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›› Société

Quand le planning familial devient fou

Voilà que resurgit le serpent de mer que les Chinois appellent - 计划生育- Jihua Shengyu, plus connu en Occident sous le vocable de « politique de l’enfant unique », si souvent décriée par les experts chinois eux-mêmes qui, depuis longtemps, en ont identifié les effets pervers et les risques à long terme. Lire notre article La politique de l’enfant unique en question.

En 2005, le professeur Wang Feng de Fudan Daxue considérait que cette politique, qu’il ne cesse de critiquer en espérant que le Parti y renonce, était « la plus vaste et plus extrême expérience de contrôle des populations jamais tentée par un Etat, dans le domaine de la reproduction des humains ».

Mais, depuis quelques mois, le pouvoir n’est plus seulement confronté à la décision très difficile, dans un système aussi procédurier et consensuel, de mettre un terme à la politique de l’enfant unique. Il doit maintenant faire face aux secousses politiques et au déficit d’image, conséquences des abus perpétrés par les cadres locaux contre celles des femmes qui, ne pouvant payer les amendes, sont harcelées par la bureaucratie, inquiète de tenir les quotas toujours imposés par les autorités du planning familial.

Jusque là, plus ou moins tenus sous le boisseau et hors de l’attention des grands médias internationaux en dehors de quelques effervescences, la persécution brutale des femmes chinoises, dont les exemples sont, comme les autres abus, aujourd’hui relayés par internet et les réseaux sociaux vers les journalistes étrangers qui en font leurs choux gras, est devenue un sujet de plus en plus souvent évoqué par la presse occidentale.

Evoquée par les instances parlementaires à l’Union Européenne et aux Etats-Unis, elle commence même à s’imposer dans certains dialogues bilatéraux de Pékin avec ses partenaires politiques. En Chine des partisans du droit ont, à la suite de Chen Guangcheng, aussi donné de la voix pour condamner moralement les abus dont les femmes sont victimes.

Le planning familial, contraire à la morale et à la loi.

Le thème général qui fonde les accusations contre la Chine est la protection des droits de la femme, aujourd’hui devenu un sujet de premier plan aux Nations Unies. La tendance à universaliser la question des femmes chinoises, qui met Pékin sur la sellette, a bénéficié de deux coups d’accélérateurs récents, largement diffusés par toutes les agences de presse, grandes télévisions et radios de la planète.

La première affaire est celle de l’avocat aveugle Chen Guangcheng, persécuté depuis de longues années par les cadres locaux de son district du Shandong, parce qu’il prenait la défense des femmes soumises à des avortements forcés, parfois dans des conditions de grande brutalité.

En sourdine depuis de longues années, marqué par des retours épisodiques d’attention de la part des médias, le cas a été projeté sous les feux de l’actualité quand, après une équipée de plusieurs jours, Chen, aidé par des associations religieuses américaines présentes au Shandong, s’est le 22 avril dernier, réfugié à l’ambassade des Etats-Unis à Pékin, avant d’être autorisé à émigrer pour étudier à l’université de New-York.
Lire notre article Le dialogue stratégique Chine – Etats-Unis dans la bourrasque de la politique intérieure chinoise.

L’autre tornade médiatique globale a été déclenchée par la capture et l’avortement forcé, après une course poursuite par les cadres du planning familial, imposé le 2 juin dernier à Feng Jianmei 23 ans, enceinte de 7 mois. Originaire du village de Yupin dans le district de Zhenping au sud du Shaanxi, 250 km au sud de Xian, la jeune femme a été photographiée sur son lit d’hôpital à côté de son bébé ensanglanté, mort né étendu à côté d’elle. Mise en ligne par un parent une semaine plus tard, la photo morbide et douloureuse a fait le tour de la planète.

Après ces incidents, d’autres ont fait surface plus ou moins récents, au Hunan, au Hubei, au Shandong, qui racontent des histoires de poursuite, de chantage, et de parents battus et séquestrés. Il y a seulement trois ans ils seraient passés inaperçus, effets collatéraux anonymes d’une politique de contrôle des naissances à l’emporte pièce et que le pouvoir chinois s’obstine à perpétuer en dépit des mises en garde des experts.

Mais cette fois, la vague internet, également portée par les associations de droits de la femme s’est dilatée jusqu’aux enceintes législatives américaine et européenne, suscitant même une réaction de l’exécutif américain. Le 5 juillet 2012, le parlement européen adoptait en effet une résolution sur le sujet, celle-ci a été suivie d’une audition au Congrès des Etats-Unis, le 9 juillet, et d’une déclaration du Département d’Etat. Lire la proposition de résolution du Parlement Européen (format PDF).

Pékin, mis sous pression a accordé à Feng Jianmei une compensation financière équivalant à 11 000 $ et a sanctionné les responsables du district de Zhenping, qui avaient également tenté de discréditer la jeune femme et sa famille en les accusant de trahison.

Le 6 juin, un groupe d’une quinzaine d’intellectuels publièrent une lettre ouverte appelant à la refonte de la politique de l’enfant unique, qu’ils estimaient contraire à la constitution chinoise en matière de droit des individus. Parmi eux, Li Jianxin, sociologue, professeur à Beijing Daxue et Liang Zhongtang ancien membre de la Commission d’experts pour la démographie nationale et le planning familial.

Le 15 juin, le pouvoir chinois réagissait par un long article du Quotidien du Peuple rappelant que la pratique de l’avortement forcé était illégale et que l’incident de Zhenping constituait une grave infraction. « Tout sera fait pour tirer les leçons du drame et faire cesser ces pratiques dans le pays. »

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La persistance de graves problèmes de fond.

En attendant, les problèmes de fond soulevés par la politique de l’enfant unique demeurent. Ils sont d’abord sociaux et politiques, marqués par de profondes inégalités et injustices qui, on l’a vu, ne sont pas sans effet sur l’image du Parti. Il est vrai que le contrôle des naissances est appliqué avec moins de rigueur pour les minorités ethniques, pour les enfants de parents eux-mêmes enfants uniques, dans les campagnes, où un deuxième enfant est autorisé si le premier est une fille, au point que selon les experts les familles assujetties à la restriction représenteraient aujourd’hui moins de 50%. Ceux là doivent payer des amendes ou risquent un avortement forcé, pourtant formellement interdit par la loi.

Mais la souplesse est peu à peu devenue arbitraire, profitant aux plus riches, les plus démunis n’ayant pas les moyens de payer l’amende que le pouvoir a baptisé « taxe d’apaisement social » 社会抚养费 shihui fuyang fei, tandis que la majorité des familles s’accommodent tant bien que mal d’une situation devenant très irrationnelle et largement critiquée en Chine.

He Yafu, démographe chinois indépendant, expert du planning familial, avance même que les plus gros obstacles à l’abrogation de la loi sont les cadres des districts et des préfectures qui y voient un moyen efficace de renflouer leur budget. Selon lui, dans certaines localités les finances publiques dépendant presque uniquement des amendes de la politique de l’enfant unique, le nombre des avortements ayant diminué à mesure qu’augmentaient les taxes encaissées.

Alors qu’en 1983 14 millions de femmes ont avorté, elles n’étaient plus que 6 millions en 2009. Dans le même temps, les administrations locales ont collecté plus de 300 milliards de $. Ceux qui ne sont pas en mesure de payer les taxes sont soumis à des représailles. S’il vient au monde, parce que la mère a réussi à échapper à la pratique de l’avortement forcé, ou qu’elle se trouvait aux prises avec une administration plus vertueuse, l’enfant « illégal », risque encore d’être privé de hukou et du droit à l’éducation et aux soins gratuits.

Il est vrai que, par le truchement d’une péréquation sociale, les amendes sont adaptées aux revenus des familles et diffèrent d’une région à l’autre. A Shanghai, elles se montent à 17 000 $, mais certaines familles riches payent beaucoup plus cher. A Feng Jianmei, le planning familial du district réclamait 40 000 Yuans (6300 $) soit 10 fois le salaire mensuel de son mari. C’est alors que ce dernier s’était mis en mesure d’augmenter ses revenus pour payer l’amende en allant travailler dans une mine de charbon en Mongolie, que les bureaucrates locaux ont agressé sa femme.

A côté des troubles sociaux, facteurs parmi d’autres d’instabilités internes, et qui finissent par entacher la réputation internationale de la Chine, restent les effets pervers à moyen et long termes, déjà maintes fois évoqués. Le premier d’entre eux est le vieillissement, qu’il convient cependant de mettre en parallèle avec le nôtre, dont les perspectives ne sont pas plus confortables.

Mais le défi de la Chine sera avant tout de dégager des ressources pour ses séniors – retraites, santé, foyers pour personnes âgées -, et de se dégager du paradigme « usine du monde » à faible valeur ajoutée et à forte intensité de main d’œuvre, aux bas salaires et à la protection sociale insuffisante. Ce qui tiendra de la quadrature du cercle si le schéma de développement, très gaspilleur en capital financier et humain, n’était pas modifié.

Même si, aujourd’hui, la population chinoise reste encore jeune (en France, les plus de 65 ans représentent plus de 16% de la population, contre seulement 13% aux États-Unis et 8,9% en Chine), l’accélération du vieillissement commencera dès 2020, ce qui laisse peu de délais, tandis qu’en 2050, la proportion des cinquantenaires atteindra plus de 50% et celle des plus 65 ans 26%.

Cette tendance au vieillissement est, au demeurant, également observable au Japon et en Corée. Les projections démographiques révèlent en effet que le nombre de séniors y augmentera beaucoup plus vite à partir de 2025, pour atteindre une proportion moyenne des plus de 65 ans supérieure à 25% en 2050, - un pourcentage que la population européenne atteindra dès 2030 -.

Aux États-Unis, les projections sont plus optimistes avec une proportion de séniors à seulement 20% en 2050. L’Asie du Sud-est mieux lotie. Le vieillissement y suit en effet une courbe parallèle, mais la proportion de séniors de plus de 65 ans restera en-deçà de 18% en 2050.

L’autre conséquence indésirable et préoccupante de ce planning familial autoritaire est le déficit de filles, dans une proportion qui commence à devenir alarmante, puisque certains chiffres évoquent 119 garçons pour 100 filles. Dans ce contexte, depuis 2000, dans les campagnes reculées désertées par les femmes, 25% des hommes de 40 ans sont encore célibataires.

Cette situation, qui pourrait devenir la norme d’ici 2030, porte en elle des risques importants de tensions sociales et favorisera le développement de trafics. En janvier 2010, une étude de l’Académie des Sciences Sociales avait déjà identifié le problème du déséquilibre hommes - femmes comme « le plus sérieux problème démographique auquel la Chine est confrontée. »

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BREVES

Délirante philanthropie.

Chen Guangbiao, PDG d’une société d’énergie renouvelable, milliardaire extraverti, d’origine rurale modeste, met, depuis plusieurs années, en scène ses donations sur un mode délirant et festif, marqué par une forte tendance à l’autopromotion.

Il a en effet l’habitude de poser devant des montagnes de cash avant de distribuer son argent aux populations nécessiteuses ou aux victimes de catastrophes, au Xinjiang, ou au Sichuan ou ailleurs, auxquelles il demande ensuite de manifester leur joie en lançant en l’air les billets qu’il leur a donnés.

Mais son style démonstratif déplait et les articles critiques se multiplient dans la presse l’accusant de soigner sa popularité d’une manière indigne qui, d’après les auteurs, exprime beaucoup de condescendance et de mépris à l’égard des déshérités à qui il distribue ses largesses.

Lui persiste et signe. « Personne ne se plaint » dit-il, ajoutant que les dons étaient l’expression de sa profonde compassion. Chaque année il donne 50% des profits de sa société. Ce qui depuis 2007, représente 200 millions de $ distribués à près d’un million de personnes. Ses enfants n’hériteront pas dit-il. « Je suis parti de rien, ils feront comme moi ».

En attendant, il refuse de payer pour leurs loisirs, mais paye largement leurs études. Aux critiques, il répond encore que son style pourrait inciter d’autres milliardaires à être plus charitables et aider à promouvoir plus de transparence dans le secteur de l’aide sociale privée, souvent suspecte de corruption.

Femmes milliardaires à la recherche d’un mari.

Elles sont un groupe de 36 femmes entre 28 et 50 ans habitant Chengdu ; toutes milliardaires, PDG de marques de vêtements, de sociétés financières ou immobilières, elles sont inscrites au réseau Taonan, un site de rencontres par lequel elles espèrent trouver un mari. Beaucoup sont déjà divorcées, mais n’ont pas abandonné l’espoir d’un nouvel amour.

Installées à Chengdu, elles ne souhaitent pas en partir. C’est même une des conditions que devra remplir leur conjoint : venir habiter Chengdu. L’autre est plus classique. Les prétendants doivent aimer jouer au mah-jong et bien sûr, elles les espèrent tendres, attentionnés, cultivés, titulaires d’une licence, ayant bon goût et le sens de l’humour. Plus de 300 candidats se sont présentés, professeurs, cadres de la fonction publique ou hommes d’affaires.

L’histoire est une sorte de contrepoint des habitudes chinoises où il est fréquent que les jeunes lauréates des concours de beauté tombent dans les filets d’un riche homme d’affaires deux fois plus âgé qu’elles.

Hôpital en mal de cash.

En juin dernier un groupe de mères de Shijiazhuang dans le Hebei a signalé à la police que l’hôpital de la ville, géré par la croix rouge chinoise, distribuait des brochures pour inciter les jeunes adolescents à avoir des rapports sexuels dans l’espoir d’encaisser ensuite les frais d’avortements dont l’hôpital faisait également la publicité en même temps que la promotion des opérations de reconstruction d’hymen.

Les brochures, qui étaient distribuées aux étudiants de l’université, proposaient des avortements à 480 Yuan - 62 € - non compris le coût des médicaments. Après avoir reconnu que le contenu de la brochure était inapproprié, le directeur de l’hôpital a fait cesser sa distribution.

Les maladies chroniques en Chine.

Selon un récent rapport du ministère de la santé, mis en ligne le 10 juillet, 85% des décès seraient dus à des affections chroniques, qui, selon l’OMS, sont des affections de longue durée et de progression lente, comme les maladies cardiaques et respiratoires, le diabète et le cancer. Toujours selon l’OMS la proportion chinoise est plus élevée que la moyenne mondiale estimée à 65%.

Selon le ministère de la santé les maladies chroniques ont augmenté rapidement depuis l’ouverture économique. Entre 1986 et 1999, le nombre de décès suite à des affections cardiaques a augmenté de plus de 200% pour les sujets entre 35 et 45 ans.

Disparition d’un évêque nommé par le Vatican.

Thaddeus Ma Daqin évêque de Shanghai, ordonné par le Vatican, mais ayant reçu l’accord de l’Eglise affiliée au Parti a annoncé le 13 juillet qu’il démissionnait de l’Eglise officielle, après quoi il a disparu. Selon ses amis, les autorités officielles auraient mal accepté sa démission, dont on ne connaît pas les raisons.

De nombreux prêtres catholiques ayant déclaré leur fidélité au Vatican ont été forcés à la clandestinité. Il y a un an, 4 évêques fidèles à Rome avaient été arrêtés à Canton parce qu’ils avaient refusé de participer à l’ordination d’un évêque nommé par le Parti. Les proches de 2 évêques - James Su Zhimin et Cosma Shi Enxiang -, qui ont été emprisonnés à de nombreuses reprises ou assignés à résidence depuis le début des années 50, sont aujourd’hui sans nouvelles de leurs amis ou parents.

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Exécution de trafiquants de drogue.

5 trafiquants de drogue, dont 3 Taïwanais, ont été exécutés le 26 juin, lors de la journée internationale contre le trafic de drogue, et le lendemain même de la sentence. Il n’est pas rare que des étrangers soient mis à mort dans le contexte de la lutte contre la drogue.

Récemment plusieurs étrangers ont été exécutés, dont un citoyen britannique, Akmal Shaikh, âgé de 53 ans en décembre 2009, 3 Philippins en mars 2010 et 4 Japonais en avril 2010.

L’équipage de Tianjin Airlines récompensé.

C’est la compagnie Hainan Airlines (HNA), dont Tianjin Airlines est une filiale, qui a pris en charge les récompenses de l’équipage du vol de Tianjin Airlines assurant la liaison entre Hotan et Urumqi, qui le 29 juin dernier, avait, 10 minutes après le décollage de Hotan, maîtrisé les 6 pirates de l’air qui tentaient de prendre le contrôle du poste de pilotage. 4 membres d’équipage et 6 passagers avaient été blessés dans l’incident.

HNA a attribué au personnel de cabine une somme comprise entre 90 000 et 150 000 $, un appartement et une voiture. L’équipage avait déjà été récompensé par la province du Xinjiang et l’agence de l’aviation civile. Les passagers ayant prêté main forte à l’équipage pourront voyager gratuitement sur HNA durant toute leur vie.

Marché du travail tendu. Augmentation des salaires.

Selon une enquête du ministère du travail effectuée au 1er trimestre dans 91 villes de Chine, l’offre de travail était supérieure à la demande, en contraste avec les situations observées dans les pays développées, où le chômage augmente. Cette réalité donne de la marge sociale au gouvernement et explique en partie pourquoi il n’a pas procédé à la même relance fiscale qu’en 2009, où le pouvoir craignait des révoltes au sein de la population des migrants privés d’emploi dans les grandes villes de la côte Est.

Dans le même temps, la hausse des salaires qui continue réduit la marge des entreprises. L’enquête estime en effet que d’ici 2017, les salaires tripleront. Selon Boston Consulting Group, ils pourraient bientôt dépasser ceux en vigueur au Mexique. Cette tendance pourrait augmenter à terme la consommation interne et faire de la Chine un marché pour des produits à plus haute valeur ajoutée.

La tendance à l’augmentation des salaires est nourrie par la modification de la démographie de la Chine. La réserve de main d’œuvre, déjà tendue, commencera en effet à se réduire notablement à partir de 2020, créant une incitation à la fois pour la hausse des rémunérations et des qualifications plus élevées. La hausse s’accompagne de mesures sociales nouvelles telles que l’augmentation des primes de licenciement, qui freinent les mises à pied.

 

 

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