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Xi Jinping à Séoul : Pékin manœuvre contre Tokyo et Washington

Le 25 mars 2014, Obama, Park Geun-hye et Shinzo Abe ont tenu une réunion à huis clos à la résidence de l’Ambassadeur des États-Unis à La Haye. Photo AP.

Les 3 et 4 juillet derniers Xi Jinping, le n°1 chinois était en visite officielle en Corée du Sud tout juste un an après la visite en Chine du Président Park Geun-hye, première femme présidente de Corée du Sud à la sensibilité politique conservatrice venue très vite à Pékin 5 mois après son investiture. Le voyage en Chine avait cependant été précédé par une première visite aux États-Unis en mai 2013 au milieu d’une tension militaire provoquée par Pyongyang à la suite de l’essai nucléaire du 12 février 2013, deux semaines avant sa prise de fonction.

C’était la 5e rencontre entre les deux chefs d’État et les commentaires des médias occidentaux ont tous relevé le fait que Xi Jinping Secrétaire Général du Parti depuis l’automne 2012 n’avait toujours pas rencontré ni invité en Chine le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en fonction depuis décembre 2011. Certains y voyaient même un glissement stratégique de la Chine en faveur de pressions plus directes sur Pyongyang. Rien n’est moins sûr.

Au moment même où, avec l’approbation de Washington, le Japon révise l’interprétation pacifique de sa constitution, l’attention de la Chine est ailleurs. En resserrant ses liens déjà très solides avec Séoul, Pékin vise un objectif pour l’instant très largement hors de portée, mais dont l’énoncé répétitif met les États-Unis en porte à faux : pointer du doigt l’incohérence d’une situation où la sécurité en Asie de l’Est et du Sud-est reste presque entièrement tributaire des États-Unis, dans un jeu inéquitable que Xi Jinping considère à somme nulle.

Certes, à Séoul, compte tenu de la situation marquée par l’alliance militaire qui abrite presque 30 000 « GI’s » en Corée du Sud, les stratégies chinoises ont été affirmées de manière moins directe qu’à Shanghai le 21 mai dernier, lors de la conférence sur les mesures de confiance en Asie.

A cette occasion, Xi Jinping, visant Washington, avait en effet rappelé que « raviver les alliances militaires dirigées contre une tierce partie ne concourait pas à renforcer la sécurité de la région » et avait exhorté les pays asiatiques à relever le défi de leur sécurité commune sans intervention extérieure. A Séoul c’est Wang Yi le ministre des Affaires étrangères qui a été chargé de délivrer le message. S’exprimant certes de manière plus sibylline, il a tout de même souligné que la visite en Corée du Sud du Secrétaire Général témoignait de la pertinence du « concept chinois de la sécurité en Asie ».

Troublant le jeu américain jusqu’ici rarement remis en cause, Pékin tire profit d’une situation stratégique en évolution rapide où la Corée du Sud est, tout comme la Chine, inquiète des nouvelles affirmations de puissance du Japon. Il reste que l’appel de Xi Jinping pour un cadre de sécurité asiatique débarrassé des États-Unis restera lettre morte tant que Pékin n’acceptera pas de rabaisser ses prétentions en mer de Chine du sud.

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Le 3 juillet à Seoul, Xi Jinping et Peng Liyuan ont reçu un accueil chaleureux de Park Geun-hye et de la population sud coréenne. Photo yonhapnews.

Pékin, Séoul et Pyongyang : des relations ambigües.

Il est vrai que depuis l’éviction et l’exécution en décembre 2013 de Jang Song Thaek, neveu et mentor du dictateur et un des principaux canaux d’entrée des intérêts d’affaires chinois en Corée du Nord, Pékin semble avoir mis la relation bilatérale avec Pyongyang en sourdine.

Mais le moins qu’on puisse dire est que, même si le style de la direction politique du régime chinois a évolué, les échanges entre Pékin et Pyongyang restent marqués par la même ambiguïté que par le passé. En février 2003, quelques mois après l’investiture de Hu Jintao par le 16e Congrès, Kim Jong Il était certes venu en Chine, mais la visite avait été étrangement qualifiée « d’officieuse » comme si le Parti voulait la dissimuler, tandis qu’en dépit des voyages à Pyongyang de Hu Jintao en 2005 et 2010, la méfiance était encore montée de plusieurs crans après l’expérience nucléaire de 2006, suivie par 2 autres en 2009 et 2013.

S’il est vrai que Xi Jinping semble, par sa placidité, vouloir s’extraire du cycle déprimant qui alterne les bons offices chinois et les réponses belliqueuses de Pyongyang, on est encore loin d’une bascule d’alliances. En réalité, il est très peu probable que Pékin abandonne ses postures ambivalentes pour se conformer aux injonctions de clarification qui viennent parfois de Washington par des canaux obliques comme celle lancée sur le site « Project Syndicate » au printemps 2013 par Christopher Hill, ancien Ambassadeur à Séoul et ex-chef de la délégation américaine du dialogue à 6.

Pékin résiste aux injonctions de Washington…

Après avoir posé que le test nucléaire effectué par Pyongyang le 12 février 2013 avait une puissance sans commune mesure avec les 2 précédents, l’ancien diplomate américain sommait Pékin de renoncer à faire croire à l’existence d’une marge de négociation possible avec le régime de Kim Jong Un. Pour l’auteur, la Chine qui pouvait faire pression sur son allié nord-coréen, détenait les clés du désarmement de la péninsule. Mais tout indique qu’en dépit de quelques débats internes surgis au moment du 3e test, Pékin n’est pas sur cette ligne.

La position chinoise se rapproche plutôt de celle formulée par Gareth Evans, ancien ministre des Affaires étrangères australien dans un discours prononcé à l’université Qinghua, le 28 juin 2013 : « continuer à manifester son opposition au développement de l’arme nucléaire par Pyongyang, rester serein, mesurer soigneusement les ripostes et garder ouverte la porte des négociations ».

…de faire pression du Pyongyang.

C’est dans ce cadre qui borde les extrêmes de la politique nord-coréenne de la Chine que le Comité Permanent a successivement dépêché deux émissaires à Pyongyang.

Le 25 juillet 2013, Li Yuanchao vice-président de RPC assistait aux cérémonies commémoratives de la guerre de Corée, célébrant une alliance vieille de 63 ans ; tandis que 7 mois plus tard, Pékin envoyait à Pyongyang Liu Zhenmin 58 ans, vice-ministre des Affaires étrangères expert du droit international, ancien ambassadeur à l’ONU au moment même où paraissait un rapport accablant sur la situation humanitaire en Corée du Nord commandité par la sud-africaine Navanethem (Navy) Pillay, ancienne juge à la Cour pénale internationale, haut commissaire aux droits de l’homme.

Une mission dont on peut douter qu’elle était une caution aux exactions humanitaires du régime carcéral et autiste mis en place par la famille Kim, aujourd’hui aux prises avec une féroce lutte de pouvoir entre les militaires et le Parti des ouvriers.

Les excellentes relations entre Pékin et Séoul…

Quant aux échanges entre Pékin et Séoul, ils ont toujours été francs, directs et amicaux depuis qu’en 1992 Deng Xiaoping avait mis fin au caractère univoque de la relation avec Pyongyang et établi des relations officielles avec le sud. La nouvelle avait immédiatement entraîné des commentaires sur le probable effondrement rapide du régime. C’était sans compter sur la souplesse des attitudes chinoises, capables à la fois de gérer l’équilibre instable entre les deux frères ennemis et de promouvoir son image d’honnête intermédiaire.

…nourries par une convergence de vues à propos de Pyongyang…

Cette fois Xi Jinping et Park Geun-hye ont mis sous le boisseau l’irritation sud-coréenne née de l’établissement en novembre 2013 d’une Zone aérienne de défense et d’identification qui recoupait celle de Séoul ; ils ont promis de porter la valeur de leurs échanges annuels à 300 Mds de $, de conclure les négociations sur un traité de libre échange avant la fin de l’année et ont signé 90 accords de coopération dans 23 secteurs différents.

Sur les questions stratégiques, les deux ont confirmé leur détermination à bloquer la nucléarisation militaire de la Corée du Nord et à favoriser la reprise de dialogue à 6 interrompu le 14 avril 2009. Ce dernier avait capoté, déserté par Pyongyang à la suite d’une déclaration unanime du Conseil de sécurité qui condamnait le lancement d’un satellite par Pyongyang que les experts soupçonnaient être en réalité un essai de missile balistique intercontinental.

…et la crainte commune du retour du militarisme japonais.

Enfin Pékin et Séoul qui expriment la même méfiance envers une possible renaissance du militarisme japonais, condamnent les visites au Temple Yasukuni du Premier ministre japonais Shinzo Abe et la révision des livres d’histoire par Tokyo. Surtout les deux ont, contrairement à Washington, marqué leur opposition à la réinterprétation de la constitution japonaise qui interdit la participation des forces d’auto-défense à des opérations de guerre autres que celles destinées à la défense directe de l’archipel. A Pékin, l’affaire est très sensible et donne lieu à d’intenses crispations.

Le 7 juillet, Xi Jinping participait à une cérémonie du souvenir en mémoire de l’incident du pont Marco Polo au sud-ouest de Pékin marquant le début de la guerre totale entre Tokyo et Pékin en 1937. La presse chinoise a souligné la solennité inhabituelle de l’événement marquée par l’inauguration d’une statue dédié aux vétérans de la résistance militaire contre le Japon qu’ils soient du KMT ou du PCC, tandis que Pékin et Séoul mènent une campagne commune pour rappeler les atrocités japonaises de la guerre.

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Le 3 mai 2014, des centaines de Japonais ont manifesté à Tokyo contre l’initiative du gouvernement de Shinzo Abe de réinterpréter l’article 9 de la constitution. Photo China Daily.

Une série de hiatus dans l’alliance Séoul, Tokyo Washington.

En élargissant l’analyse de la visite de Xi Jinping en Corée du Sud on perçoit que la proximité de vues entre Pékin et Séoul à propos de la menace japonaise au moment même où Shinzo Abe modifie la posture de défense de l’archipel est de nature à fragiliser la vision américaine de sécurité en Asie du Nord-est articulée autour de la solidité du triangle Washington, Séoul Tokyo, vu au Pentagone comme un point d’appui indéfectible contre la menace nord-coréenne et un contrepoint aux ambiguïtés chinoises.

Un compromis insolite entre Tokyo et Pyongyang.

Au risque d’ébranlement à terme du magistère américain posé par le discours de sécurité de Xi Jinping, s’ajoute la récente initiative de Tokyo mal acceptée par Washington. Répondant aux promesses de Pyongyang de rechercher les citoyens japonais enlevés par la Corée du Nord entre 1977 et 1983, Shinzo Abe a en effet promis d’alléger les sanctions contre la Corée du Nord et d’autoriser des navires nord-coréens à faire escale au Japon.

L’hostilité coréenne et chinoise aux projets antimissiles américains.

Un autre contentieux potentiel qui fermente en arrière plan de la relation entre Washington et Séoul est le projet très controversé en Chine et en Corée du Sud d’une installation au sud de la ligue de démarcation du système anti-missiles THAAD (Terminal High Altitude Area Defense).

Même si elle n’oublie pas que l’alliance des forces conjointes américaines et sud-coréennes reste un des plus solides de la planète, la Chine saisit opportunément l’occasion des hésitations sud-coréennes pour troubler le jeu par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères Liu Zhenmin. Lors d’une conférence de presse en amont du voyage de Xi Jinping à Séoul, ce dernier expliquait en effet que Séoul qui « souhaitait la stabilité et voulait éviter des tensions tout comme une course aux armements, répondrait avec prudence aux requêtes américaines ».

Compte tenu de la détermination américaine à pousser plus avant son dispositif qui affirmerait son poids stratégique dans la région, l’affaire risque de s’envenimer en Corée du Sud où l’opinion publique est partagée, tandis que le gouvernement à Séoul hésite à indisposer Pékin convaincu que le système anti-missiles est également destiné à handicaper la puissance balistique chinoise pointée sur Taïwan et sur les navires de la 7e flotte.

Risques de tensions entre Séoul et Washington.

Jusqu’à présent la réaction du gouvernement coréen a été franchement négative. En octobre 2013, alors que le dispositif se met en place au Japon, Kim Kwan, le ministre de la défense sud-coréen avait clairement affirmé que Séoul ne participerait pas au projet américain. Une prise de position abrupte à laquelle Washington pourrait répondre par des pressions auxquelles Séoul aura du mal à résister. Mais rien n’est simple. Faisant cela, la Maison Blanche prendrait le risque d’affaiblir la bonne cote des États-Unis dans l’opinion publique sud-coréenne.

Pékin et Séoul inquiets des initiatives militaristes de Shinzo Abe.

La stratégie indirecte de Pékin qui vise à affaiblir l’influence de Washington en resserrant des liens avec Séoul a été récemment confortée par la décision de Tokyo de réinterpréter sa constitution dans un sens moins contraint par l’idéologie pacifiste encore véhiculée par une part importante des Japonais.

Le 1er juillet, 3 jours avant la visite de Xi Jinping à Séoul, Shinzo Abe a en effet annoncé un ajustement impensable il y seulement dix ans. Désormais, les forces d’auto-défense seront autorisées à s’engager au profit d’un allié pour lui prêter main forte en cas d’agression par un hostile. Ce qui signifie qu’un missile japonais pourrait détruire un missile chinois visant les États-Unis ou que, dans le cas d’un accrochage naval entre les marines américaine et chinoise, les navires de combat japonais pourraient combattre aux côtés de l’US Navy.

Washington en porte à faux entre Tokyo, Pékin et Séoul.

Alors que la Maison Blanche a favorablement acueilli l’initiative, Pékin et Séoul sont inquiets, tandis qu’en Corée du Sud les parlementaires condamnent l’initiative décidée au milieu de fortes critiques au Japon même. Mettant les choses au pire, Pékin craint une dérive vers la consolidation d’un axe Washington – Tokyo qui viendrait troubler son jeu en mer de Chine du Sud, tandis que le Japon a déjà envisagé de livrer des gardes côtes à Hanoi et à Manille. Récemment le président philippin en visite à Tokyo a attisé les craintes chinoises en déclarant le 24 juin que l’initiative japonaise serait « bénéfique pour la stabilité de la région ».

A Tokyo, des juristes critiquent la manœuvre de réinterprétation de la constitution effectuée par le gouvernement à huis clos, sans concertation et regrettent le flou qui entoure la qualification d’un éventuel allié, seulement désigné comme « ayant une relation étroite avec le Japon », ainsi que l’imprécision des conditions requises pour l’engagement opérationnel des forces par l’utilisation de termes ambigus tels que « les droits de la population », ou « un danger évident pour la survie du pays ».

Mais au Japon, les experts ne croient pas que l’initiative qui n’est qu’une interprétation politique sans valeur juridique, soit irréversible. Ils n’estiment pas non plus qu’il s’agisse d’un bouleversement radical de la situation stratégique de la région, contrairement aux craintes chinoises ou à celles de l’opposition japonaise.

En revanche, Hiromu Nonaka 88 ans, ancien Secrétaire du parti Libéral Démocrate, estime pour sa part que « le pays a été replacé sur une trajectoire menant à la guerre ». Lors d’une intervention publique le 6 juillet à Nagoya l’ancien parlementaire mettait en garde : « désormais, s’ils continuent à attiser les conflits avec les voisins, et quels que soient leurs appels à la paix, les politiciens japonais ne seront pas entendus et leurs discours resteront des phrases creuses »

En Corée enfin, complètement en phase avec la Chine, l’assemblée nationale a, le 11 juillet, adopté une résolution dénonçant fermement l’initiative de Shinzo Abe considérant qu’elle menaçait la paix en Asie du Nord-est, tandis que que le pouvoir politique japonais faisait campagne pour nier son histoire et ses responsabilités.

Une stratégie oblique de longue haleine.

Il coulera encore beaucoup d’eau sous les ponts du Huangpu à Shanghai avant que la Chine ne réussisse à établir un cadre de sécurité purement asiatique où elle pourrait exercer son influence sans obstacles, débarrassée de la présence de Washington. Pour l’heure en effet, en partie confortées par le flou et l’extravagance des revendications chinoises en mer de Chine du Sud et les crises récurrentes avec Pyongyang que Pékin continue à protéger de manière ambiguë, les alliances militaires américaines avec Séoul, Tokyo et Manille, constituent un sérieux achoppement aux projets de Xi Jinping.

Il n’empêche que ce dernier a fixé ses objectifs qu’il affirme sereinement. En même temps, tirant opportunément partie des à–coups, des intentions cachées et des faiblesses du triangle Japon, Corée, États-Unis, tandis que Tokyo recommence à inquiéter Séoul, il trace une route chinoise originale. Par opposition, aux adeptes des alliances militaires que la Chine réfute et accuse d’attiser les risques de conflit, il se pose en garant de la paix confortée par les échanges commerciaux.

Dans le même temps, observant que la résurgence militaire du Japon est probablement nourrie par une érosion de la confiance de Tokyo dans la détermination de Washington à soutenir le Japon dans un conflit avec la Chine, les manœuvres de Xi Jinping spéculent aussi sur les hésitations américaines qui installent une fêlure dans la relation entre Tokyo et la Maison Blanche.

Mais cette stratégie indirecte du long terme qui tire profit des malentendus, des fragilités cachées des alliances militaires et des craintes suscitées par la résurgence stratégique du Japon, serait cependant vouée à l’échec si Pékin, cédant à la tentations nationaliste où au « désir d’empire », ne révisait pas ses revendications en mer de Chine du sud.

Il s’agirait d’ajuster ses prétentions de souveraineté à la Convention sur le Droit de la mer et d’adopter une position plus conciliante conforme à la déclaration sur le code de conduite signée par l’ASEAN en 2002 à Phnom-Penh. Celle-ci stipule de ne pas se laisser aller aux provocations, de ne pas menacer d’utiliser la force et d’accepter un développement partagé des ressources en attendant une résolution juridique des querelles territoriales.

 

 

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