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Tensions financières, restructurations industrielles, succès du high-tech chinois

Production innovation. Montée en gamme des marques chinoises

Après un rebond en juillet et août, suivi d’un nouveau freinage en septembre, l’indice CPI est resté au-dessus de 50, indiquant une expansion de l’économie. Mais les chiffres signalent un nouveau fléchissement en décembre et la baisse des investissements en immobiliers et en équipements.

En novembre, les commandes étaient en hausse, signe positif pour les mois qui viennent, mais le prix des produits finis avait baissé, ce qui signale que les surcapacités restent un problème dans de nombreux secteurs. Les mesures de resserrement du crédit pèseront également sur l’activité industrielle (Bloomberg). Dans ce contexte la plupart des prévisionnistes tablent sur un maintien voire un léger tassement de la croissance en 2014.

Au cours du dernier trimestre 4 événements ou situations méritent attention : la création de 6 entités nationales d’exploitation et de traitement des terres rares ; les déclarations du groupe aéronautique AVIC sur le lancement d’un programme d’appareil régional équipé de turbopropulseurs qui, en filigrane, rappelle les difficultés du secteur ; la montée en gamme qualitative des produits chinois, notamment dans les secteurs des machines de chantier cités en exemple et les succès chinois dans les technologies de l’information.

Terres Rares

Le 3 janvier 2014, le Conseil des Affaires d’État laissait filtrer son intention de réorganiser le secteur des Terres Rares en 6 groupes nationaux issus de China North Rare Earths Group, de China Minmetals Corporation and Aluminium Corporation (CHINALCO) et de trois groupes installés à Canton et Xiamen : Guangzou Rare Earths Group, China National Nonferrous Metals Industry Guangzhou et Xiamen Tungsten Co. Ltd.

La remise en ordre attendue depuis longtemps et pilotée par le Ministère de l’Industrie et des Technologies de l’Information (MIIT), organisera les quotas de production et supervisera l’attribution des licences d’exploitation dans un secteur en proie à de nombreux passe droits, résultats de vastes corruptions, dont la conséquence la plus préoccupante est la multiplication d’exploitations illégales génératrices de graves pollutions. Lire notre article Terres rares. La face cachée du monopole chinois.

La décision qui sera rendue officielle courant janvier s’inscrit dans le vaste plan de restructuration de l’industrie visant à limiter les gaspillages, la pollution et les surcapacités et à améliorer la qualité de la production. Elle sera mise en œuvre progressivement après que les groupes désignés auront produit un plan détaillé de leurs intentions à approuver par MIIT. Surtout la manœuvre servira de test face aux multiples oppositions des pouvoirs locaux et de producteurs sauvages opérant en toute illégalité au mépris des règles de sécurité et de protection de l’environnement. Une première restructuration autour de deux groupes avait échoué en 2002.

Le sujet est stratégique et controversé. En 2010 une manœuvre chinoise pour réduire les productions sauvages est apparue à nombre d’observateurs comme une tentative pour contrôler le marché mondial et faire pression sur les prix. La controverse avait provoqué un branle-bas dans le secteur et la remise en route d’exploitations de Terres Rares abandonnées aux États-Unis et en Australie devenues peu rentables après les chutes de prix provoquées par les exportations chinoises désordonnées à prix cassés. Du coup, l’estimation de la part des réserves mondiales de la Chine est passée de 60 à 30%. Mais aujourd’hui les Terres Rares chinoises comptent encore pour 97% du commerce mondial.

Aéronautique

Le 20 décembre AVIC le premier avionneur chinois annonçait son nouveau programme d’appareil régional équipé de turbopropulseurs, premier effet d’une mise en ordre de bataille opérée en 2012 dans le secteur des moteurs d’avions. Dong Jianhong, ingénieur en chef d’AVIC a présenté le MA-700, de 78 places et 800 km de rayon comme un appareil capable de concurrencer les meilleurs qu’il s’agisse de la sécurité, des coûts d’exploitation, de l’entretien, de l’empreinte écologique et du confort des passagers. Sa vitesse de croisière sera de 600 km/h pour une charge utile de 8,6 tonnes.

Lire aussi notre article Branle bas pour la mise au point d’un moteur chinois.

Sa livraison est prévue pour 2018. Jusqu’à présent AVIC a déjà développé le M-60 et sa version améliorée le M-600, vendus à 24 clients dans 16 pays en Amérique du Sud et en Afrique. Selon Pang Zhen directeur de la branche civile d’AVIC, le marché potentiel global sur 20 ans des truboprop moyens courriers est de 2900 unités dont 350 seront vendus en Chine. Le M-700 pourra également être converti en avion médicalisé, en appareil de recherche et sauvetage, de surveillance maritime ou en laboratoire scientifique volant.

L’aéronautique chinoise construit actuellement 2 autres appareils développés par COMAC dont la mise au point a pris du retard : l’ARJ 21, biréacteur de queue de 70 à 90 places, dérivé du MD 90 de MD Douglas, attendu pour fin 2014 après plusieurs problèmes sur les ailes apparues lors de tests en soufflerie et des retards sur les tests de décrochage. 300 commandes fermes ont été passées.

Le C 919, long courrier du type A320 et Boeing 737, bimoteur 158 – 174 sièges, dont la mise en service est envisagée en 2016, également après des difficultés de développement. Des versions 300 et 400 sièges seront proposées avec le C 929 et le C 939. L’appareil sera équipé de pneus Michelin et moteurs CFM LEAP (produits par le Français Safran et l’Américain GE).


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