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Vacuité diplomatique et crispations militaires dans le Pacifique occidental

Exaspérations en Mer de Chine du Sud.

Si en Asie du Nord-est, la Chine peut se dire offusquée par le raidissement japonais, sa position vis-à-vis des pays de l’ASEAN, portée par des affirmations de puissance plus agressives, est politiquement plus fragile, mais tout aussi inflexible. Au sommet de l’ASEAN qui se tient à Brunei depuis le 24 avril, l’ambiance est ambivalente.

Déjà très perplexe à la perspective aléatoire d’un grand marché complètement ouvert d’ici 2015 entre l’ASEAN, la Chine, le Japon, la Corée du sud, l’Australie, la Nouvelle-Zélande et l’Inde, elle est carrément morose sur la possibilité de parvenir à un Code de Conduite capable de contrôler les dérapages nationalistes en Mer de Chine du Sud, et acceptable pour Pékin, qui, on le sait, souhaite négocier ses différends séparément avec chacun des États.

Des retours inquiétants à propos des pressions chinoises aux abords des Philippines et de la Malaisie viennent assombrir l’atmosphère au point que, même le très policé ministre des Affaires indonésien Marty Natalegawa, ancien ambassadeur de Djakarta aux NU et au Royaume Uni, a exprimé sa déception face aux attitudes de la Chine qu’il accuse de « violer par une série d’actions unilatérales sa promesse d’agir avec le maximum de retenue », inscrite dans la « déclaration sur le code de conduite » signée à Phnom-Penh en 2002. La prise de position de Djakarta mérite attention car l’Indonésie, qui n’a aucun contentieux territorial avec Pékin, s’exprime d’une position neutre.

Le 22 avril, Reuters publiait une longue dépêche sur les conséquences pour les pêcheurs Philippins des tensions d’avril et mai 2012 aux abords du récif de Scarborough situés à 130 nautiques à l’ouest de l’ile de Luzon et à 500 nautiques des côtes chinoises.

A cette époque, la présence insistante de la marine de Pékin, perçue comme illégitime et provocante, avait forcé les pêcheurs philippins à évacuer la zone. « Après douze années de campagnes de pêche dans la zone très poissonneuse des récifs qui offrent aussi une protection en cas de mauvais temps, nous avons, dit l’un d’entre eux, été chassés par des bateaux chinois et nos affaires se sont effondrées...Récemment les gardes côtes chinois blancs, armés de mitrailleuses ont mouillé des cordages pour bloquer l’accès à la zone ».

Pékin, qui ne bouge pas d’un pouce, explique que la plainte déposée aux NU par les Philippines dans l’espoir que la Chine cesse ses activités dans la zone des récifs a gêné les négociations bilatérales. Ian Storey, chercheur à l’Institut de l’Asie du Sud-est de Singapour, constate que la plainte de Manille fournit à la Chine un prétexte pour différer les pourparlers sur le Code de Conduite. Pour faire bonne mesure, l’APL a déclaré vouloir organiser en 2013 40 exercices navals en Mer de Chine du Sud.

Le 25 mars Hanoi, qui qualifiait l’incident de « très sérieux », accusait la marine chinoise d’avoir ouvert le feu sur des chalutiers vietnamiens près des îles Paracels, incendiant un des bateaux. Une accusation aussitôt démentie par Pékin qui dit n’avoir envoyé que des fusées de semonce contre des pêcheurs opérant dans les eaux chinoises le 20 mars.

L’ambiance avec le Vietnam se durcissait encore quand, en avril, Pékin annonça que les îles Paracels, enjeu territorial entre les deux voisins depuis plus de 40 ans et définitivement conquises de vive force par l’APL en 1974, allaient être ouvertes aux touristes chinois.


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