérêts stratégiques ni ses revendication territoriales, cherchera au moins dans un avenir proche à apaiser les tensions, il cite Wang Yi le nouveau ministre des Affaires étrangères. Lors d’un récent voyage en Asie du Sud-est ce dernier insistait certes sur le caractère indésirable des interférences extérieures – il stigmatisait à la fois l’entrisme de Washington et l’appel à l’arbitrage d’une cour internationale par Manille -.

Mais il appelait aussi à la patience nécessaire à l’adoption d’un code de conduite et insistait sur l’intérêt de tous à accepter le développement partagé des ressources. Il n’est pas certain que ces bonnes paroles parviendront à calmer les frustrations des riverains qui se sentent floués par la Chine.

Un coup de sabot aux Philippines

S’il est vrai que, par tactique, son style pourrait changer, à la fois moins agressif et plus patient - encore que l’épisode Aquinio contredit cette assertion - Pékin n’abandonne rien de ses revendications, rejette avec force les interférences extérieures et préconise toujours de régler les conflits par des négociations bilatérales plutôt que par un dialogue avec les pays de l’ASEAN parlant d’une seule voix. Une position qui constitue la principale pierre d’achoppement des négociations en Mer de Chine du sud.

Ces divergences se sont exprimées avec force quand à l’occasion de la foire exposition de Nanning début septembre qui réunit chaque année les pays de l’ASEAN en Chine, Pékin a fait savoir au président Aquinio qu’il n’était pas le bienvenu. Le bureau politique manifestait ainsi sa colère contre les Philippines après que Manille ait demandé l’arbitrage de la Cour Internationale sur le Droit de la mer. (Lire notre article Crispations irrationnelles en Asie).

Lors d’une réunion avec les ministres Affaires étrangères de l’ASEAN à Pékin avant la foire, le MAE chinois Wang Yi a reprécisé sans ambiguïté la position chinoise : « La querelle des Spratly n’est pas un problème entre la Chine et l’ASEAN. Nous ne croyons pas qu’un seul interlocuteur puisse porter la position commune de l’Association. Et nous ne croyons pas non plus qu’un seul interlocuteur ait le droit de compromettre l’intérêt général des deux parties en poursuivant ses intérêts personnels égoïstes. ».


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