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4e trimestre 2012. Xi Jinping et Li Keqiang à la manœuvre

CHINE – EUROPE – FRANCE

En dépit d’une augmentation, au cours du 1er semestre 2012, des investissements chinois en Europe, attirés par les opportunités liées à la crise, la relation Chine – Europe reste dans une zone grise depuis la récession européenne et la panne du projet de l’Union.

Elle est globalement marquée en 2012 par une baisse de plus de 6% des exports chinois, - 333,9 Mds de $ -, une stagnation des importations à 212,05 $, et un recul du commerce Chine – Europe de 3,7% en 2012 – pour un valeur totale de 546 Mds de $ - qui compte pour 14% du commerce chinois, le tout perpétuant un vaste déficit de commercial européen de 121 Mds de $, dans un ambiance tendue par des querelles commerciales sur les panneaux solaires.

L’impact des investissements chinois en Europe reste encore faible, avec 359 investissements de nature privée ou semi-privée sur les 573 opérations conclues depuis 2000. Mais, en valeur, ce sont les investissements publics qui tiennent le haut du pavé, avec 72% du total des montants investis (soit 21 Mds de $ entre 2000 et 2012, à comparer avec le flux de 40 à 50 Mds d’€, investi chaque année en France) (Lire notre article 3e trimestre 2012. Faits et commentaires).

Début novembre la Chine a introduit une plainte à l’OMC contre l’UE, accusant certains états (probablement la Grèce et l’Italie) accusés de violer les lois du marché en subventionnant des société fabriquant des panneaux solaires. Selon les Chinois, ces pratiques « ont considérablement affecté les exportations de cellules photovoltaïques chinoises en Europe ».

C’est avec en tête la crise européenne et les 27 Mds d’€ de déficit commercial que P. Moscovici et Nicole Bricq, suivis de Martine Aubry, sont venus en Chine le 20 janvier, où ils ont été reçus par le n°2 du régime, Li Keqiang, futur 1er ministre. Le voyage intervient dans un contexte compliqué, marqué par la phobie des captations de technologies, un des modes d’action du partenaire chinois pour accélérer ses progrès dans les secteurs de l’aéronautique et du nucléaire, à quoi s’ajoutent les plaintes françaises contre le non respect par la Chine des règles des marchés publics.

Les grands projets bilatéraux en cours concernent l’installation de Renault à Wuhan, une nouvelle vague d’achats d’Airbus européens et la commande par la Chine d’un 3e réacteur EPR, dont 2 exemplaires sont déjà en construction sur le site de Taishan. La coopération nucléaire Chine – France est compliquée par une forte controverse entre EDF et AREVA, matérialisée par une enquête diligentée par Bercy sur les « agissements d’EDF en Chine », dixit les Echos du 21 janvier dans un article évoquant les querelles franco - françaises et les projets d’EDF contestés par AREVA. (Cette nuit en Asie : Nicole Bricq s’attaque au déficit commercial avec la Chine)

Coopération nucléaire franco-chinoise. Rappel du contexte récent.

Une échauffourée a eu lieu en juin 2012 entre Paris et Pékin à propos des exportations de centrales nucléaires chinoises, construites avec des technologies françaises, dont la vente est règlementée par un accord gouvernemental datant de 1995.

Ce dernier stipule que toute exportation chinoise d’équipements nucléaires construits avec des éléments d’origine française est soumise à un accord préalable. C’est dans ce contexte que Paris a fait pression sur l’Afrique du Sud, et en faisant appel à l’OCDE, pour bloquer la vente par Pékin à Pretoria d’une centrale utilisant des technologies françaises.

Le litige a été suivi d’une réunion bilatérale à Paris au plus haut niveau pour la remise à plat de la coopération nucléaire franco-chinoise, dans un contexte où AREVA ne souhaite pas brader ses compétences, même si le groupe français a conscience que la Chine est un des seuls marchés d’envergure de la planète.

Une fois reconnues les compétences d’AREVA, Pékin et Paris ont convenu que des réacteurs nucléaires seraient développés en Chine, dans le cadre d’une coopération industrielle à majorité chinoise, mais assortie d’accords bilatéraux exclusifs sur les marchés extérieurs, dont les termes seront à négocier en fonction des clients.

L’accord, qui établit une coopération industrielle lourde, dont les produits seront utilisés par EDF pour renouveler le parc des centrales en France, pourrait donner pour un temps au nucléaire français un avantage sur le marché chinois.

Mais il comporte le risque de transferts de savoir-faire avec des conséquences négatives sur le tissu industriel en France. Mis en œuvre en Chine sous la direction d’AREVA, avec l’opérateur EDF sur les marchés d’export, il répond aux difficultés financières d’EDF et de la filière nucléaire française aujourd’hui confrontée à la charge financière considérable du remplacement des centrales vétustes. (Lire aussi L’extraordinaire défi du nucléaire en Chine).


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