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Pékin ce n’est pas de la tarte

Chapitre VI

Le bureau paraissait vide. Seuls les klaxons rageurs des automobilistes pékinois coincés dans les bouchons du trafic, parvenaient à animer les locaux quasiment déserts. Je finis par dénicher mes compagnons dans la petite salle de réunion en compagnie de Weng et de Son Excellence Jacques Hobedeux, l’ambassadeur de France, accompagné pour la circonstance du Colonel Balombeau, l’attaché de défense de l’ambassade, d’Hélène, en charge de la sécurité du Président et de Boutros le patron du SCTIP, l’antenne de la police à l’Ambassade.

- Tu arrives bien ! Me lança Faudrey, on commence à peine la réunion. Grodaeg a pu localiser Cucchini grâce à tes indications. Il était là où tu l’as dit et sous le nom que tu avais indiqué. On essaie d’en savoir plus sur lui. À partir de maintenant, je veux quelqu’un en permanence à ses bottes... Nous savons qu’il travaille pour l’exposition des peintres impressionnistes, cela nous ramène encore une fois, à Dupalet. Il devient donc urgent de comprendre ce qu’il trafiquait chez Lormel, ce soir-là, avec un gars de cette bande...

Seulement voilà, j’étais en train d’expliquer à ces messieurs que Monsieur Dupalet me l’a jouée sur le thème du type trop occupé pour pouvoir encore perdre de son temps précieux... Il m’a fait répondre par sa secrétaire qu’il ne pourrait pas me voir aujourd’hui, vu qu’il partait demain pour la France. Je lui ai demandé de bien vouloir m’accorder ne seraient-ce que quelques instants mais quand je suis arrivé à son hôtel, il avait déjà quitté sa chambre. Je l’ai retrouvé au centre culturel, pas très loin de la rue des bars de Sanlitun.

Là, il m’a fait poireauter deux bonnes heures avant de sortir en coup de vent, pour me dire, en endossant son manteau qu’il m’avait déjà raconté tout ce qu’il savait sur ces maudits entarteurs et qu’il attendait maintenant que nous lui livrions les coupables au lieu de continuer à le harceler avec des questions idiotes. Je lui ai expliqué que nous avions des éléments nouveaux à lui soumettre mais il m’a snobé en répliquant que la police avait toujours des éléments nouveaux, mais rarement des coupables. Il a ajouté qu’il était désolé mais que son temps était compté, après quoi il m’a claqué la porte au nez. J’ai tenté une légère menace en lui disant que s’il ne collaborait pas de bon gré, je pouvais l’y contraindre en le convoquant par la voie officielle... Il m’a ri au nez « N’hésitez surtout pas, je voudrais bien voir ça ! »

- On a pourtant besoin de savoir qui était l’individu avec lequel il dînait le soir où Vandanus est venu réclamer son enveloppe douteuse. C’est la seule piste un peu sérieuse que nous ayons pour le moment. On ne va pas le laisser repartir en France ! s’écria Grodaeg, manifestement irrité par la désinvolture avec laquelle Dupalet traitait la maréchaussée.

- De plus, ajouta Huang, rien ne nous dit qu’il ne fait pas partie du complot. Si c’est le cas, votre démarche de ce matin a très bien pu lui mettre la puce à l’oreille ; Il vaudrait mieux l’empêcher de prévenir ses complices…

++++

- Messieurs, je vous en prie, ne nous emballons pas ! Intervint Jacques Hobedeux, qui venait de s’entretenir discrètement en aparté avec Balombeau. Gardons tout de même en tête que Monsieur Isaac Dupalet d’Estée n’a rien d’un bandit de grand chemin, voilà. De plus, il est en mission officielle en Chine et donc, a priori, couvert par son immunité diplomatique. Ajoutez à cela qu’aucune charge ne peut être retenue contre lui, si ce n’est d‘avoir dîné un soir avec un individu qui connaissait un des entarteurs... Voilà... Avouez que c‘est un peu court pour faire de lui un terroriste. Le considérer comme un membre du complot... vraiment, vous y allez un peu fort ! Ce n’est pas que je l’apprécie beaucoup, mais enfin quand même ! Voilà... C’est tout de même quelqu’un de respectable et académicien de surcroît ! Une bavure à son encontre ne pourrait qu’entraîner de fâcheuses conséquences ... Voilà... Laissez-moi quelques instants. Je vais appeler mon collègue et voir si je peux faire quelque chose... Je vous mentirais en prétendant que j’entretiens des relations très cordiales avec Monsieur Dupalet d’Estée, mais il s’agit néanmoins d’un collègue... Peut-être acceptera-t-il de m’écouter...

L’ambassadeur s’étant retiré dans une autre pièce, j’en profitai pour faire un rapide débriefing de mon déjeuner. J’expliquai en quelques mots pourquoi j’avais acquis la ferme conviction que nos comploteurs ne semblaient pas vouloir se cacher parmi les membres de la communauté d’affaires de Pékin...

Le seul petit bout de piste restait attaché à Dupalet, et l’arrivée prévue de la délégation présidentielle n’était plus que dans quelques jours... Hélène, qui était chargée de la protection rapprochée du PR, ne cachait pas son anxiété et toute sa troupe était sur le pied de guerre. François, son adjoint, consacrait le plus clair de son temps à inspecter chacun des endroits où le Président devait passer ou s’arrêter, pour mettre au point les meilleurs moyens de protection et de dissuasion.

L’ambassadeur venait de réapparaître à la porte de la salle de réunion. Toutes les têtes se tournèrent vers lui, en quête d’une lueur d’espoir.

- La fatuité de cet homme n’a d’égale que son énergie à vouloir écrire de mauvais romans ! Bougonna Jacques Hobedeux.

- Mais encore ? S’enquit Faudrey qui ne saisissait que trop bien le sens de la remarque...

- En clair, cet homme n’est qu’un trou de balle, voilà ! De mon côté, je vous donne carte blanche... Faites ce que vous avez à faire... Cette enquête a toutes les priorités, et vous connaissez le dicton, on ne fait pas d’omelette sans casser des œufs, n’est-ce pas ? Voilà... Je vous demanderai simplement d’agir avec le plus de diplomatie possible. En tout état de cause, vous savez que je suis très proche du Président. Je vous promets de faire tout ce qui sera dans mon pouvoir pour vous couvrir en cas de problèmes. Dans la mesure, bien sûr, où vous resterez dans un cadre légal...

- Soyez sans crainte, Monsieur l’ambassadeur, répliqua Faudrey, la loi française ne s’applique pas en Chine. Nous ne ferons donc rien d’illégal aux yeux de celle-ci... Weng, il ne nous reste plus que la loi chinoise, tu n’aurais pas quelque chose pour nous ?

++++

Weng venait de poser sur la table un épais dossier cartonné qui paraissait plus gros que la serviette d’où il venait de l’extraire... Il détacha avec minutie le fermoir métallique retenant le ruban qui enserrait le dossier et ouvrit la première chemise. Il étala aussitôt une vingtaine de photos, qu’il disposa harmonieusement.

- Oups ! Voilà... se contenta de dire l’ambassadeur, légèrement embarrassé. L’approche discrète et diplomatique s’annonçait sous les meilleurs auspices...

- J’ai encore cinq ou six jeux de photos du même acabit, se hâta d’ajouter Weng...

- Il fait plutôt dans le classique, ajouta Mimille en examinant les photos d’un œil expert et gourmand. Faudrait la vidéo pour peaufiner le jugement mais, à mon avis, il doit manquer de souffle et sa bedaine doit l’empêcher d’entreprendre des approches difficiles. Il se contente de la levrette ou coucher sur le dos... A son âge, faut tout de même pas en demander de trop !

- Mimille ! On verra pour la performance après ! Laisse d’abord parler Weng !

- Je n’ai pas beaucoup de commentaires à ajouter, continua Weng en dodelinant de la tête, ces photos parlent d’elles-mêmes et aucune n’est trafiquée... Monsieur Dupalet d’Estée, comme pas mal de ses compatriotes français d’ailleurs, et je ne citerai pas de nom pour ne pas faire rougir certains membres de notre réunion, Monsieur Dupalet, disais-je donc, est assez connu pour ses mœurs dissolues, et s’adonne rarement à des plaisirs solitaires... Nous connaissons bien ces demoiselles. Le délit de prostitution est donc évident. Si vous souhaitez y ajouter un délit de pédophilie, cela ne devrait pas être trop compliqué. Le temps de falsifier une ou deux cartes d’identité... Si vous me donnez un peu plus de temps, je peux vous monter un flagrant délit pour complicité dans des trafics de drogue, d’armes à feu ou d’antiquités...

- Cela ne devrait pas être nécessaire. Un délit de pédophilie, c’est déjà bien par les temps qui courent, murmura Faudrey, cela devrait nous le ramener assez vite à de bons sentiments. Le problème c’est qu’on ne peut pas le garder ici, ça sentirait trop le coup fourré... Le mieux serait que tu nous le mettes au frais dans un de tes placards...

- C’est comme ci c’était fait ! répondit Weng. J’ai quatre types derrière lui depuis midi... Je commençais à me demander quand vous alliez vous décider à réagir !

- OK ! Tu nous l’arrêtes pour pédophilie. Grodaeg, tu passes le voir avec Mimille ce soir pour prendre de ses nouvelles et lui faire perdre ses derniers espoirs, et on le laisse mariner jusqu’à demain matin. Je pense qu’après une bonne nuit de désespoir, il devrait être beaucoup plus mûr et coopératif.

- Vous êtes sûrs que vous n’y allez pas un peu trop fort ? demanda gentiment Jacques Hobedeux. S’il n’est pour rien dans cette affaire, comme je le pense, le montage est peut-être un peu surdimensionné...

++++

Faudrey secoua la tête :

- Pour le moment, il est la seule personne identifiée ayant un lien avec les entarteurs. S’il part pour la France nous perdons notre seule piste ! En plus, tout académicien qu’il soit, nous ne pouvons pas écarter la possibilité d’une complicité. Cela me paraît donc être la meilleure formule. Tout compte fait, un simple interrogatoire lui aurait peut-être permis d’avertir sciemment ou par maladresse les gens que nous recherchons. Finalement, cette solution ne manque pas d’avantages : aucune fuite à craindre une fois qu’il nous aura mis sur la piste de cette bande de malfrats. Et puis, ce Monsieur Dupalet, nous ne lui voulons pas de mal ! Cette histoire ne sera sans doute, jamais ébruitée. Lorsque que nous aurons appris ce que nous voulons savoir, il ne tiendra qu’à vous d’intervenir en sa faveur et de le sortir du pétrin. Il vous en sera reconnaissant à vie. A supposer que cet individu soit capable de reconnaissance...

Balombeau souffla, une nouvelle fois, quelques mots à l’oreille de l’ambassadeur. Il sut apparemment trouver les mots justes car l’ambassadeur se laissa convaincre en lançant un « Voilà »... qui valait bien un lavement à la Ponce Pilate.

Weng avait de toute façon déjà donné le feu vert à ses hommes...

Dupalet sortait du Musée de l’Histoire, près de la Place Tiananmen, lorsque quatre policiers en civil, raides comme des triques, lui intimèrent l’ordre de grimper dans leur fourgon banalisé. Dupalet tenta de les prendre de haut, arguant de sa qualité d’ambassadeur mais ces policiers ne devaient pas connaître la langue diplomatique, car l’un des sbires le bloqua d’une clé au bras imparable et l’envoya valdinguer manu militari dans la camionnette qui démarra aussitôt sur les chapeaux de roues, laissant sur leur faim les rares badauds qui avaient assisté à l’incident...

Les quelques heures qui suivirent ne furent qu’une suite ininterrompue de plaintes et de protestations, ponctuées par des séries de taloches bien appliquées, de façon à attendrir la viande sans toutefois laisser la moindre trace, comme l’avait bien recommandé Weng. Dupalet en bavait de rage. Sa vie d’académicien et de diplomate ne l’avait pas préparé à un tel traitement. Vers 18 heures, un gradé lui avait officiellement signifié, dans un uniforme et un français impeccables, sa mise en détention pour délit de pédophilie, en lui laissant habilement voir quelques photos compromettantes, mais sans lui donner accès au dossier. Dupalet était devenu livide. Il contemplait, hébété, les photos que l’officier prenait soin de bien lui exposer pendant qu’il lui lisait ses droits d’un ton monocorde et lui décrivait succinctement les principales étapes de sa future incarcération... Dupalet s’était littéralement liquéfié, répétant simplement, comme pour s’en convaincre lui-même, qu’il était diplomate, couvert par une immunité.
Sa longue tirade terminée, l’officier lui tendit un téléphone en l’informant que la loi lui donnait l’autorisation d’appeler son ambassade.

L’officier se tint à côté de Dupalet et suivit attentivement toute la conversation que ce dernier eut avec Jacques Hobedeux qui lui promit de lui envoyer au plus vite un interlocuteur pour le sortir de ce pétrin.

Vers 21 heures, Grodaeg et Mimille se pointaient l’air soucieux dans sa cellule. Dupalet les y attendait impatiemment et en sous-vêtements. Les gardes chinois ne s’étaient pas contentés de lui retirer sa ceinture et ses lacets, comme le veut l’usage mais l’avaient également dépouillé de ses affaires. Un ambassadeur en caleçon et en marcel, ça perd de sa superbe...

- Je ne comprends rien à ce qui m’arrive ! S’empressa de leur crier Dupalet avec toute l’énergie du désespoir qu’il lui restait encore. Tout ceci n’est qu’une vulgaire mise en scène ! On cherche à me nuire. Je suis couvert par l’immunité diplomatique ! J’ordonne à Monsieur l’ambassadeur de me faire sortir immédiatement de cette cellule ! Je peux vous assurer que cette affaire ne va pas en rester là, et que je vais faire jouer toutes mes relations pour que le monde sache comment les Chinois traitent les diplomates en mission ! Vous êtes témoins de la façon dont je suis traité ! Comme un vulgaire criminel !

++++

- Monsieur l’ambassadeur est déjà intervenu en haut lieu et fait tout son possible pour vous tirer de ce mauvais pas. Pour le moment, nous nous sommes efforcés de garder à cette affaire son caractère confidentiel. Néanmoins, nous avons demandé à quelques avocats de se pencher sur la question de votre immunité diplomatique... Je ne vous cacherai pas que le problème est complexe. L’immunité diplomatique, vous le savez, ne s’applique qu’aux diplomates en poste dans le pays considéré ou en mission officielle...

- C’est exactement mon cas ! Je suis en mission officielle ! Je demande donc à être immédiatement relâché afin de pouvoir assurer ma défense et retrouver mon honneur bafoué !

- Votre mission n’est pas considérée comme officielle par la partie chinoise...

- Comment cela ? Je suis venu en Chine avec une lettre signée de la main même du Ministre et avec l’accord du Président de la République ! Et vous osez insinuer que ma mission ne serait pas officielle ! Faites moi reconduire à mes appartements et je vous la mettrai sous les yeux !

- Ce ne sera pas la peine, le coupa Mimille, en sortant un document de sa serviette, cette lettre a été étudiée par nos meilleurs juristes, mais ils s’accordent à dire qu’elle indique clairement que vous êtes ici dans le cadre d’une exposition patronnée par le Ministère de la Culture et demande aux autorités chinoises de vous apporter leur aide et leur assistance dans le cadre de cette exposition. Mais les faits que l’on vous reproche sont bien antérieurs à cette lettre...

- Qu’est-ce que c’est que ces conneries et ce charabia ! Je veux sortir d’ici ! Vous m’entendez !

- Cela serait difficile de ne pas vous entendre... déclara Grodaeg en se grattant une oreille... L’autre problème c’est la nature du délit que l’on vous colle sur le dos...

- Mais je suis innocent ! S’écria Dupalet, hors de lui.

- Je n’en doute pas... se contenta d’ajouter Grodaeg, en étalant sur la petite table de la cellule quelques photos que lui passait complaisamment Mimille. Le problème, c’est que la mère de cette charmante jeune fille a découvert ces photos dans les affaires de son enfant et qu’elle porte plainte pour viol sur mineure non consentante !

- Mais c’est faux ! Cette jeune fille cherchait à partir en France ! Tous les documents qu’elle m’a fournis prouvent qu’elle est majeure, et comme victime non consentante... laissez-moi rire ! C’est tout juste si ce n’est pas moi qui me suis fait violer !

- Il n’empêche que les vrais papiers de la jeune fille prouvent qu’elle était mineure pendant les faits et certaines photos montrent avec précision que vous l’avez attachée pour l’empêcher de s’enfuir...

- Mais c’est complètement absurde ! C’est elle qui a voulu que je me serve de mes écharpes pour lui lier les mains ! Mais regardez la photo ! Les nœuds ne sont pas serrés ! Il suffit de tirer dessus pour que tout se détache !

Mimille fit une grimace perplexe...

- Ça ne va pas être facile de convaincre le tribunal chinois. Ici, vous savez, ils sont assez prudes. Pour peu que vous tombiez sur une juge qui n’a pas vu le loup depuis vingt ans... Elle va seulement voir les liens et la souffrance apparente de la victime. Sur cette photo, on a vraiment l’impression que vous la torturez. Vous cherchez même à l’étouffer apparemment...

- Mais bougre d’andouille ! Je ne cherche pas à l’étouffer ! J’essaie simplement de l’empêcher de crier et de réveiller tout l’étage ! C’est elle qui jouait la comédie !

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Dupalet fut soudain prit d’une soudaine inspiration et s’écria :

- Et ces photos ?

- Quoi ces photos ?

- Ces photos ! Cela prouve bien que j’ai été piégé ! Qui les aurait prises sinon ?

- La petite maintient que c’est vous qui avez filmé la scène et que c’est vous qui lui avez envoyé ces photos...

- Mais jamais de la vie ! Allez ! Cela suffit ! Faites moi sortir que je tire cette affaire au clair !

- Pour vous faire sortir... On va voir ce qu’on va pouvoir faire, mais je crains qu’il ne vous faille encore patienter quelques jours, voire quelques semaines...

- Ou quelques dizaines d’années, si on se plante, rajouta Mimille sur le même ton badin qu’il aurait employé à table pour qu’on lui passe le sel...

Dupalet referma et rouvrit plusieurs fois la bouche sans parvenir à émettre le moindre son. Il avait l’air d’un poisson qui aurait sauté par malchance de son aquarium.

- Vous rigolez, j’espère ? Ou vous êtes encore plus imbéciles que vous en avez l’air !

- C’est vous qui ne comprenez pas vraiment la gravité de votre situation. Les Chinois ont déclaré irrecevable votre demande d’immunité, et vous êtes accusé de viol sur mineure avec photos et témoignages à l’appui. Alors, si vous le permettez, l’imbécile, comme vous le qualifiez si justement, va continuer à faire son boulot et il vous salue bien...

- Non, attendez ! Pardonnez-moi, je me suis emballé... Vous savez, je ne sais plus ce qui m’arrive... Comprenez-moi... Je ne voulais surtout pas vous vexer mais je veux sortir d’ici.

- Ecoutez, notre temps de visite est écoulé. Gardez un peu d’espoir. La situation n’est peut-être pas aussi catastrophique qu’elle en a l’air. Nous allons tenter de négocier avec la famille de la petite... Peut-être acceptera t-elle de retirer sa plainte. Sinon, soyez persuadé que le gouvernement fera tout pour que vous puissiez purger votre peine en France plutôt que dans une prison chinoise.

Dupalet essayait de comprendre le sens des dernières paroles de Grodaeg en le regardant sortir de sa cellule. Il ne parvenait plus à articuler aucun son, les bras ridiculement ballants, un rien pathétique dans son marcel de débardeur et son slip kangourou de compétition.

Le lendemain matin, à 7 heures 30 précises, c’était à mon tour de me pointer à la porte de la prison. J’étais accompagné de Huang. Weng nous attendait sur le perron...

- On a quand même le temps de se prendre un petit doujiang... Il y a que ça qu’ils font convenablement à la cantine, le reste est dégueulasse mais le doujiang, les shaobings et les youtiaos y sont sublimes. Tu m’en diras des nouvelles...

Weng, en fin gourmet, n’avait pas menti. Le doujiang, le lait de soja, était fait sur place et tranchait avec tous ces laits industriels qui encombraient les rayons des supermarchés ; il n’avait pas ce goût de brûlé si caractéristique des petits déjeuners ratés. Les youtiaos, ces baguettes de beignets frits, sortaient de la friture et étaient croustillantes à souhait, bien épongées par les galettes shaobings qui s’imprégnaient de leur huile... Un délice ! Weng en profita pour commander quelques shengjianbaos, des petits pains fourrés à la viande, à la mode de Shanghaï, qui frémissaient sur leur plaque de fonte chauffée à blanc, et quelques ridelles en bambous de xiaolongbaos dont une haute colonne étuvait au-dessus d’une marmite bouillante... Weng entrouvrit délicatement le dernier petit ravioli fumant, afin de le refroidir, en prenant garde de ne pas laisser le bouillon s’échapper de l’enveloppe de pâte... Il s’essuya ensuite délicatement la bouche et étouffa poliment un délicat petit rot de satisfaction repue...

++++

- Ton gars vient d’avoir un bol de riz à l’eau et un peu de légumes salés... Je suis intervenu personnellement pour qu’on lui évite l’écuelle classique avec la bouillie habituelle.

- Je ne suis pas sûr qu’il t’en soit vraiment reconnaissant ! Allons plutôt l’interroger pour le sortir de là au plus vite. Il ne faudrait pas que cette affaire s’ébruite. Nous n’avons pas le droit de lui détruire la vie, à ce pauvre homme !

- Ne sois pas trop sentimental ! S’il avait accepté de collaborer sans histoire, il n’en serait pas là... cela lui fait le pied !

- Les pieds...

- Pardon ?

- Non, je dis « les pieds ». On dit “cela lui fait les pieds” pas “cela lui fait le pied”.

- Tu ne dis pas ça pour me faire marcher ?

Il n’y avait pas à dire... Weng pouvait faire quelques fautes, mais il ne maîtrisait quand même pas si mal la langue française !

Dupalet lui, n’avait manifestement pas profité de ses heures de loisirs pour se reposer et l’on sentait à des petits riens, que sa passion pour ce pays avait légèrement diminué depuis quelques heures. Sa tenue spartiate, en sous-vêtements, sans son costume trois pièces et son écharpe de cachemire, ne lui permettait guère de prendre ses grands airs de haut diplomate, et les mauvaises nouvelles accumulées durant les dernières heures l’avaient plus que déstabilisé. S’il n’était pas complice des entarteurs, Dupalet avait payé bien cher son dédain affiché pour la maréchaussée...
Il me tendit une main molle et esquissa un rictus censé être un sourire... J’attaquai immédiatement :

- Nous avons travaillé une bonne partie de la nuit avec nos collègues chinois, je pense que nous pouvons parvenir à vous tirer de ce mauvais pas... Il ne fait pas de doute que l’on vous a attiré dans un traquenard et nous avons pu trouver de l’aide dans l’administration chinoise, chez des gens qui ne sont pas d’accord avec ce type de méthodes, ou qui ne souhaitent pas voir se dégrader le climat d’entente cordiale qui règne entre la France et la Chine... Rien n’est encore gagné, mais je pense pouvoir vous faire transférer dès aujourd’hui dans un hôpital militaire où vous serez tout de même plus à votre aise et, sans vouloir vous donner de faux espoirs, j’espère pouvoir faire annuler très vite les charges de viol qui pèsent contre vous...

Dupalet buvait mes paroles comme du petit lait... C’était les premières paroles un peu réconfortantes qu’il entendait depuis presque 24 heures.

- J’ai néanmoins besoin de montrer que de votre côté vous y mettez de la bonne volonté et que vous collaborez avec nous. Certains pensent que vous pourriez être complice ou, tout au moins, avoir été en contact avec les entarteurs.

- Qu’est-ce que c’est encore que cette histoire de complicité ! s’écria Dupalet d’une voix lasse, Je me retrouve déjà avec une histoire sordide de viol sur le dos et vous venez encore me bassiner avec une éventuelle complicité avec une bande de vauriens ! Je vous jure sur ce que j’ai de plus précieux que je n’ai rien à voir avec ces gens ! Je ne me suis pas moi-même fait entarter deux fois par plaisir !

- Je vous crois sur parole, mais ne jurez pas. Répondez simplement à mes questions. La police chinoise est formelle : il semblerait que vous ayez dîné, il y a de cela quelques semaines, dans un restaurant belge de Pékin, avec un occidental soupçonné d’appartenir de près ou de loin à la bande que nous recherchons. Vous souvenez-vous de cet homme ? Quels rapports entretenez-vous avec lui ?

++++

Dupalet ne prit même pas le temps de faire semblant de réfléchir :

- Ecoutez, je ne suis allé qu’une seule fois dans un restaurant belge et c’était pour y rencontrer notre transitaire, celui qui s’est occupé du transport des tableaux de l’exposition impressionniste dont j’ai la charge.

- Comment connaissez-vous ce Monsieur ?

- Il m’a été chaudement recommandé par la Direction des Musées de France....

- La Sécurité chinoise dit avoir des preuves que vous entretenez avec lui des liens d’affaires un peu particuliers...

- Quels liens ? Bafouilla Dupalet, légèrement embarrassé. Trente ans de métier m’avaient appris à discerner les différentes hésitations dans les réponses des suspects.

- Ecoutez, si vous voulez que je vous sorte de là, c’est à vous de tout me dire. Mon problème, c’est de vous laver de tout soupçon concernant une éventuelle collusion avec les entarteurs ; cela m’aidera à lever les autres accusations qui pèsent contre vous. Alors, soit vous collaborez et tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, soit vous me cachez des choses et là je vous laisse tomber et vous vous débrouillez avec eux, avec une affaire de viol sur mineure et d’association de malfaiteurs. Cela peut vous valoir deux fois perpète, avec au moins une moitié à faire en Chine... A vous de faire vos comptes...

Dupalet calculait vite, il répliqua presque aussitôt :

- Je n’ai jamais accepté le moindre paiement en liquide.

- Mais encore ?

- Monsieur Cucchini m’a offert un petit tableau flamand... un Memling. Je l’ai accepté... par pure amitié.

J’avais, malgré moi, sursauté au nom de Cucchini... Il était tout à fait normal que Dupalet ait eu affaire à lui dans le cadre de son exposition mais la présence de ce tableau flamand et de Vandanus au restaurant belge semblaient indiquer que Dupalet était bien impliqué, avec ou contre son gré, dans une histoire pas très nette...

- Cucchini ? C’est le nom de votre transitaire ?

- Non. Le transitaire avec qui j’ai dîné s’appelle Piedritti. Cucchini, c’est la personne des Musées de France qui m’a présenté Monsieur Piedritti. Ecoutez, c’est comme ça que ça marche. On choisit d’abord un commissaire pour organiser toute l’expo et ensuite celui-ci s’occupe de résoudre tous les problèmes... Je n’avais pas de raison de refuser Piedritti comme transitaire.

- Surtout si on vous offrait un petit flamand... Ce tableau, il va chercher dans les combien ?

- Difficile à dire. Memling n’a laissé que très peu d’œuvres. C’est un flamand primitif, sans grande inventivité, moins connu qu’un Van Eyck ou un Van der Weyde... mais connu quand même.

- Un tableau d’une certaine valeur, dirons-nous. Et en échange, que vous a demandé Monsieur Cucchini ? Des petits services de rien du tout...comme la valeur du tableau ?

- Rien, il ne m’a jamais rien demandé. Je vous l’ai dit, nous avons sympathisé et Cucchini voulait seulement s’assurer que notre collaboration durerait plus longtemps qu’une simple exposition. Du moins, je l’ai pris comme ça.

- Il vous a tout de même proposé d’employer Monsieur Piedritti comme transitaire...

- Pourquoi aurais-je refusé ? C’était son copain, corse comme lui. Et je ne m’en suis pas caché ! Piedritti a toutes les qualifications pour être transitaire. Il n’avait jamais fait de transport d’œuvres d’art, mais il connaissait parfaitement le métier. Les tableaux sont d’ailleurs arrivés sans encombre à Pékin. Nous n’avons eu aucune avarie, aucun dégât, et la livraison n’a eu que trois heures de retard pour une fermeture de porte cargo défectueuse à l’escale de Vladivostok. De plus, Piedritti était le moins cher -et de loin !- des trois sociétés que Cucchini nous a présentées. Même sans demande particulière de la part de Cucchini, j’aurais tout de même choisi Piedritti comme transitaire...

++++

- Les trois sociétés vous étaient toutes présentées par Cucchini ?

- Oui ! C’est lui qui organise.

- Il a donc très bien pu truquer les enchères.

- Pourquoi l’aurait-il fait ? Et puis je connais bien ce marché, Piedritti voulait vraiment gagner. Il a fait un prix canon que personne ne pouvait suivre.

- Et c’est quoi cette escale à Vladivostok ?

- Piedritti avait loué un avion cargo pour la circonstance. Il le rentabilisait en profitant du trajet pour livrer d’autres marchandises à Vladivostok, je suppose...

- Et ce Piedritti, pourquoi vous invitait-il ? Il avait également un tableau en trop ?

- Il me tenait simplement informé de la bonne marche de sa prestation...

- Ecoutez, soit vous continuez à me prendre pour un con, soit vous vous décidez à me dire la vérité. Dans le premier cas, je vous plante là, dans l’autre cas, je continue à essayer de vous sortir de cette mouise. Alors on reprend : Monsieur Piedritti vous invite à dîner chez le Belge. Le Belge, c’est un des restaurants les plus sympathiques de Pékin, mais ce n’est pas le plus luxueux... On y invite des copains, pas des ambassadeurs qu’on veut remercier ! Alors s’il vous a invité là, c’est qu’il recherchait le calme ou la bonne bouffe plutôt que le luxe. Il y avait bien une raison, laquelle ?

- Je ne cherche pas à vous entourlouper, je ne voulais pas vous embêter avec des détails fastidieux. Je vais vous dire la vérité...

- Faites, je vous en prie, ça ne serait pas de trop...

- Il y a eu un léger problème à l’arrivée à Pékin, un malentendu. Les containers contenant les tableaux sont restés toute une nuit à l’extérieur sous la pluie. Les emballages ont été prévus pour résister à ce type d’incident, mais Piedritti souhaitait s’en assurer avant la venue de l’expert. Pour ce type de tableaux, provenant des musées nationaux, nous avons un expert qui s’assure, à l’arrivée à destination que les tableaux ont bien voyagé. Vous comprenez, si par hasard la pluie était parvenue à pénétrer dans un container, cela n’aurait pas vraiment endommagé les tableaux, mais cela aurait nui à sa crédibilité qui en aurait subi un coup. Cela peut vous paraître un peu dérisoire mais c’est important dans le métier ; si votre première prestation se passe mal, vous aurez du mal à vous positionner pour une nouvelle. Il suffisait simplement d’ouvrir les conteneurs et de s’assurer que tout était en ordre avant l’arrivée de l’expert...

- Et alors ? Où est le problème ?

- Le problème, c’était d’autoriser l’ouverture des containers, avant l’arrivée officielle de l’expert. Le crime n’était pas très grand et tout s’est bien passé. C’est le type d’incident sans grande portée, et qui ne prend d’importance que lorsqu’on commence à le raconter en détail. En fait, je ne vous aurais rien dit que vous n’auriez rien vu de particulier ! Les tableaux seront bientôt suspendus sur le lieu de l’exposition, au Musée de l’histoire, près de la place Tiananmen et tout le monde se moquera de savoir comment ils sont arrivés là. Cela n’a rien d’un crime, à peine un petit manquement aux règles... C’est la raison pour laquelle je ne souhaitais pas vous importuner avec ce genre de petites histoires... Je vous promets que les tableaux ne jetteront pas de tartes à la figure des visiteurs et, aux dernières nouvelles, le Président d’ailleurs ne visitera pas cette exposition. Je ne vois donc aucun rapport avec notre gang d’entarteurs...

- Qu’a dit l’expert ?

- En fait, me répondit Dupalet un peu gêné, comme on est un peu serré dans le budget, l’expert, c’est moi...

- Vous continuez à vous foutre de ma gueule ! Vous parlez de vous à la troisième personne ? Si c’est vous l’expert, où était le problème de Piedritti ?

- Un de ses ouvriers avait déjà ouvert les caisses et sorti les tableaux, alors que j’aurais dû en vérifier les scellés et le contenu auparavant ... souffla Dupalet, il voulait juste que j’avalise... Mais encore une fois, tout le monde s’en fout ! Tous les tableaux sont là et intacts ! Il y en a déjà 49 d’accrochés et un 50e qui attend encore un petit coup de vernis sur son cadre. Je les ai vus et je peux vous affirmer que tout est en ordre ! Qu’est-ce que vous voulez de plus ?

++++

- Je ne veux rien de plus, je cherche simplement à comprendre pourquoi vous êtes en cheville avec l’un des principaux suspects de mon enquête. Et Monsieur Piedritti, que vous a-t-il demandé pour ce petit service sans aucune portée et sans importance... ?

- Rien. Je vous donne ma parole d’honneur qu’il ne m’a rien demandé.

- Donc, il vous a simplement invité dans un petit resto de la ville, pour vous dire qu’il avait fait une connerie, que vous aviez juste à accepter et qu’il ne vous donnerait rien en échange...

- C’est un ami de Monsieur Cucchini, pour moi, cela suffit amplement...

- Il faudra que vous me montriez votre petit tableau flamand... J’ai l’impression qu’il doit peser lourd sur le plan de l’amitié. Et on les trouve où, votre bon Monsieur Cucchini et son sympathique acolyte ?

- Monsieur Piedritti est soit au Musée de l’histoire, soit à son atelier. C’est à côté de l’immeuble Michelin, pas très loin de la clinique AEA, au nord de la rue des bars de Sanlitun. Monsieur Cucchini, c’est une autre histoire. C’est un Monsieur discret. Je crois qu’il habite vers le parc Chaoyang mais rien n’est moins sûr... Je ne suis jamais allé chez lui...

- Et comment faisiez-vous pour le contacter ?

- Je lui passais un coup de fil sur son portable. Il ne décrochait jamais mais il me rappelait généralement assez vite...

- Vous connaissez son numéro ?

- 138 0401 6980. Je sais... Je le connais par cœur, cela doit paraître suspect à vos yeux... je le vois bien... C’est un cauchemar ! Il y a encore une semaine, je vous aurais donné son numéro par cœur, vous m’auriez félicité pour ma bonne mémoire... Et là, pour avoir voulu aider une étudiante, je me retrouve traité comme un moins que rien, en taule ! Toutes mes fréquentations deviennent douteuses, mes faits et gestes criminels et ma mémoire un fait aggravant ... Je n’y comprends plus rien...

- Juste une dernière question avant que je vous quitte, lorsque vous êtes rentrés dans le restaurant ce soir-là, un jeune étudiant est venu à la rencontre de Monsieur Piedritti, vous le connaissiez ?

- Je me souviens très bien de lui, c’était un des petits amis de la serveuse, au bar. Monsieur Piedritti lui a remis une enveloppe.

- Vous le connaissez bien ?

- Pourquoi le connaîtrais-je ? Je devrais ?

- Non... Mais vous m’avez l’air de bien vous rappeler de lui ; Je suppose que vous n’avez pas un souvenir aussi clair de toutes les personnes que vous croisez sur votre chemin...

Dupalet d’Estée eut un sourire désabusé : Je m’ennuyais à ce dîner et j’étais face à la serveuse... Cela vous suffit comme explication ? Il est resté un bon bout de temps à discuter avec elle. Comme, par ailleurs, elle était fort mignonne et me faisait de temps en temps des œillades appuyées, il est normal que je m’en souvienne un peu. Monsieur Piedritti a cru que je m’intéressais à son étudiant. Il m’a expliqué que ce dernier l’avait aidé dans ses démarches ; c’est tout ce que je sais de ce jeune homme. A ce que j’ai pu comprendre, c’était un étudiant français qui cherchait des petits boulots pour améliorer son quotidien...

- Piedritti est vraiment transitaire en Corse ? Que savez-vous de lui ?

- Il vient de Bastia et qu’il a plusieurs autres affaires là-bas... Il m’a remis quelques renseignements sur sa société, à l’époque... Mais je ne les ai pas sur moi ! Me dit-il en me montrant la poche de son slip kangourou et l’échancrure de son marcel...

- Je vous remercie pour toutes ces précisions ; Elles vont m’aider à lever les derniers soupçons qui pèsent encore sur vous. Au besoin, l’un de mes hommes repassera peut-être pour reconfirmer un ou deux points de votre déposition. Pour le reste, faites-nous confiance. Vous êtes tombé dans un piège classique, nous sommes en train de le désamorcer. Il faudra sûrement dédommager la famille de la victime consentante, mais je crois que cela vaudra mieux pour tout le monde. En attendant, on va tenter de vous transférer dans un hôpital. Profitez-en pour vous relaxer, cela devrait prendre encore deux ou trois jours pour régler les derniers problèmes et vous sortir de là... Ne perdez surtout pas espoir, nous avons repris les choses en main...

Dupalet en profita pour serrer les miennes avec effusion...

On fait vraiment un boulot de pute ! Me glissa Huang à l’oreille, en sortant.

- Oui, mais nous, personne ne nous paie avec des toiles de peintre flamand...

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« PEKIN, CE N’EST PAS DE LA TARTE » est un roman de pure imagination, dont le seul but est de vous distraire et, si possible, de vous faire sourire. Les personnages sont fictifs et les faits relatés n’ont jamais eu la moindre réalité.

(À suivre, la semaine prochaine)

 

 

La comédienne et réalisatrice Jia Ling, « star » des réseaux sociaux

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