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›› Politique intérieure

Vers le 18e Congrès, ou l’art d’accommoder les contraires

BREVES

Zhou Yongkang contre l’état de droit occidental.

Dans un article du journal Qiushi de l’Ecole du Parti, Zhou Yongkang a, début juillet, appelé à résister contre les attaques occidentales qui prennent pour cible le système politique et judiciaire chinois. La puissance de l’appareil de sécurité, dont Zhou est le plus haut responsable se mesure à son budget, puisqu’en 2012 ce dernier se monte à plus de 100 Mds de $, supérieur à celui affiché pour la défense.

L’article préconisant la lutte contre « les vues erronées des théories politiques occidentales » est paru dans l’organe de réflexion du PCC, alors qu’en mai dernier un groupe de 16 cadres à la retraite de la province du Yunnan avaient réclamé, par une lettre ouverte postée sur Internet, la démission de Zhou à la suite de l’affaire Bo Xilai.

Le président de la commission des affaires juridiques du Parti était en effet soupçonné d’avoir tenté de couvrir le SG de la municipalité de Chongqing démis de ses fonctions le 15 mars dernier.

Censure

(Mise à jour) Le 27 juillet, 8 pages du Nanfang Zhou Mo 南方周末, le très contestataire hebdomadaire du sud de la Chine, ayant la réputation de publier des enquêtes approfondies et dérangeantes sur la société chinoise, ont été purement et simplement retirées de la parution.

Plusieurs journalistes qui avaient fait le voyage de Canton à Pékin pour réaliser des enquêtes sur l’inondation, ont exprimé leur rancœur et leur colère sur Sina Weibo, postant même les photos des pages manquantes, avec les remarques à la main des censeurs. Les pages supprimées comportaient des interviews des familles de 24 des 77 victimes de l’inondation.

Pressions pour abandonner la politique de l’enfant unique.

Dans un récent article du 中国经济时报, le magazine national de l’économie, des experts du Centre de recherche du Conseil d’Etat ont appelé le gouvernement à renoncer à la politique de l’enfant unique et à autoriser les familles à avoir un deuxième enfant.

« Nous n’avons plus le choix. La fin du planning par l’enfant unique est à la fois urgente et nécessaire. S’il n’est pas mis fin immédiatement à la politique actuelle, la Chine sera confrontée à un sévère déficit de main d’œuvre, tandis que dans 20 ans, le vieillissement exercera une pression insupportable sur la société. »

Cai Fang, un des démographes les plus respectés du pays, Directeur de l’Institut démographique à l’Académie des Sciences Sociales, affirme que la Chine a déjà épuisé son surplus de main d’œuvre rural, une situation qui contribue, par la pression de l’offre, à mettre un terme à la période des bas salaires dans l’industrie. Depuis 2002 la part de la population en âge de travailler a baissé de 74,5% à 74,4%. Ce qui à l’échelle de la population chinoise représente déjà 1,4 million de personnes. Cette chute s’accélèrera à partir de 2020.

En 2050 la part des plus de 65 ans comptera pour plus de 30%, contre 8% aujourd’hui. En dépit des mises en garde signalant qu’un vieillissement de cette amplitude en un aussi bref laps de temps mettra à mal le système de sécurité social du pays, le pouvoir continue d’affirmer que l’équation populations ressources ne permet pas de relâcher le contrôle des naissances.

Gao Zisheng récompensé aux Etats-Unis.

Le 24 juillet, l’association chinoise des avocats des droits de l’homme basée à Washington a remis son prix, qui récompense chaque année un des 10 meilleurs avocats des droits de l’homme, à Gao Zisheng. Ce dernier s’était fait connaître pour ses actions en faveur des pratiquants du Falun Gong.

Il avait été arrêté en 2005, tandis que sa femme et son fils se sont réfugiés aux Etats-Unis. Pendant 4 ans, il n’a pas eu contact avec sa famille qui n’a été informée qu’en 2010 de son lieu de détention au Xinjiang.

L’offre d’emplois supérieure à la demande

Actuellement, la Chine est probablement l’un des seuls pays au monde où un nombre croissant de postes de travail qualifié n’est pas honoré. Il s’en suit une extraordinaire instabilité de l’encadrement qui cherche toujours de meilleures rémunérations, ce qui tire les salaires vers le haut.

Déjà sur la côte Est, les exigences de la plupart des experts sont de 20 000 RMB soit 2500 euros mensuels, soit 5 fois le salaire moyen à Shanghai (chiffres 2011). Pour l’heure, les entreprises préfèrent réduire la durée du travail, et tasser les salaires, plutôt que de fermer des postes, compte tenu de la difficulté à trouver des candidats.

Dans le même temps, le ralentissement économique met leurs revenus sous pression. La conjonction de ces deux facteurs pourrait assez vite créer des difficultés dans le secteur de la production et entraîner d’importants débauchages dès le 2e semestre.

Baisse de la croissance.

Constatant une baisse de la croissance pour le dix huitième mois consécutif – aujourd’hui calculée à 7,6% par rapport à 2011 -, le gouvernement est partagé entre la nécessité d’une relance par l’investissement (il a déjà baissé 2 fois les taux d’intérêts en un mois), et les risques d’une reprise de l’inflation, aggravée par le retour de la spéculation immobilière. La hausse du prix des appartements a en effet repris dans certaines zones, après avoir baissé de 3 à 4 points de pourcentage selon les régions.

Selon Wen Jiabao qui se voulait rassurant, l’économie était sous contrôle et évoluait selon les prévisions du gouvernement. Mais simultanément le FMI émettait une analyse en demi-teinte des perspectives chinoises. S’il est vrai qu’un rebond était possible au 2e trimestre, favorisé par la relance, un accident économique ne pouvait pas être exclu.

La Chine souffrait en effet, comme d’autres économies émergentes, du double handicap d’une demande interne atone et de la chute de ses exportations, conséquence de la crise aux Etats-Unis et en Europe. A quoi s’ajoute l’inquiétude des investisseurs, perplexes face à l’avenir.

Patrick Henri Devillers de retour en Chine.

Après avoir été filmé par la police cambodgienne qui tenait à montrer que P. Devillers, arrêté à Phnom-Penh le 13 juin dernier à la demande de la Chine, quittait le Cambodge vers Pékin de son plein gré, l’architecte français, proche de Bo Xilai et de son épouse Gu Kailai, accusée de meurtre du consultant britannique Neil Heywood, a été mis au secret à Pékin.

L’ambassade de France en Chine, qui lui a rendu visite n’a pas donné de détails sur le lieu, les circonstances et les attendus légaux de sa détention. Voir la vidéo « Patrick Devillers - www.police.gov.kh ».

Avant de quitter le Cambodge, P. H. Devillers a informé l’ambassade de France à Phnom-Penh qu’il avait promis aux autorités chinoises sa collaboration à l’enquête sur l’affaire Bo Xilai – Gu Kailai, en échange de quoi il serait autorisé à quitter la Chine après 60 jours.


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