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›› Editorial

Tensions en vue entre Taipei, Pékin et Washington

Les spécialistes de la Chine et de Taiwan aux Etats-Unis considèrent avec inquiétude la montée du sentiment identitaire à Taiwan, craignant que la tendance ne fasse surgir de graves tensions avec la Chine. Tout en continuant en principe à soutenir Taipei - on parle d’un nouveau contrat d’équipements militaires comprenant 30 hélicoptères d’attaque Apache, 66 chasseurs F16 /CD, une version améliorée du F16 actuellement en service à Taiwan, et 12 avions P 3C aux capacités anti sous marines -, Washington voit d’un très mauvais oeil l’évolution de la situation dans le Détroit, qui ressemble à s’y méprendre à une remise en cause du statu quo. Une éventualité détestable pour les responsables américains puisqu’elle les enfermerait dans une situation peu enviable, les obligeant soit à désavouer Taiwan - une option stratégique très délicate - soit à entamer avec la Chine un bras de fer, pouvant déraper vers un conflit.

Car à Pékin, où le pouvoir répète sans cesse qu’il réagira militairement contre toute dérive vers l’indépendance, on observe avec vigilance ce qui se trame à Taiwan. D’abord le PC n’ignore rien des sondages qui mesurent la manière dont la population de l’Ile envisage ses relations avec la Chine : en 2000 ils étaient 36% à se considérer plus Taiwanais que Chinois ; en novembre de l’année dernière la proportion avait grimpé à 60%. Selon certains sondages elle atteindrait maintenant 68%.

Ces chiffres sont devenus un élement important du paysage politique de l’Ile. Ils incitent le pouvoir à Taipei et l’opposition, qui dans la course à la présidence pour 2008 ne veut pas être en reste, à prendre des initiatives hautement symboliques qui agitent un chiffon rouge sous le nez des dirigeants chinois. La dernière en date fait résolument son chemin en dépit des mises en garde américaines : Le Président Chen Shui-Bian envisage en effet d’organiser en 2008, en même temps que l’élection du Président au suffrage universel, un référendum populaire qui poserait deux questions : la première sur la possibilité de changer le nom officiel de l’Ile qui deviendrait « République de Taiwan » au lieu de « République de Chine » ; la deuxième interrogerait les Taiwanais sur l’opportunité de postuler une nouvelle fois pour une reconnaissance par les Nations Unies sous ce nouveau nom qui tournerait le dos à l’histoire avec la Chine.


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