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Xi Jinping dans le chaudron du Moyen Orient. Quête d’énergie, atouts et limites des influences chinoises

Les stratégies économiques traditionnelles « gagnant-gagnant »

Avec le président Sisi, le 20 janvier au Palais présidentiel au Caire. 32 compagnies chinoises travaillent en Egypte dans la zone économique du canal de Suez que le président a promis de porter à 100 d’ici 2020.

En Egypte, 2e étape du voyage où aucun n°1 chinois ne s’était rendu depuis 12 ans, Le Caire et Pékin ont célébré le 60e anniversaire de leur relations qui fut occasion pour Xi Jinping et Al-Sisi de signer une déclaration d’intention de 18 pages fixant les objectifs de coopération sur 5 années dans les secteurs de la politique, du commerce, de l’économie et de la sécurité.

Les deux chefs d’État ont également exprimé l’intention de faire du Monde arabe [2] un des « pivots » de la stratégie des routes de la soie par l’amélioration des capacités industrielles créatrices d’emplois et le développement d’infrastructures qui sont autant de chantiers convoités par les groupes chinois (construction d’une voie d’eau parallèle au canal de Suez ; développement des 3 métropoles de Suez, Ismaïlia et Port Saïd, construction d’une nouvelle capitale administrative ; percement de 7 tunnels reliant le Sinaï à Ismaïlia et Port Saïd).

Riyad – Téhéran : un difficile exercice d’équilibre. Avantage à l’Iran.

Avec l’Ayatollah Ali Khamenei chef suprême de l’Iran.

A Ryadh et Téhéran, Xi Jinping s’est livré à un exercice d’équilibre rendu difficile par le dernier avatar de la rivalité entre Sunnites et Chiites à la suite de l’exécution, en même temps que 47 autres personnes accusées de terrorisme, de l’imam chiite Nimr Baqeral-Nimr, très virulent opposant politique au régime saoudien dont la mort a provoqué des secousses à Téhéran, au Liban et à Barheïn.

Conscient que la proximité entre la Chine et l’Iran est observée avec attention à Ryiadh, le président chinois s’est ingénié à se tenir à distance de la crise politico-religieuse entre l’Iran et le Royaume Saoudien, s’appliquant à une rigoureuse symétrie des accords et des déclarations dans les deux capitales.

A quelques jours d’intervalles, les relations avec l’Iran et l’Arabie Saoudite ont été rehaussées d’un cran, au niveau d’un « partenariat stratégique global », tandis que les mêmes coopérations ont été proposées aux uns et aux autres dans le cadre des « routes de la soie », dans les secteurs de l’énergie, des infrastructures, des capacités industrielles et de la finance.

Pour autant, la balance a tout de même penché vers l’Iran avec la promesse de multiplier par plus de 10 le commerce bilatéral d’ici 2025, de tenir des échanges annuels entre ministres des Affaires étrangères et d’augmenter la coopération sur la formation des ressources humaines et la défense, notamment en matière de lutte contre le terrorisme. En même temps, Pékin s’est engagé à favoriser l’entrée de l’Iran dans l’OCS.

Signe de la proximité particulière entre Téhéran et Pékin dont il faut rappeller qu’elle est une réminiscence de l’histoire entre la Perse et la Chine impériale (lire notre article Les très anciennes relations entre la Chine et la Perse), au cours des échanges le Président Rouhani n’a pas manqué de souligner le fait que Xi Jinping était le premier chef d’État à venir en Iran après la signature de l’accord avec les 5 membres permanents et l’Allemagne.

Alors que de lourdes suspicions subsistent entre l’Iran et l’Occident où les États-Unis – rival de la Chine - tiennent une place prééminente, nul doute que la déclaration de Rouhani reprise par l’Ayatollah Ali Khameni, aura résonné très positivement aux oreilles du Président à la cherche des nouveaux leviers de l’influence chinoise dans une région où les capacité aéronavales du Pentagone confèrent à Washington une incontestable suprématie.

*

Alors qu’au milieu de sévères controverses avec la Russie et la Turquie, Washington et les Occidentaux (Allemagne, Australie, Belgique, Canada, Danemark, Espagne, France, Pays Bas, Portugal, Royaume Uni) sont, avec l’Arabie Saoudite, le Bahreïn, les Emirats, la Jordanie, le Maroc et le Qatar, engagés dans une offensive militaire directe contre l’État islamique, la Chine s’est pour l’instant contentée de faire valoir la prévalence de la diplomatie.

La solution est privilégiée à la fois parce que Pékin répugnerait à s’engager dans une coalition dominée par Washington, et que, par principe, le régime reste opposé aux interventions militaires extérieures. Enfin, parce que ses capacités aéronavales sont encore dans les limbes. C’est bien la raison pour laquelle ces derniers mois Pékin a multiplié les initiatives diplomatiques, dont les effets seront cependant limités.

Note(s) :

[2Le 21 janvier, Xi Jinping a prononcé un discours au siège de la Ligue Arabe où il a exposé sa vision de la coopération appuyée non seulement sur des projets d’infrastructures, mais également sur des transferts de technologies, notamment dans le domaine du génie civil où sont déjà impliqués plusieurs groupes chinois. Il a également promis 7,5 millions de $ d’aide à l’amélioration des conditions de vie des palestiniens et 35 millions d’assistance humanitaire au Liban, à la Libye et au Yemen.

Enfin, comme il l’avait fait pour l’Afrique, à la mi-décembre 2015 à Johanesburg, le président chinois a annoncé la création d’un fond d’investissement de 20 Mds de $ et l’octroi de prêts à taux réduits sur le long terme de 10 Mds de $ qui s’ajoutent aux 10 Mds $ de prêts commerciaux.


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