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La crise iranienne, une aubaine pour la Chine ? Et l’Europe ?

Quelles que soient les protestations des Européens peinant à trouver une parade efficace coordonnée, le brutal durcissement de Washington à l’égard du régime des Mollahs iraniens assorti de l’interdiction imposée aux acteurs qui poursuivraient leurs affaires en Iran est de nature à créer un vide en Iran.

Menacés de sanctions financières et pénales au nom de l’internationalisme de la loi américaine et de la toute puissance transfrontières du Dollar, les groupes étrangers, mesurant mal le soutien que pourraient leur apporter leurs gouvernements, hésiteront à prendre des risques, laissant la voie libre aux investissements chinois.

Pour autant, le 12 mai dernier, le Financial Tribune quotidien iranien de l’économie, se demandait jusqu’à quel point la Chine serait prête à combler l’espace créé par la probable fermeture de l’économie aux investissements occidentaux.

Le doute du premier journal économique iranien en langue anglaise s’exprime étrangement au milieu d’une longue collection d’analyses spéculant sur les nouvelles opportunités offertes aux projets chinois, dont la voie aura été déblayée par la désaffection des grands groupes occidentaux.

Pour ne citer que les intérêts français échaudés par les capacités de représailles financières et pénales de Washington, l’AFP a déjà signalé que, réagissant avec célérité aux menaces américaines, Total et Engie (ex-GDF-Suez) se désengageraient de l’Iran si elles n’obtenaient pas une garantie française ou une dérogation américaine. C’est que la menace n’est pas vaine.

Par le passé, les fourches caudines des tribunaux américains se sont déjà abattues sur la BNP, le Crédit Agricole, Total, HSBC, Commerzbank, Deutsche Bank, Volkswagen, Alstom, – dont il faut se souvenir qu’un cadre est toujours en prison aux États-Unis et que, répondant au Président Hollande qui espérait une mansuétude de Washington, Obama avait rappelé qu’aux États-Unis l’exécutif ne se mêlait pas de la justice - (lire : Alstom, dommage collatéral de la compétition Chine – Etats-Unis.)

C’est dans ce contexte que, le 11 mai, des sources chinoises laissèrent filtrer, sans cependant indiquer s’il s’agissait d’une décision officielle approuvée par le régime, que CNPC le géant chinois des hydrocarbures reprendrait les intérêts de Total – soit 5 Mds de $ investis dans le développement du gisement de gaz de South Pars -.

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Regard sur le pragmatisme chinois.

En réalité, la prudence du Financial Tribune iranien procède d’une très ancienne connaissance des stratégies de l’Empire chinois par la civilisation perse, depuis les Han aux prémisses des « routes de la soie » [1], en passant par la proximité entre la Dynastie Tang et les dignitaires - militaires et civils - Sassanides après l’invasion musulmane (637 – 751) (lire : Les très anciennes relations entre la Chine et la Perse.), jusqu’aux tensions actuelles autour du nucléaire où, après avoir cautionné les 10 séries de sanctions onusiennes de 2006 à 2012, Pékin avait été signataire du Plan d’Action Global conclu en 2015 (« Joint Comprehensive Plan of Action » – JOCPA) avant de s’aligner sur la Russie et l’Europe pour tenter de contourner la brutalité américaine.

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Mais s’il fallait en quelques mots caractériser les très anciennes stratégies chinoises que Téhéran connaît bien, on dirait qu’en fonction de ses intérêts stratégiques toujours placés au centre, à la fois réticente aux alignements et aux choix manichéens, la Chine accommode les contraires en gardant toujours un œil sur les puissants et, notamment Washington, qui pour l’heure, constitue le point focal de sa politique étrangère.

Le récent apaisement de la guerre des taxes entre Washington et Pékin que QC avait anticipé (lire : Où va la guerre des taxes entre Washington et Pékin ?) est le dernier exemple en date de l’importance que les deux accordent à leur relation. S’il est exact que les contentieux les plus graves (captations de technologies, propriété intellectuelle, respect du marché) n’ont pas été réglés, l’armistice conclu le 20 mai tient à distance les risques de déflagration commerciale.

Il consolide les principes d’une relation plus équilibrée « entre grandes puissances » comme aiment à dire les Chinois, articulée au « respect mutuel ». Face à l’impuissance européenne, elle pose Pékin comme un des seuls contrepoids à l’omnipotence américaine.

Si tout indique que l’avenir sera encore pavé de tensions commerciales et stratégiques à propos de Taïwan et de la Mer de Chine du sud, le récent recul des risques de dérapages d’une guerre tarifaire est le symbole de cette relation ambiguë tiraillée par d’incessants conflits où, cependant, les interactions stratégiques, économiques, commerciales, culturelles et académiques – Au Collège de France Anne Cheng évoque même des « autoroutes académiques » entre les États-Unis et la Chine - sont telles que la montée aux extrêmes est improbable [2].

Les plus optimistes disent même que les tensions économiques et commerciales sont le passage obligé des deux économies sur la voie d’une lente intégration complémentaire. Les Ayatollahs à la tête de leur régime théocratique au pouvoir à Téhéran qui considèrent la Chine agnostique aux stratégies farouchement accrochées à ses intérêts dont l’essentiel est articulé à la relation avec les États-Unis ont toutes les raisons d’être sur leurs gardes.

Dans le chaudron du Moyen-Orient.

Au Moyen Orient, Téhéran a d’ailleurs une conscience aigüe de la prudence de Pékin qui s’efforce toujours de se tenir à la « poignée d’éventail », gardant ouvertes toutes les possibilités, sans jamais perdre de vue ses intérêts directs. Dans ce contexte, les Mollahs ont maintes fois constaté que, quand le vent tourne, la Chine n’hésite pas à modifier son cap.

Naviguant depuis 1979 en compagnie de la boussole pragmatique du régime ayant pris la suite des programmes nucléaires civils abandonnés par les Occidentaux, les dirigeants iraniens observent avec attention que le rapprochement chinois prend soin de ménager ses relations, non seulement avec les Palestiniens, amis des Mollahs, mais également avec leurs plus grands rivaux que sont l’Arabie Saoudite, Israël et l’Egypte, sur fond de connivence anti-américaine opportuniste avec Moscou.

En 1992, suivant le retrait de l’Allemand Siemens de Buchehr, la Chine, cédant aux pressions américaines, avait refusé de fournir un réacteur de recherche après une volte-face de l’Argentine sur le même sujet et pour les mêmes raisons. Par la suite, l’insistance de Washington obligea encore Pékin à mettre fin à un traité de coopération nucléaire civil avec Téhéran. En octobre 1997, à l’occasion du sommet Washington – Pékin, la Chine s’engagea à annuler tous ses engagements d’assistance nucléaire à l’Iran.

En 2006, à l’occasion de la visite du premier ministre israélien Ehud Olmert à Pékin, l’exécutif chinois avait tenu à se désolidariser des discours agressifs anti-israéliens d’Ahmadinejad. Lire : Réajustement de la politique chinoise au Moyen Orient.

Ce qui n’empêcha pas la RAND Corporation de produire en 2012 un rapport accusant Pékin d’avoir, « au cours des décennies passées, développé des liens de coopérations articulés aux besoins de la Chine en énergie et aux achats d’équipements militaires chinois par l’Iran », aboutissant, in fine, ajoutait le rapport « à la création d’un contrepoids stratégique aux États-Unis ayant gêné les efforts de Washington pour « dissuader l’Iran de développer des armes nucléaires. »

Lire : Xi Jinping dans le chaudron du Moyen Orient. Quête d’énergie, atouts et limites des influences chinoises.

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Opportunisme stratégique.

Les craintes des chercheurs américains se confirmèrent de manière spectaculaire quand, à la fin 2014, et passant outre les craintes israéliennes, la perspective de l’accord iranien en gestation – attisé par le projet d’Obama de rallier Téhéran à la cause de la lutte contre l’ISIS en Syrie - contribua à modifier radicalement le contexte stratégique, permettant à Téhéran et à Pékin, de lancer une coopération militaire navale et les prémisses d’une coopération anti-terroriste. Lire : Les arrières pensées de la relation entre la Chine et l’Iran.

Après le départ d’Ahmadinejad en 2013 coïncidant avec un allègement des sanctions internationales, les importations chinoises de pétrole iranien augmentèrent de 48% pour atteindre un rythme moyen de livraison de 2,3 millions de tonnes/jour soit 14,5% des importations chinoises de brut au point qu’en projection annuelle le pétrole représente aujourd’hui 80% du commerce entre Pékin et Téhéran, la Chine étant de loin le premier partenaire commercial de l’Iran, le pétrole tenant le haut du pavé.

C’est dans le sillage de cette ambiance positive que les présidents Xi Jinping et Rouhani avaient, en janvier 2016, affirmé - faisant peut-être preuve d’un optimisme excessif - que, d’ici 2025, la valeur des relations commerciales entre les deux serait portée à 600 Mds de $.

...Et prudence.

Il n’empêche que vue de Téhéran la relation est déséquilibrée d’autant que, selon les chiffres 2017 de l’Institut Wood Mackenzie, s’il est vrai que les exportations iraniennes de pétrole vont à 30% vers la Chine, Pékin s’applique en revanche à diversifier ses fournisseurs tout en contrôlant ses importations venant d’Iran qui, en 2017, étaient en baisse de 3% par rapport à 2016. L’avenir dira si comme l’affirment nombre de médias le commerce pétrolier entre les deux explosera.

Pour l’heure en tous cas, le premier fournisseur de la Chine reste la Russie (29,2%), suivie de l’Angola (27,1%), de l’Arabie Saoudite (26,5%), de l’Irak (17,8%), d’Oman (17 %). L’Iran n’arrive qu’en 5e position.

Alors que les Ayatollahs sont prudents, en Chine même des voix s’élèvent pour mettre en garde contre les risques d’un engagement trop univoque dans un pays où l’avenir politique est incertain, mis sous tension par l’opposition politique interne aux Mollahs. Le 9 mai, Li Weijian expert du Moyen Orient à l’Institut d’Etudes Internationales de Shanghai alertait sur les risques d’une situation où la faible audience populaire du régime et les divisions de la communauté internationale créaient un faisceau d’incertitudes dont la moindre ne serait pas un retour des crispations politiques internes à l’Iran dangereuses pour les affaires.

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Ces rares mises en garde restent cependant lettre morte. Tirant profit de l’isolement de Washington et, à l’inverse, de sa connivence croissante avec Téhéran et Moscou qui depuis plus de 10 ans fonde un pôle stratégique anti-américain, Pékin pousse ses avantages en Iran. S’il est vrai que le gaz et le pétrole sont de loin le cœur des intérêts chinois, les projets de Pékin, inclus dans la vaste stratégie des « nouvelles routes de la soie » se sont diversifiés.

A côté de l’agrandissement de la raffinerie d’Abadan portée par Sinopec et de l’exploitation des champs de pétrole de Yadavaran et d’Azadegan, s’ajoutant à l’exploitation du gisement de gaz de South Pars – plus vaste gisement de la planète - où CNPC détient 30% des parts en attendant de reprendre celles de Total (près de 3 Mds de $), China Railways dont le premier contrat fut signé après l’accord sur le nucléaire de 2015, est engagée à hauteur de 2,56 Mds de $ dans la construction d’une ligne TGV de Téhéran à Mashad (700 km), à moins de 100 km de la frontière du Turkménistan, les banques chinoises ayant avancé 1,6 Mds de prêts pour financer l’électrification de la ligne.

L’Exim-Bank (进出口银行) et le Groupe d’assurances des exportations Sinosure (中信出口保险集团) ont également avancé les fonds d’une trentaine de projets à hauteur de 10 Mds de $ pour la construction d’autoroutes, d’aciéries et l’exploitation de mines d’or, de cuivre, d’aluminium et de fer, le long des côtes du golfe persique. En garantie de ces financements le groupe public CITIC (中信) créé en 1979 aux actifs de 200 Mds de $ dont le réseau de 44 filiales est implanté à Hong-Kong, au Canada, en Australie, aux États-Unis et en Nouvelle Zélande capable – dit son site - de prêter 100 Mds de $ par an aux groupes chinois.

Mais il y a plus. Recoupant les projets plus vastes et à plus long terme de Pékin, les menaces de la Maison Blanche contre les utilisateurs du dollar contrevenant aux embargos américains, pourraient contribuer à renforcer le projet de contrats pétroliers à termes concurrents des références occidentales et appuyer les projets d’internationalisation du Yuan. Lire : Les « contrats à terme » de Shanghai. Espoirs et obstacles.

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Une vision globale de long terme.

Le 16 mai, la chaîne américaine CNBC rendait compte de l’augmentation significative des contrats pétroliers à terme libellés en Yuan chinois sur le marché de Shanghai créé le 26 mars dernier. Au milieu des doutes sur l’efficacité d’un marché politiquement contrôlé par l’État chinois comparé à la souplesse des instruments du marché pétrolier réglé de de manière indépendante depuis des décennies par West Texas Instrument (WTI) et Brent Futures, la brutale manœuvre de Trump a provoqué un doublement des contrats à terme de Shangaï.

Même si le brut iranien n’est pas coté à Shanghai et en dépit des craintes générées par le contrôle du régime chinois exercé sur le marché, le choc psychologique des restrictions américaines sur le Dollar a entraîné un engouement inattendu pour la nouvelle référence commerciale chinoise des marchés pétroliers dont la Chine est le 2e plus gros client. Dans le même temps, des paiements chinois du brut iranien en RMB s’effectuent déjà de manière oblique par le relais des banques russes.

Enfin, symbole de l’affirmation chinoise à contre courant des menaces américaines, signifiant l’intention de la Chine de passer outre les injonctions de Washington en Iran, le 10 mai, 48 heures après la volte-face américaine, Xinhua annonçait le départ d’un train de marchandises transportant 1150 tonnes de graines de tournesol de Bayannur en Mongolie vers Téhéran, soit un périple de 8352 km par le Kazakhstan et le Turkménistan.

La péripétie ferroviaire dont l’importance commerciale est toute relative, véhicule cependant un message concret lourd de sens accompagnant les promesses chinoises de porter la valeur des relations commerciales à 50 Mds de $ dès 2018.

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A côté de la prolifération nucléaire iranienne et des interrogations sur la validité de la stratégie américaine de pressions tous azimuts contre l’Iran et ses propres alliés, les actuelles controverses isolant Washington posent aussi la question de la suprématie du Dollar devenu grâce aux lois extraterritoriales américaines le formidable outil d’une politique étrangère brutale et unilatérale tournant le dos à la persuasion et au dialogue.

La remarque relance l’hypothèse d’une monnaie concurrente du Dollar capable de couvrir les opérations commerciales avec l’Iran que Washington veut interdire au nom de l’extraterritorialité de ses lois.

Elle renvoie aussi aux interrogations sur la capacité de l’Europe de s’affirmer en contrepoids stratégique à l’Amérique alors qu’à ce jour, alliée de circonstance à une dictature théocratique et à la Russie de V. Poutine, tous deux recherchant comme Pékin un retour de puissance articulé à leur histoire, la Chine, s’éloignant des préceptes de gouvernance occidentaux et, dans certains cas comme en Mer de Chine du sud, de ceux du droit international, s’affirme, à sa manière, comme la seule force de compensation aux stratégies univoques de l’Amérique.

Et l’Europe ?

En corrélation à ces réflexions, la question se pose de savoir si l’Union Européenne serait suffisamment solidaire et efficace pour protéger ses entreprises engagées en Iran et menacées par les représailles de D.Trump.

Considérant la puissance des investissements américains et l’implication des banques américaines dans les seules sociétés françaises Total [3] et Engie, (ex-GDF-Suez), la réponse est dans la question.

Quant au remplacement du $ comme monnaie de réserve, le RMB n’en est qu’à sa phase balbutiante (lire : Le Renminbi accède au cercle fermé des monnaies de référence du FMI.) et l’Euro encore très à la traîne.

La réalité est que « l’Amérique désinhibée, outrancière et égocentrée de Trump, souligne surtout l’impuissance de l’Euro, 20 années après les espoirs de ses promoteurs. La monnaie unique est bien loin d’avoir placé sur un pied d’égalité économique, financière et diplomatique l’Europe et les États-Unis… »
« …L’euro n’a jamais remonté son handicap, ni comme unité de transaction, ni comme unité de compte ou de réserve. Sur le marché des changes les opérations $ demeurent 2 fois supérieures à celles en € ; les réserves sont au ¾ en $ et ce dernier supplante très largement l’€ dans le volume des prêts internationaux. L’hégémonie du $ demeure et reste source de privilèges exorbitants non partagées par l’Euro… ».

« L’Amérique de Trump joue sa partition en solo, au mépris total du nain diplomatique européen. Gendarme, gardien de l’ordre mondial, et toujours en proue pour mener les politiques d’endiguement des pays déviants ou menaçant son hégémonie, les États-Unis se sont dotés pragmatiquement d’un arsenal juridique coercitif. La justice américaine jouit d’une véritable extraterritorialité de ses mesures de sanctions contre laquelle les autorités européennes s’insurgent verbalement, sans jamais rien faire pour y remédier. (…)

« Pendant que l’Europe fait de ses excédents l’alpha et l’oméga de sa politique commune, qu’elle tente d’asseoir sa puissance sur ses créances, l’Amérique investit les excédents du monde pour consolider son ascendant énergétique, technologique et militaire. Ses dettes, autrement dit les excédents des autres font les socle de sa puissance. Une leçon que l’Europe n’a toujours pas assimilée ».

Voir : Olivier Passet, Directeur des synthèses de Xerfi (Le fiasco de l’euro face aux oukases de Trump.)

Note(s) :

[1Pour les historiens chinois, l’histoire de la route de la soie commence en 138 avant J.C. quand l’empereur Wudi des Han confia à Zhang Qian, un officier de la garde de son palais, la mission de se rendre jusqu’au royaume des Yuezhi (月氏), au nord de l’Afghanistan, dans la région des actuels Tadjikistan et Uzbekistan à 4000 km à l’ouest de Xi’an.

L’épopée de Zhan Qian ouvrit la route vers l’Ouest et permit de faire le premier rapport écrit sur la Parthie (nommée 安息 – Anxi), ou Empire Arsacide, jalon culturel et politique de l’histoire perse. Près de deux siècles et-demi plus tard, le Général Ban Chao chargé par l’empereur Mingdi de l’administration de l’actuelle Asie Centrale atteignit la Caspienne avec 70 000 hommes et établit des contacts militaires directs avec les Parthes.

[2Au demeurant l’examen attentif de la situation intérieure chinoise et des déclarations officielles du 19e Congrès et de la réunion de l’ANP 2017 contredit l’image véhiculée par les médias des positions retranchées sans marge de manœuvre. La vérité est que Pékin mesurant à la fois les nécessités de l’ouverture de son marché, adjuvant de sa modernisation, et les risques posés par les féodalités politiques, industrielles et financières opposées à une meilleure intégration économique a tout de même manifesté l’intention de réduire certaines restrictions, allant objectivement dans le sens des requêtes américaines.

Il s’agit du droit de propriété des organismes financiers étrangers, ou des taxes à l’importation d’automobiles réduites de 25 à 15% à compter du 1er juillet (annonce du 22 mai 2018). Dans ces deux secteurs, JP Morgan dans la finance et Tesla dans l’automobile ont déjà annoncé leur intention de s’engouffrer dans la brèche ouverte dans le protectionnisme chinois.

[330% des actionnaires de Total sont Américains, tandis que les projets du groupe en Iran sont financés à 90% par les banques américaines. Ce qui réduit les chances du n°1 français du pétrole d’obtenir une dérogation pour échapper aux sanctions de Washington.

 

 

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