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›› Editorial

Wenzhou, laboratoire financier du Parti

La réforme sera-t-elle étendue à toute la Chine ?

Comme à son habitude, quand il s’agit de réformes sensibles qui touchent à l’équilibre général du système, le pouvoir procède par expérimentation prudente, se réservant la possibilité d’une marche arrière.

Le rapport de la Banque Mondiale, fond de tableau de la réforme financière a déjà suscité des critiques d’éminents économistes chinois comme Tao Ran, Docteur en économie de l’Université de Chicago, actuellement professeur à l’Université du Peuple à Pékin. Pour lui, la réforme n’aura aucune chance d’être mise en œuvre s’il n’est pas mis fin aux pouvoirs locaux et des grands groupes publics qui sont les premiers bénéficiaires de l’actuel schéma de développement par l’investissement massif.

Soulignant que les règles de crédit existantes permettent, entre autres, de capter l’épargne des ménages au profit des entreprises publiques et des projets immobiliers développés par les administrations locales, qui en tirent la majeure part de leurs revenus, il répète que la clé de toute réforme économique réside dans la mise à bas des monopoles et la réforme du financement des gouvernements provinciaux.

Mais il y a pire. En faisant cautionner ainsi la nécessité de réforme par la Banque Mondiale, présidée par un américain, le Conseil des Affaires d’État a pris le risque de conférer à ses initiatives la marque d’une manœuvre politique déguisée fomentée par Washington, visant à affaiblir le monopole du Parti.

Dans ce contexte, l’appel à plus de souplesse et à la mise sur pied d’institutions financières capables de concurrencer les grandes banques publiques, le renoncement, même partiel, au contrôle uniforme des taux d’intérêts, ainsi que l’autorisation donnée aux particuliers d’investir hors de Chine sera présentée par les ennemis de la réforme comme « un désarmement économique » du pays extrêmement risqué pour le PCC.

A l’intérieur du Parti, le clan des conservateurs considérera, en effet, que prendre le risque de perdre tout ou partie du contrôle de l’épargne publique, qui intéresse toutes les familles chinoises, pourrait être une entreprise politiquement hasardeuse.


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