›› Editorial
Evénement sans précédent ! Le samedi 27 mai, MA Ying-Jeou, président du Parti nationaliste (KMT) et candidat probable de son parti à l’élection présidentielle de Taiwan en 2008, a reçu dans son bureau M. CHEN Rongli, responsable de la « Fédération pan-bleu de Chine » qui rassemble en Chine des milliers de (Taiwanais) sympathisants du KMT.
Cette organisation créée depuis le 18 août 2004 n’est jusqu’à ce jour pas reconnue par les autorités chinoises. Selon la presse des dissidents chinois basée en Occident, les membres de cette organisation et notamment son fondateur, M. SUN Bu’er, font souvent l’objet de harcèlements policiers en Chine.
Habile politicien, MA Ying-Jeou a fait de cette rencontre une pierre trois coups : comme chef de l’opposition sur l’échiquier politique de Taiwan d’abord, il montre à Chen Shui-bian que la politique continentale du KMT n’est pas synonyme d’une capitulation face au pouvoir de Pékin.
Comme meneur du dialogue trans-détroit ensuite, MA Ying-Jeou affirme ainsi son identité chinoise et d’artisan d’une réunification future, tout en évitant le piège du modèle « un pays, deux systèmes » prôné par le continent.
Enfin, ralliant un mouvement d’opinion publique sur le continent, le président du KMT dessine par là le chemin d’une reconquête du pouvoir de son parti en Chine même.
Un seul bémol : l’information en question est censurée en Chine. Dans le contexte actuel, il est hors de question que la « Fédération pan-bleu », qui affiche son idéologie anti-communiste dans ses Statuts, puisse trouver une place dans le paysage politique de la Chine continentale.