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›› Politique intérieure

Tibet. Recadrage et controverses internes

BRÈVES (2)

Lutte contre la corruption dans l’armée.

Les attaques contre la corruption de la haute administration continuent, avec la mise en accusation d’une assez longue série de responsables de provinces – sans toutefois franchir le niveau très sensible des plus hautes strates du régime, toujours immunes -, à quoi se sont ajoutées une réglementation inédite des privilèges accordés aux cadres, et une mesure originale de lutte contre la fraude fiscale des entreprises, associant les factures à des billets de loterie.

Récemment l’opération mains propres déclenchée par le Comité Permanent vient de se tourner contre l’APL. Une nouvelle directive de la CMC dont Xi Jinping est le Président, citée par Leigh Moses dans un article du Wall Sreet Journal du 11 juillet, exhorte les chefs militaires à « s’engager avec détermination dans la lutte contre la corruption, à se comporter avec honnêteté et à faire preuve d’auto-discipline, en refusant les privilèges et en acceptant les contrôles des échelons supérieurs ».

Au passage la note souligne, dans un style très direct, que beaucoup de responsables militaires sont encore loin de répondre à ces critères de bonne conduite en matière de gestion des comptes publics et des contrats d’équipements des armées. Joignant le geste à la parole, un audit a été lancé pour faire le bilan des opérations immobilières contrôlées par l’APL. D’autres mesures plus anecdotiques, mais très visibles ont été appliquées pour réduire le train de vie des cadres, telle la suppression des adhésions gratuites aux clubs de luxe privés.

Récemment le Global Times, Xinhua et plusieurs médias chinois ont livré une liste des derniers officiels tombés pour corruption. On y trouve Liu Zhijun, le ministre du rail, mis à pied en 2011 et condamné à mort avec 2 ans de sursis, Lie Tienan n°2 de la Commission Nationale pour la Réforme et Développement mis en examen en mai, et une série de cadres intermédiaires comme le vice-gouverneur de l’Anhui, plusieurs commissaires de police et leurs adjoints, ou un inspecteur du travail de Shenzhen.

La lutte contre la corruption reçoit un appui de taille par le truchement des informations qui circulent sur internet et les réseaux sociaux. Cette nouvelle vague difficile à contenir heurte de plein fouet les stratégies de contrôle politique et de prêt à penser idéologique mises en œuvre par Liu Yunshan et ses équipes de propagande. Les sévères mesures de censure n’ont cependant pas réussi à freiner la diffusion récente des fortunes de la nomenclature civile et militaire.

Sur ce terrain, occupé par près de 600 millions d’internautes et 400 millions de « blogueurs » et adeptes des réseaux sociaux, le Parti est en passe de perdre la bataille.

Fuite illégale de capitaux. Accord avec le Canada.

Une dépêche de Xinhua du 4 juillet rend compte que Pékin et Ottawa ont conclu un accord permettant de tracer les transferts illégaux de capitaux et de les retourner dans leur pays d’origine.

Le Canada est aujourd’hui encore une des destinations préférées des officiels ou hommes d’affaires chinois corrompus, dont les plus connus sont Lai Changxing – recordman de l’évasion de capitaux dont le montant atteint plusieurs milliards de $ - et Gao Shan, ancien président de la succursale de Harbin de la Banque de Chine.

Selon la Banque Centrale, depuis 1990, 18 000 officiels et cadres des entreprises publiques ont quitté la Chine avec 123 Mds de $. Mais des statistiques plus alarmantes circulent. Le Wall Street Journal estime en effet que 225 Mds de $ ont quitté le pays, seulement entre septembre 2011 et septembre 2012.

Quant à l’ONG américaine Global Financial Integrity, elle avance que, depuis 2000, en moyenne 315 Mds de $ quittent la Chine chaque année de manière illicite. Cette situation explique que la Chine ait signé des traités d’extradition similaires avec plusieurs autres pays dont l’Espagne, le Portugal, l’Italie, l’Australie et la France. En échange Pékin a du promettre de ne pas exécuter les coupables.


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