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›› Editorial

18e Congrès. Enjeux politiques et intérêts d’affaires

L’Europe vacille, partagée entre la relance et la rigueur, hypnotisée par la crise grecque, sous la pression des chômeurs et des indignés ; la reprise aux Etats-Unis, dont les systèmes financier et fiscal n’ont pas été assainis, reste fragile dans un contexte global morose, où les seuls pôles de croissance mondiale restent les émergents. Mais voilà qu’eux aussi, commencent à ressentir les effets de la crise, gênés par la chute du commerce mondial et la hausse des prix du pétrole.

En Chine, les inquiétudes pour la santé économique du pays, dont le schéma de croissance se grippe, se doublent d’une crise politique exacerbée par l’approche du 18e Congrès. Au centre des luttes de pouvoir, et en arrière plan des projets de modernisation de la Chine, les prébendes des familles et des clans.

Un schéma traditionnel essoufflé. L’exigence de réformes.

Depuis juin 2011 la croissance ralentit - la consommation d’électricité a en effet chuté de 50% -, les dettes non recouvrables des administrations locales s’empilent à nouveau, l’inflation, nourrie par la structure de l’économie, reste une menace latente, tandis que le système financier, rigide et inadapté aux besoins des PME, induit de formidables gaspillages de capitaux.

Ces pertes en ligne massives sont autant de handicaps sur la voie d’une meilleure efficacité économique, critère essentiel d’un schéma de croissance rénové, seul capable d’accompagner de manière harmonieuse la bascule urbaine de la Chine et la montée des attentes de plus en plus pressantes de la classe moyenne.

L’image actuelle est celle d’une dichotomie entre d’une part l’exigence qui monte, attisée par la vague des communications et de l’information high-tech, pour une plus grande qualité de vie et un droit de regard sur la gestion des affaires publiques, que les réformateurs voient comme la condition indispensable d’une modernisation socio-économique de la Chine et, d’autre part, un schéma de croissance et de pouvoir, encore alourdi par un retour en force de l’étatisme rigide et la persistance d’un système politique encore opaque et fermé.

Il est vrai que la réaction du pouvoir aux conflits sociaux est devenue plus subtile. Fréquemment, il est revenu sur des décisions contestées par la rue et a augmenté sa capacité d’écoute. A Wukan, il a cédé à la pression des spoliés, désavoué l’administration locale et présidé à la mise en place d’un nouveau comité de village élu. Dans un contexte général où le Centre tente de mieux contrôler les administrations provinciales, la cour suprême a alourdi son emprise sur les tribunaux locaux, réduisant le nombre de condamnations à mort.

Au plan social il a relevé les salaires minimum, aidé la paysannerie, amélioré la santé publique, contrôlé les prix, construit des logements sociaux, créé les prémisses d’un système de retraite plus vaste, introduit une réforme de l’éducation nationale et expérimenté une taxe à la propriété.


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