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›› Economie

La croissance ralentit. L’inflation faiblit. Pékin relâche le contrôle monétaire

Le mercredi 30 novembre, la banque de Chine a annoncé qu’elle allait réduire le taux de réserve obligatoire des institutions financières d’un demi-point, pour le ramener à 21% à compter du 5 décembre 2011. Il s’agit de la première décision de relâchement du contrôle monétaire depuis 2008. Le mouvement vient aussi après deux années d’une politique de resserrement du crédit, destinée à contrôler la croissance, la masse monétaire et l’inflation.

Depuis janvier 2010, le taux de réserve avait été augmenté 12 fois, tandis que les taux d’intérêt ont été relevés à 6 reprises, pour plafonner aujourd’hui à 6,56%, très au-dessus du taux d’inflation. Celle-ci s’est en effet notablement ralentie en septembre et octobre, avec un indice des prix officiels signalé à 5,5%, la hausse des prix alimentaires restant cependant toujours supérieure à 11%. La banque de Chine attend un autre recul de l’inflation en novembre.

Dans le même temps, mesure connexe de contrôle de l’inflation, la Banque de Chine avait, à compter du 19 juin 2010, autorisé une hausse régulière du taux de change de RMB par rapport au dollar à un rythme très prudent de à 0,5% par mois.

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Signes de ralentissement de l’économie.

La mesure intervient alors qu’apparaissent des signes de décélération de l’économie avec, en novembre, pour la première fois depuis trois ans, un ralentissement de l’activité industrielle qui, selon les analystes est appelé à s’amplifier dans les mois qui viennent. Les rapports officiels signalent un freinage de la croissance dans 23 provinces. Le record de décélération est enregistré à Pékin avec seulement 8% de croissance pour les 9 premiers mois de l’année.

Selon l’OCDE, la contraction de l’économie devrait se poursuivre en 2012 avec une croissance estimée à 8,5%, (en mai l’estimation de l’OCDE était de 9,5%). Le Conseil des Affaires d’état explique le ralentissement au 3e trimestre par une chute des exportations et des investissements qui s’ajoutent à l’assèchement préoccupant du crédit. Selon lui, ces tendances ont continué au 4e trimestre.

La correction de trajectoire que les autorités financières du pays viennent d’opérer, accompagnée par une réduction des taxes aux entreprises et un essai de réforme de la TVA, est aussi motivée par les effets pervers de la réduction du crédit qui touchent plus particulièrement les petites et moyennes entreprises – 65% à 70% des emplois du pays - , avec un nombre importants de faillites et le retour des circuits parallèles de crédit et les usuriers, avatars néfastes d’un système financier rigide. (Voir notre article Wenzhou saisie par le doute).

Mais en dépit des récentes contractions (en octobre les ventes ont chuté de 39%, et les prix immobiliers ont baissé dans plus d’un tiers des grandes villes), la crainte qui persiste des effets pervers sociaux et politiques de l’envolée des prix des logements a conduit le Premier Ministre à ne pas relâcher le contrôle du secteur immobilier : « le gouvernement ne faiblira pas dans ses intentions de contrôler le marché immobilier et de ramener les prix des logements à un niveau raisonnable ».

Le symptôme de ralentissement fait à nouveau resurgir des craintes d’un accident économique, par des observateurs qui soulignent les dettes publiques des provinces et des municipalités, les désordres industriels, les écarts de revenus, les pressions sur les salaires dans le sud et la persistance de la bulle immobilière – un appartement de 90 m2 à Shanghai coûte 45 fois le salaire annuel moyen -.

Ces défis financiers, économiques, industriels, sociaux et politiques pèsent sur le pouvoir, dans le contexte général de l’urbanisation accélérée du pays – la population des villes a augmenté de 150 millions depuis 2003 et le taux d’urbanisation du pays est passé de 40,5% en 2003 à 49,9% en 2010 –. Ils font dire à Michael Pettis, vétéran de Wall Street, professeur de gestion à Beida après avoir enseigné à Qinghua de 2002 à 2004, que « les nécessaires réformes du schéma de développement auxquelles la Chine doit maintenant s’atteler auront de vastes conséquences sur la situation du pays ».

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Contrôler la croissance. Eviter un accident économique. Réformer les structures.

Mais là surgit la contradiction à laquelle sont confrontés les pilotes macroéconomiques de la Chine en mutation : refonder le schéma de développement du pays, sans pour autant opérer un freinage excessif et politiquement dangereux de la croissance, déjà handicapée par la persistance de la crise mondiale et la catalepsie européenne. Un récent article du Quotidien du Peuple, aborde prudemment le sujet, faisant preuve d’un optimisme mesuré, tout en soulignant l’importance des restructurations pour corriger les effets pervers du développement accéléré :

« Si vraiment le ralentissement est l’effet du contrôle macro-économique, il n’y pas de souci à se faire (…). La chute de la demande extérieure sera le ferment de la transition économique (…). La croissance à plus de 10% a créé une énorme richesse en même temps que nombres d’inégalités et des pressions insupportables sur l’environnement et les ressources. Autant de contradictions et déséquilibres insolubles dans un contexte de croissance trop rapide ».

Au demeurant, les circonstances externes (marasme financier et socio-économique des pays développés, chute de la demande) ajoutées aux pressions internes exposées ci-dessus ont commencé à faire bouger les choses. Un secteur, particulièrement sur la sellette, emblématique d’un schéma de développement nourri des investissements publics massifs mal contrôlés, est celui du rail. Déjà avant l’accident de juillet à Wenzhou, le gouvernement avait annoncé une réduction des engagements publics dans le TGV de 400 Mds de RMB (46 Mds d’€). Ce qui, soit dit en passant, ne représentent que 15% des sommes engagées sur ce projet.

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Le cas d’école des projets TGV.

Au mois d’août dernier, un article du magazine Caixin tirait les leçons de l’accident de Wenzhou sur un mode ironique. Il s’intitulait : « Mieux vaut regarder avant de bondir », faisant allusion au sobriquet de Liu Zhijun, ministre du rail limogé et mis en examen en février, que la vox populi avait surnommé « Liu le bondissant » - « 刘跨越 - Liu Kua Yue ». (Voir notre article).

Le style et la méthode de Li Zhijun étaient en effet représentatifs d’un développement articulé autour de projets nourris de nationalisme visionnaire, mais dispendieux, détournant sans contrôles les ressources financières du pays vers des objectifs, certes porteurs de progrès technologiques et de renommée, mais en réalité de plus en plus décalés par rapport aux investissements sociaux, dont chacun – à commencer par le Premier Ministre - mesure à quels points ils sont aujourd’hui indispensables.

Les discours du ministre glosaient en effet avec emphase sur « les succès planétaires du rail chinois, devenu un leader mondial, pour le développement des nouvelles technologies ». Ce qui conduit Caixin à rappeler les « périodes de folie de l’histoire de la Chine, où il n’était question que de performances de portée mondiale. « Ce qui n’était qu’un moyen de transport parmi d’autres devint ainsi un instrument politique et une affirmation de la fierté de la Chine ».

Le message emphatique du ministre visait à glorifier le ministère et à lui épargner toute contre enquête qui vérifierait la pertinence des projets, la probité et la régularité de leur mise en œuvre. De fait, les critiques étaient rarissimes, même si le sens commun et les expériences hors de Chine prouvaient la corrélation directe entre la vitesse, les coûts d’exploitation du réseau et les risques d’accident.

Plus encore, ajoutait Caixin, en prenant les commandes du ministère Liu ne chercha qu’à conforter son pouvoir, ignorant les réalités de la situation du pays et les exigences d’un développement plus équilibré. S’il est vrai que son modèle permettait des percées rapides, que certains qualifièrent parfois de « miracle », il n’en reste pas moins qu’il est antiéconomique, qu’il exclut les entreprises privées et qu’il génère une corruption massive.

La conclusion était un appel à un changement radical de modèle économique : « nos responsables politiques devraient porter une grande attention aux dangers de ce modèle de développement nourri de « techno-nationalisme » (…). Voilà vingt ans que la Chine tente de s’éloigner de ce schéma. Aujourd’hui il faut le rendre définitivement inoffensif et nous assurer que cette fièvre ne reviendra jamais plus ».

Au passage, l’article donnait un coup de griffe aux tenants de l’immobilisme politique, citant Wu Jinglian, le doyen des économistes chinois : « les récents événements au ministère du rail nous ont donné raison. Le système de monopole d’état ne se contente pas de poser des voies ferrées et de fabriquer des trains, il contrôle et gère les grandes entreprises, tient les rênes de la sécurité interne et continue même d’avoir la haute main sur l’appareil judiciaire, en dépit des réformes ».

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Brèves.

Mises à jour le 26/12/2011.

• Hausse de la bourse.

La décision de desserrer le crédit, qui intervient plus tôt que prévu, ce qui laisse supposer une analyse inquiète de la situation de l’économie, a immédiatement provoqué la hausse de la bourse.

A Hong Kong l’indice Hang Seng des entreprises chinoises gagnait plus de 8 points, tandis que la bourse de Shanghai gagnait 2,3%, après avoir perdu 15% suite au dernier relèvement du taux de réserve. Les gagnants sont les sociétés d’investissement (China Life +7%) et les sociétés minières et pétrolières. Le Yuan enregistrait sa plus forte hausse depuis 3 semaines et se négociait à 6,36 $. Partout ailleurs en Asie, les bourses ont suivi ce mouvement à la hausse.

• Baisse de l’immobilier dans une centaine de ville.

En novembre le prix des logements dans 100 villes chinoises a diminué par rapport à octobre. Les plus fortes baisses ont été enregistrées à Nanjing et à Chengdu. Ces tendances poussent à la restructuration du secteur des agents immobiliers qui commencent à enregistrer des pertes. La baisse des prix pousse aussi à des achats spéculatifs. Le 1er décembre une société des Ordos a engagé plus de 60 Millions de $ pour acheter des appartements de luxe dans le centre de Pékin.

Le 24 novembre s’est tenue à Pékin une réunion importante avec plusieurs grands acteurs économiques et financiers du pays, chercheurs et académiciens sous l’égide de la banque de Chine, à l’issue de laquelle a été rendu public un rapport signalant que « les prix immobiliers avaient atteint un tournant, tandis que les investisseurs avaient à faire face à de sévères restrictions de liquidité (…), mais que les acteurs pourraient encore absorber une baisse de 20 à 30% des prix. ».

La déclaration confirmait que le gouvernement allait poursuivre sa politique de contrôle du marché, mais, dans la foulée, la banque centrale s’interrogeait sur les risques de « ventes – panique ».

• Troubles sociaux dans le sud.

Une série d’incidents viennent à nouveau d’affecter l’usine du monde au sud de la Chine. Le 28 octobre, des centaines d’employés d’une fabrique de meubles à Dongguan ont défilé dans les rues pour protester contre le départ du patron qui ne les avait pas payés depuis 3 mois.

Le 21 novembre, une grève a éclaté dans une usine de sous-vêtements à Shenzhen. Le 24 novembre des milliers d’ouvriers d’une usine de chaussures de Donguan, sous traitants de marques occidentales se sont heurtés à la police pour protester contre le licenciement de 18 de leurs collègues. A Shenzhen encore, fin novembre, un millier d’ouvriers d’un sous traitant taïwanais de IBM et Apple ont protesté contre les conditions de travail.

Les analystes blâment la baisse des commandes européennes qui pousse les patrons à augmenter la pression sur la main d’œuvre, dont les conditions de travail et les salaires restent difficiles. A Dongguan même, plus de 400 entreprises ont mis la clé sous la porte au cours des 10 derniers mois, suite au rétrécissement du marché et à la baisse des commandes.

Il est probable que les faillites de petites entreprises continueront avec la crise, avec leur lot de protestations et de mises à pied, dans un contexte où les salaires restent encore insuffisants pour assurer un niveau de vie décent aux ouvriers en zone urbaine. Après les augmentations de 2010, les rémunérations stagnent toujours à moins de 200 euros par mois. Ils peuvent atteindre 300 euros à condition d’assurer 70 à 75 heures de travail hebdomadaires.

Mais les autorités de la région de Canton ont rappelé que le 12e Plan prévoyait une augmentation de salaires de 13% par an. Les troubles rappellent ceux qui avaient agité la région en 2010. (Voir notre article).

• Environnement des affaires et intérêt d’une localisation en Chine.

Selon le rapport annuel de la Banque Mondiale qui fait le bilan de l’environnement des affaires dans 183 pays, la Chine est toujours bien placée en dépit des récentes hausses des salaires.

S’il est vrai qu’elle est aujourd’hui plus chère que l’Inde et la plupart des pays de l’ASEAN - la Malaisie et la Thaïlande mises à part -, l’environnement des affaires y est cependant considéré comme administrativement plus facile.

Dans l’ASEAN, si l’on considère le rapport qualité de l’environnement et coûts des opérations, seuls le Vietnam (moins cher) et la Malaisie (pas plus cher et moins compliqué) sont mieux placés que la Chine. La Thaïlande est moins difficile, mais le coût des opérations y est plus élevé.

Contrairement aux idées reçues, le rapport montre que l’Inde, le Laos, le Cambodge, l’Indonésie, le Sri Lanka, le Bengladesh sont, bien que moins chers, moins bien lotis que la Chine sur le plan de l’environnement des affaires. Un autre facteur déterminant qui pousse les entreprises à rester en Chine est toujours et encore l’existence d’un vaste marché.

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• Guerre commerciale avec les Etats-Unis.

Le ministère du commerce chinois a annoncé le 22 novembre qu’il allait effectuer une enquête sur les subsides accordés par certains états américains aux fabricants de panneaux solaires. La mesure vient en réponse à une accusation de dumping sur les mêmes produits lancés par les Etats-Unis contre la Chine.

Selon un cabinet de recherche de Hong Kong, l’affaire est politique puisque, s’il est vrai que les panneaux solaires chinois ont commencé à envahir le marché américain depuis 2009 – 1,5 Mds de $ importés contre 640 millions en 2009 -, les Etats-Unis ont en 2010 encore enregistré un excédent commercial plus de 3 Milliards de $ dans ce secteur.

• Rejet d’un projet chinois en Islande.

Le 25 novembre, le gouvernement islandais a rejeté le projet de Huang Nubo, riche président d’un fond d’investissement qui avait mis sur la table 8 millions de $ pour acheter une ferme et 300 km2 de terres dans le Nord-est de l’Islande, où il avait l’intention de construire un terrain de golf et un hôtel. Le 29 novembre, Huang se plaignait dans le China Daily que les « Occidentaux qui réclamaient l’ouverture du marché, fermaient le leur aux investissements étrangers ».

• Investissements chinois en Europe.

Le 22 novembre, Wang Yiming vice directeur du Centre de Recherche de la Commission Nationale pour la Réforme et Développement expliquait au forum Chine – UE à Bruxelles que la Chine préférait investir directement dans des entreprises en Europe au lieu d’acheter de la dette souveraine. « L’économie européenne a besoin de sang neuf, mais pas sous forme de transfusion » a-t-il déclaré.

Le 22 décembre 2011, le gouvernement portugais annonçait que la compagnie d’état chinoise des Trois Gorges avait remporté l’appel d’offres lancé par EDO-Energias de Portugal, dans le cadre des mesures de privatisation des actifs de l’état, en faisant une offre de 3,51 Mds de $ pour 21% des parts de la société publique portugaise. L’Allemand E.ON AG et le Brésilien Centrais Eletricas Brasileiras SA avaient également répondu à l’appel d’offres.

C’est la première fois qu’une société chinoise procède à une acquisition significative des parts d’une société publique du sud de l’Europe. L’opération offrira à la société chinoise un accès aux parts de EDO – Energias dans le secteur des énergies renouvelables et de l’énergie hydroélectrique au Brésil, où la Chine alourdit son action depuis plusieurs années. Consulter : http://www.questionchine.net/l-inflation-s-incruste-la-bourse-et-les-banques-faiblissent-l-immobilier-tient-le?artpage=8-10

Récemment une autre société portugaise implantée au Brésil, Galp Energia SGPS SA a vendu 30% de ses parts d’une de ses unités brésiliennes pour 5,1 Mds de $ à China Petrochemical Corp. L’intérêt de la Chine pour le Portugal s’explique aussi par les liens de Lisbonne avec l’Afrique, notamment l’Angola, son 2e fournisseur de pétrole, et le Brésil.

La Chine détient entre 500 et 600 Mds d’€ de dettes souveraines (sur ce point les Etats membres ne font preuve d’aucune transparence). Il semble cependant que la situation de la zone euro ne rassure pas les fonds souverains chinois. Même si Pékin a, à plusieurs reprises, affirmé sa disponibilité à aider l’UE, les actions concrètes se font attendre.

En investissant dans des compagnies privées européennes, comme Volvo, les entreprises chinoises recherchent un apport technologique. Quant à l’Etat chinois, il recherche un levier d’influence, la reconnaissance par l’UE du statut d’économie de marché et la levée de l’embargo européen sur les ventes d’armes.

Selon une étude récente, rédigée par Françoise Lemoine pour l’IFRI, « les flux d’investissements chinois dans l’UE27 en 2009 et 2010 publiés par Eurostat ont été respectivement de 356 et 1203 millions de dollars (…) Un constat s’impose : les investissements directs de la Chine en Europe ont été jusqu’à présent très faibles.

Pour la Chine, l’Europe ne compte que pour 5% dans le stock de ses investissements à l’étranger fin 2010. Pour l’Europe, la Chine ne compte que pour 0.2% du stock des investissements d’origine extracommunautaire fin 2009 (dernière année disponible), et sa part atteint à peine 0.3% des flux entrants au cours des années 2004-2010. »

• La Chine ne peut pas utiliser ses réserves pour aider l’Europe.

C’est ce qu’a récemment déclaré Madame Fu Ying, vice-ministre des AE, ancien ambassadeur de Chine à Londres, en Australie et aux Philippines : « Les réserves de change ne sont pas des revenus. Le Ministre des finances ou le PM ne peuvent pas les utiliser comme bon leur semble, ni à l’intérieur ni à l’extérieur. Depuis la crise de 1997, la Chine a compris la nécessité de disposer d’importantes réserves de change (…) Le moment n’est pas venu d’aider l’Europe qui est capable de surmonter cette crise ».

Commentaires

 : La finalité des réserves de change et leur gestion est ainsi définie par le FMI : « susciter et maintenir la confiance dans la politique monétaire et de change… Limiter la vulnérabilité externe… et ce faisant donner aux marchés l’assurance que le pays est en mesure de remplir ses opérations extérieures ».

Si on considère que cette sécurité est garantie quand le niveau des réserves est égal au montant de la dette extérieure à court terme (règle Greenspan-Guidotti), il est légitime de considérer que les réserves de change chinoises dépassent de loin le montant jugé nécessaire par les institutions financières internationales.

En toute logique, et contrairement à ce que dit Madame Fu Ying, Pékin pourrait continuer à investir ses réserves de change dans la dette souveraine européenne comme elle l’a déjà fait et comme elle le fait aux Etats-Unis. Elle y aurait d’ailleurs intérêt, pour contribuer à éviter un affaiblissement de l’Euro et un assèchement du marché européen.

Elle s’y refuse aujourd’hui, essentiellement pour des raisons politiques (déficit de confiance dans la zone Euro, volonté de se ménager un argument de négociation, anticipation de risques internes, sensibilité à l’opinion publique chinoise).

 

 

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