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Voyage du Président Hu Jintao en Russie

Le lundi 26 mars, le Président Hu Jintao a entamé sa troisième visite officielle en Russie depuis sa prise de fonctions en 2002. C’est un lieu commun de dire que les deux pays sont essentiels l’un pour l’autre, dans une relation, par essence stratégique. La géographie commande, les deux pays qui partagent 4000 km de frontières, sont aussi l’un pour l’autre « un glacis stratégique » de première importance, les économies sont complémentaires, la Chine recherche des débouchés, de l’énergie et des équipements militaires ; la Russie fait de ses immenses ressources en gaz et en pétrole l’outil majeur de son retour de puissance sur la scène internationale.

Leurs intérêts stratégiques se recoupent, sur la péninsule coréenne, au sein des pourparlers à six, et en Asie Centrale, « melting-pot » de cultures, où il s’agit de tenir à distance les Etats-Unis et l’OTAN, tout en veillant à la stabilité des Républiques, traversées par des tensions sociales, politiques et ethniques, sur fond de risques séparatistes au Xinjiang. Surtout, vue de Chine, la relation se rééquilibre au profit de Pékin qui gagne en assurance. Elle se normalise aussi, tandis que les dirigeants chinois sont les premiers à n’avoir plus de liens étroits avec Moscou.

Mais les incompréhensions et les tensions potentielles demeurent. Paradoxalement et en dépit de leurs intérêts communs, célébrés au travers des années culturelles croisées (2006 année de la Russie en Chine ; 2007, année de la Chine en Russie, que le Président Hu Jintao vient inaugurer), les deux pays ne se tournent toujours pas l’un vers l’autre sans arrières-pensées ; ils accordent, chacun de leur côté, une importance toujours centrale à leur relation avec Washington. La montée en puissance de la Chine et l’assurance nouvelle avec laquelle elle aborde la relation inquiètent la Russie, pays atone à la démographie en déclin, alors que la pression de l’immigation et du commerce chinois attise les sentiments xénophobes anti-chinois, fond de tableau des méfiances latentes entre Moscou et Pékin.

Ces craintes sous-jacentes ne sont pas anodines. Elles incitent par exemple Moscou à vendre à Pékin des équipements militaires, dont la sophistication technologique est - et a toujours été - un ton en-dessous de ceux vendus à New-Delhi. Beaucoup reste donc à faire pour stabiliser une relation devenue plus complexe. Après l’histoire heurtée du XXe siècle la Chine, qui recherche l’appui de Moscou dans sa rivalité stratégique avec Washington, a donc beaucoup à faire pour rassurer son immense voisin. C’est probablement ce que le Président Hu Jintao aura en tête en lançant cette semaine l’année de la Chine en Russie.


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