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Syrie. Portée et limites du virage stratégique chinois

CHINE – MONDE. BREVES

Kissinger critique le « China bashing » aux Etats-Unis

Le 3 octobre, lors d’un discours à Washington, Kissinger qui fut l’initiateur et l’un des acteurs du rapprochement sino-américain entre 1972 et 1979, a durement critiqué le discours antichinois des deux candidats à la présidence, qui, à tour de rôle, promettent de prendre des sanctions contre les infractions chinoises violant les règles du commerce international, supposées à l’origine du chômage. Il s’est notamment opposé à l’intention du candidat républicain d’accuser Pékin de manipuler sa monnaie.

La Chine propose un fonds de 474 millions de $ à l’ASEAN

Alors que les années 2011 et 2012 ont été marquées par la recrudescence des querelles de souveraineté en Mer de Chine avec 4 pays de l’ASEAN, Pékin vient de proposer un fond de coopération de près de 500 millions de $, lors d’un forum auquel participaient les 10 pays de l’ASEAN, le Japon, la Corée du Sud et les Etats-Unis. L’allocation serait consacrée à l’étude des questions de sécurité maritime, de biodiversité et de sauvetage en mer.

Manœuvres navales chinoises et japonaises

Le 19 octobre la marine chinoise a organisé des exercices en Mer de Chine de l’est, montrés sur les chaînes de TV nationales, auxquels ont participé 11 bâtiments de la flotte de l’Est et 8 aéronefs. Les manœuvres étaient destinées à démontrer les capacités de la Chine à protéger sa souveraineté sur les Diaoyutai.

Le 16 octobre, un avion de surveillance japonais a repéré 7 navires de guerre chinois dans les parages des Diaoyutai, dont la trajectoire passait à 120 nautiques à l’Est de Taïwan dans la zone japonaise des îles Yaeyama et à 90 nautiques au sud des Diaoyutai / Senkaku. Selon Tokyo, c’est la toute première fois que la marine de guerre chinoise s’aventure à l’intérieur des eaux territoriales japonaises dans cette région.

L’exercice chinois a été suivi deux jours plus tard par un exercice de la marine japonaise qui impliquait 40 navires, dont ses plus modernes destroyers accompagnés de bâtiments d’assaut et des sous marins. Les marines des Etats-Unis, de l’Australie et de Singapour se sont joints à la manœuvre, organisée dans les eaux japonaises au sud de Tokyo, et à laquelle assistaient des invités de 20 pays dont la Chine. Un autre exercice conjoint avec les Etats-Unis est encore planifié par Tokyo et Washington en fin d’année.

Cette succession de « bruits de ferraille », ponctuée le 26 octobre par une mise en garde solennelle chinoise de Zhang Zhijun, vice ministre des AE qui menaçait le Japon de représailles, a eu lieu alors que plusieurs dizaines de parlementaires japonais se sont rendus au Temple Yasukuni sous la conduite de Sinzo Abe, leader de l’opposition, dont les sondages (à peine plus de 30% d’opinions favorables) ne sont cependant pas tellement plus brillants que ceux du premier ministre Yoshihiko Noda (6e chef du gouvernement japonais depuis la démission de Kouzumi en 2006).

Il n’est pas anodin de rappeler qu’en 2006, le successeur de Koizumi était précisément l’actuel chef de l’opposition, Shinzo Abe, issu de la droite conservatrice (son grand-père maternel, Nobosuke Kishi, était ministre de l’industrie et du commerce de l’Amiral Tojo). Quand il était au pouvoir il avait lancé le projet de révision de l’article 9 de la Constitution et, en janvier 2007, celui du remplacement de l’Agence de Défense par un véritable ministère de la Défense.

Alors que montaient les tensions et que la Chine multipliait les déclarations inflexibles, on apprenait de source japonaise que des rencontres discrètes avaient eu lieu le 24 octobre entre diplomates japonais et chinois, dont le Vice ministre des AE Zhang Zhijun, qui s’est entretenu avec son homologue japonais Chikao Kawai. Même si le discours chinois reste ferme, les rencontres prouvent au moins que les ponts ne sont pas coupés.

Manille tente de réchauffer ses liens avec Pékin.

Le 19 octobre le président Benigno Aquino a rencontré à Manille le vice ministre des Affaires étrangères chinois, Madame Fu Ying, ancienne ambassadeur à Londres et chargée à Pékin des relations tumultueuses avec l’ASEAN. Depuis les échauffourées d’avril autour des récifs de Scarborough, situés à 130 nautiques à l’ouest de l’ile de Luzon et à plus de 1000 km des côtes chinoises, dont la Chine et les Philippines revendiquent la souveraineté, c’est la deuxième rencontre de haut niveau entre les deux pays.

La précédente avait eu à Phnom-Penh, les 28 et 29 mai derniers, entre les deux ministres de la défense Liang Guanlie et Voltaire Gazmin, en marge du sommet de sécurité de l’ARF (Asean Regional Forum). Les deux avaient décidé de calmer les tensions autour des récifs de Scarborough et de s’abstenir de provocations.

Pékin développe ses échanges de sécurité et annule ceux avec le Japon.

Récemment Pékin a participé à plusieurs exercices et rencontres à connotation de sécurité ou d’assistance humanitaire avec l’Australie, la Nouvelle-Zélande, l’ASEAN et les Etats-Unis. Le premier exercice de ce type portant sur le secours en mer a eu lieu au large des côtes australiennes du 20 octobre au 6 novembre. En même temps, une réunion de l’Asean Regional Forum (ARF), qui réunit les responsables de la défense de l’Asie du Sud-est et de la Chine, se tient à Pékin du 4 au 8 novembre.

Fin novembre, les Etats-Unis et la Chine organiseront un exercice conjoint de secours humanitaire dans la région de Chendgu au Sichuan, auquel participeront le secrétaire d’Etat à la marine des Etats-Unis et une délégation de médecins militaires américains. En même temps Washington et Pékin tiendront leur 13e dialogue stratégique entre le Pentagone et le Ministère chinois de la défense. Signe des temps, toutes les rencontres avec le Japon ont été annulées par Pékin, notamment une réunion destinée à mettre sur pied un mécanisme de liaison entre les deux marines pour éviter un dérapage.


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Par ryoga Le 14/01/2013 à 12h29

Syrie. Portée et limites du virage stratégique chinois.

article intéressant mais un peu plus orienté pro-occidental que d’habitude...On parle bcp des intérêt de la Chine (normal vu le site ;)) et la Fédération de Russie mais on oublie assez souvent ceux l’OTAN qui sont peu humanitaires aussi....

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