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›› Editorial

Turbulences

Si un observateur débarquait d’une lointaine planète, il mettrait assurément quelque temps à comprendre les raisons des effervescences qui entourent le parcours mondial, inédit et tourmenté de la torche olympique.

Voilà donc un symbole de paix et de concorde qui, tantôt avance de manière chaotique sous les horions, avant d’être escamoté pour être soustrait à des poursuivants furieux, tandis qu’ailleurs il est honoré avec faste dans des endroits lourdement protégés, interdits au commun des mortels. L’image de concorde et de paix s’est brouillée pour faire place à l’angoisse qui, au-delà des péripéties olympiques, accompagne l’ouverture de la Chine au monde.

Le moins qu’on puisse dire est que cette marche, commencée timidement au début des années 80, confirmée 15 années plus tard et accélérée avec l’entrée dans l’OMC, à l’orée du nouveau siècle, n’est pas une promenade de santé. La manière dont la Chine est perçue, et souvent mise sur la sellette par ses partenaires du monde occidental est agitée de sentiments contradictoires, qui vont de la bienveillance patiente à l’inquiétude, parfois à l’ostracisme, transformant à l’occasion Pékin en bouc émissaire de tous les maux de la planète.

Un sondage de l’Union Européenne vient de déterrer le mythe du « péril jaune », puisqu’un Européen sur trois considère à nouveau que la Chine est une menace. Quand on songe à la liesse dans laquelle baignait, en janvier 2004, la descente des Champs Elysée par des Chinois comblés et enthousiastes, dans un Paris illuminé de rouge, on ne peut manquer de songer à l’inconstance et à la complexité des relations entre Pékin et l’Occident.

Mais l’angoisse n’est pas seulement le fait de la communauté internationale qui s’interroge sur les conséquences de l’arrivée dans le paysage de ce mastodonte à la fois très vorace et très envahissant. Elle est aussi, et peut-être surtout, l’expression des contradictions et des inquiétudes chinoises. Les raidissements observés récemment et exprimés par le ton agressif des porte-parole du ministère des Affaires Etrangères, ne sont pas l’effet d’une arrogance, mais bien l’expression d’une fragilité et d’un sentiment de vulnérabilité.


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