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›› Chine - monde

Réunion du G.20. En l’absence de Moscou, la prévalence invasive et ambiguë de Pékin

La présidence indonésienne du G.20 des 15 et 16 novembre, dont le thème général était « Nous redresser ensemble et plus forts » avait, dans son ordre du jour, privilégié « Les transformations de l’économie numérique et l’architecture mondiale de la santé » – alors que Pékin continuait à combattre la Covid-19 avec obstination. En relation avec la crise climatique et les pénuries de la crise en Ukraine, le sommet focalisait aussi sur « la suffisance alimentaire globale et les complexités de la transition énergétique ».

Mais, au bilan, le sommet des Chefs d’État et de gouvernements s’est surtout déroulé à l’ombre de l’agression russe contre l’Ukraine, avec, toujours, incontournable et insistant arrière-plan, la féroce rivalité stratégique entre Washington et Pékin, concrétisée le 14 novembre, par la longue réunion de trois heures entre les présidents Xi Jinping et Joe Biden.

En parallèle, les médias français ont porté leur attention sur les efforts du Président français pour, lors de leur rencontre du 15 novembre, tenter de persuader Xi Jinping d’intercéder auprès de Vladimir Poutine pour qu’il mette fin à son agression contre l’Ukraine.

Pour autant, alors que les commentateurs ont aussi longuement insisté sur l’échange acerbe entre le PM canadien Julien Trudeau, manifestement mal à l’aide et un Xi Jinping pugnace et plein d’assurance (et sans masque) qui lui reprochait d’avoir rendu publique une conversation privée (Cf. l’Annexe de cet article), la longue suite des réunions bilatérales parallèles en marge du sommet a diffusé une image plus nuancée et plus complexe de la situation stratégique globale.

Il est exact que demeurent les pressantes racines des tensions stratégiques globales. A Bali, elles furent d’abord exprimées par l’absence de Vladimir Poutine, membre permanent d’un Conseil de sécurité déconnecté des réalités changeantes du monde moderne dont la légitimité est désormais globalement remise en question par nombre d’émergents.

Moscou isolé.
Les contradictions de la relation Chine – Japon.

Dès les premières phrases, le communiqué final du Sommet, consensus obtenu après d’âpres négociations, visait clairement l’agression russe contre l’Ukraine. Il rappelait l’exigence – constamment mise en avant par Pékin - de respecter la Charte des NU de l’inviolabilité des frontières. S’y ajoutait le rappel du droit humanitaire international, notamment la protection des populations civiles et des infrastructures en cas de conflit.

Après avoir souligné sans ambages que la menace directe ou suggérée d’emploi de l’arme nucléaire était inadmissible, la déclaration répétait la position exprimée par l’Indien Narendra Modi à Samarkand à l’adresse de Vladimir Poutine face aux caméras du monde entier, que l’ère moderne n’était pas celle de la guerre, mais celle du dialogue et de la diplomatie, seules voies acceptables pour résoudre pacifiquement les différends.

Globalement, il faut cependant constater que le ton de l’invective qui il y a encore quelques mois présidait aux relations entre Pékin, Washington, Londres et Canberra s’est notablement adouci. En sous-main, cependant les tensions ne se sont pas évanouies.

Le 15 novembre, les angoisses de la guerre en Ukraine se sont brutalement invitées à Bali quand, suite à l’impact d’un missile tombé en Pologne à la frontière avec l’Ukraine – plus tard identifié comme le résultat du dysfonctionnement d’un missile sol-air ukrainien – une rencontre entre le nouveau premier ministre britannique Rishi Sunak et Xi Jinping a été annulée.

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Une autre crise latente menaçant la stabilité du monde fut évoquée le 17 novembre lors du dialogue en marge du sommet entre le premier ministre japonais Fumio Kishida et le Président Xi Jinping. Alors que l’un et l’autre ont publiquement répété l’exigence d’augmenter leurs efforts pour installer une relation bilatérale stable, condition de la paix et de la sécurité en Asie, le Président chinois qui a exhorté Tokyo à mieux gérer ensemble leurs différends maritimes et territoriaux, a répété que Pékin n’accepterait aucune ingérence extérieure sur la question de Taïwan.

La réalité est que l’arrière-plan stratégique de la mise au point chinoise recèle une lourde contradiction sino-japonaise dont il faut rappeler qu’elle est enracinée dans le souvenir cruel et insistant de la brutalité japonaise contre la Chine dans les années trente. Elle se perçoit d’abord par la pénurie de relations de travail et d’échanges au niveau intermédiaire. Alors qu’en 2018, les deux avaient prévu un mécanisme de communication pour prévenir un affrontement militaire aérien ou maritime, aucune structure de ce type n’a été mise en place.

Depuis qu’en août dernier, des missiles tirés par la Chine en représailles de la visite de Nancy Pelosi à Taïwan ont atterri dans le ZEE de l’Île japonaise d’Hateruma sur le territoire de la préfecture d’Okinawa, l’urgence se fait sentir d’établir « une ligne rouge » de concertation directe entre hauts responsables chinois et japonais.

Alors que face à Pékin, Tokyo et Washington renforcent leur alliance dans le but de contrer l’élargissement de l’empreinte chinoise en Asie-Pacifique, les stratèges de l’archipel pointent aussi du doigt la menace des 1250 missiles chinois à portée intermédiaire capables de frapper n’importe quel point du Japon.

En même temps, la Chine reste son premier partenaire commercial avec 22% des échanges contre 18,5% avec les États-Unis. Depuis le début des années soixante-dix, leurs échanges ont vertigineusement augmenté pour atteindre 371 Mds de $ en 2022 (source ministère des AE japonais), tandis que de nombreuses multinationales japonaises sont implantées en Chine.

Il reste que l’effervescence des affaires n’efface pas les différends stratégiques. Tokyo a fait de Taïwan devenue démocratique mais revendiquée becs et ongles par Pékin restée autocrate, un objectif stratégique majeur, promettant même d’intervenir en cas d’attaque chinoise contre l’Île. Pour Tokyo qui a occupé l’Île de 1895 à 1945, la raison est simple. Taïwan contrôle le passage vers l’Asie du Sud-est qui abrite de nombreuses bases industrielles japonaises d’importance cruciale ainsi que des sources d’énergie et de matières premières.

Là aussi dans cette vaste zone où la Chine augmente son influence, la compétition qui fait rage entre la Chine et le Japon est source de rivalité stratégique. Tokyo perd rapidement du terrain. Malgré la défiance des pays de la région face aux pressions politiques chinoises, l’empreinte japonaise dans l’ASEAN faiblit considérablement comparée à celle de Pékin. En 2022, selon une étude du Centre de recherche ISEAS Yusof Ishak de Singapour, seulement 2,6% des experts de l’ASEAN citèrent la prévalence d’influence du Japon dans la région contre 77% qui plaçaient la Chine en tête.

L’autre puissance de la zone dont les relations avec la Chine sont à la source de contradictions, est l’Indonésie organisatrice du G.20. En décembre 2021, Jean-Paul Yacine en avait fait un point indiquant clairement la puissante prévalence de la Chine dans l’archipel aux mille îles qui, sur 2000 nautiques d’ouest en est, ferme la mer de Chine au sud et contrôle les accès aux océans. Lire : La Chine est-elle réellement isolée ? Ses relations avec Djakarta, un cas d’école.

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Sous influence chinoise, le grand-écart de Djakarta entre Pékin et Washington.

La persistance d’une inquiétude stratégique face à la Chine est aujourd’hui balancée par la puissance de ses investissements. Tel était bien l’arrière-plan de la rencontre du Président Vidodo avec Xi Jinping, le 17 novembre.

Les deux présidents ont assisté par vidéo à une démonstration du TGV Jakarta - Bandung construit par la Chine ; ils ont aussi publié un communiqué commun ouvrant la voie à de vastes coopérations allant de l’éducation à la recherche médicale et à la création par Pékin d’un centre de recherche sur les vaccins, en passant par l’économie numérique, la lutte contre la pauvreté et l’agriculture.

La plus visionnaire des coopérations est exprimée par l’idée de relier les « routes de la soie » chinoises au projet indonésien du « Pivot Maritime Global ou en Anglais Global Maritime Folcrum – G.M.F- » [1]

L’importance de l’Indonésie pour la Chine a été soulignée par la couverture en première page du Quotidien du Peuple où il était indiqué que Pékin soutenait le projet controversé de Widodo de déplacer la capitale de Jakarta à Nusantara sur l’île de Bornéo. Au soutien politique s’ajoutent des investissements financiers et de maîtrise d’œuvre. A la grande frustration du Japon qui s’attendait à obtenir le contrat, la Chine construit une liaison ferroviaire à grande vitesse reliant les principales villes d’Indonésie.

Widodo semble avoir souscrit à une grande partie de l’agenda politique chinois, y compris les attentes de Pékin en matière de « non-ingérence dans ses affaires intérieures  ». Autant dire que, pour l’instant, subjugué par les investissements chinois, le Président indonésien pourtant à la tête du plus grand pays musulman du monde avec 262 millions de fidèles Sunnites, s’abstiendra de critiquer officiellement Pékin pour les violations des droits de l’homme contre les Ouïghours au Xinjiang.

Le malaise existe pourtant. Récemment Widodo déclarait au Financial Times que son pays refusait « d’être un pion dans une nouvelle guerre froide entre Pékin et Washington. » Comme la plupart des pays de l’ASEAN, Djakarta se sent mal à l’aise lorsqu’il est pressé de choisir entre les États-Unis et la Chine.

Mais selon le Financial Times du 7 novembre, pour Widodo, s’il est vrai que la puissance invasive de la Chine est un défi, la vérité est aussi qu’elle offre d’importants avantages concrets en termes de commerce et d’investissement.

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Enfin, au-dessus de la longue suite de rencontres bilatérales organisées en marge qui sont le lot des grands sommets internationaux, celle qui, au milieu des tensions sino-américaines récemment portées au rouge vif par la visite de Nancy Pelosi à Taïwan, a le plus retenu l’attention des observateurs est celle entre Xi Jinping et Joe Biden.

Joe Biden et Xi Jinping en mode apaisé, au milieu de vastes défis stratégiques.

Organisé le 14 novembre, dès le premier jour du G.20, l’échange à propos de Taïwan et des tirs de missiles nord-coréens a été franc et direct, disent certaines sources proches du dossier. Mais elles ajoutent aussitôt que la crainte d’une escalade a contribué à « adoucir » l’échange. « Nous allons nous battre vigoureusement. Mais nous ne cherchons pas le conflit, seulement à gérer la rivalité de manière responsable », a déclaré Joe Biden après son long échange avec Xi Jinping.

Il ajoutait que pour Washington, le cœur politique de la relation sino-américaine restait bien la « reconnaissance d’une seule Chine  », et qu’à son avis, l’intention de Pékin n’était pas d’agresser Taïwan dans un avenir proche.

Le résultat est qu’au milieu de profondes divergences latentes à propos de Taïwan, de l’embargo américain sur les microprocesseurs, des droits de l’homme, du Xinjiang, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie et du soutien de la Chine à son industrie nationale, dont l’Amérique dit qu’il contrevient à la loi du libre marché, il a été décidé qu’Antony Blinken se rende rapidement en Chine, pour « poursuivre les entretiens », dit le Département d’État.

Après la réunion, Xi Jinping est cependant revenu à l’essentiel des tensions qui n’ont pas disparu. Pour lui, Taïwan était « la première ligne rouge » à ne pas franchir dans les relations sino-américaines. Il reste que la simplicité sans nuance de la vision chinoise des relations dans le Détroit cache l’essentiel.

Point aveugle de sa réflexion stratégique, le Parti fait mine d’ignorer que l’Île marche depuis 1988 vers une démocratie de plus en plus sophistiquée comportant même un exemple de « démocratie directe » dont une manifestation emblématique eut lieu à Kaohsiung en juin 2020, précisément en riposte aux intrusions chinoises.

Un référendum d’initiative populaire avait en effet permis d’annuler l’élection de Han Kuo Yu, candidat du KMT, porté au pouvoir grâce à l’intrusion massive des « trolls chinois » dans les réseaux sociaux de l’Île. Lire : A Taïwan la démocratie directe éloigne l’Île du Continent.

Alors que les investigations des services américains ont, depuis 2014, révélé l’existence au sein de l’Armée Populaire de Libération, d’unités de « cyber-guerre » - les plus connues portent les n°61 398 et 61 486, stationnées à Shanghai-Pudong -, dont le but est de dérober des secrets industriels, l’épisode intrusif dans l’élection municipale de Kaohsiung il y a seulement deux années, atteste que leurs objectifs peuvent aussi être politiques.

Du coup, l’incident entre Xi Jinping et Justin Trudeau ayant offusqué le président chinois et donné lieu à un long démenti du Waijiaobu, prend une toute autre signification, renvoyant l’offuscation publique du n°1 chinois à une posture.

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ANNEXE.
Julien Trudeau et l’offuscation publique de Xi Jinping.

L’incident avec le premier ministre canadien que Pékin a monté en épingle le 18 novembre, après avoir d’abord tenté de le minimiser le 17 novembre par la voix de la porte-parole Mao Ning en expliquant contre l’évidence que Xi Jinping n’avait critiqué personne, est un condensé des paradoxes d’une Chine plus assurée, clairement plus réactive, souvent pugnace et vindicative, mais toujours en quête de reconnaissance et de respect.

Sous l’impulsion de Xi Jinping, la stratégie internationale de Pékin est à la fois articulée à la mémoire des humiliations infligées par les « Huit Puissances » (six européennes, les États-Unis et le Japon) et au rejet des « valeurs occidentales » exprimé par le contraste des « caractéristiques chinoises » qui réfutent le fonctionnement des sociétés libres dont les parlements élus peuvent critiquer l’exécutif qui, lui-même, n’a en théorie pas de prise sur l’appareil judiciaire.

En même temps, Xi Jinping que le Parti vient de plébisciter à sa tête en glorifiant son jugement infaillible supporte mal les critiques, alors que, dans le même temps, la puissance invasive des stratégies chinoises crée des contrefeux qui l’offusquent.

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Avec le Canada, les tensions - dommages collatéraux des brutales échauffourées sino-américaines de l’ère Trump à propos des captations de technologies et des soupçons d’espionnage de l’entreprise Huawei - furent portées au rouge par la longue saga de l’assignation à résidence à Vancouver sur requête de Washington de Meng Wenzhou, fille de Ren Zhengfei, fondateur de Huawei.

Pour faire la part des choses des retombées de la rivalité sino-américaine et de l’arrogance de Washington, y compris au détriment des intérêts stratégiques français confrontés à l’extraterritorialité de la justice américaine, relire : « Le piège américain », la montée en puissance de la Chine et les risques d’un engrenage global.

On se souviendra aussi qu’en représailles de la séquestration de Meng Wenzhou, Pékin, où la justice est aux ordres exclusifs de l’appareil, avait fait condamner pour trafic de drogue le Canadien Robert Schellenberg à la peine de mort. Lire : Chine, Etats-Unis, Canada, « Diplomatie de la peine de mort » : Ren Zhengfei, le PDG de Huawei sort de son silence.

Avec un tel arrière-plan, il est facile de comprendre la défiance de J. Trudeau et l’acrimonie de Xi Jinping qui lui reprochait d’avoir laissé « fuiter » une conversation où le Canadien accusait la Chine d’ingérence dans les élections fédérales de 2019.

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Le 17 novembre, Radio Canada est longuement revenu sur l’incident. « Tout ce dont nous avons parlé a été publié par les médias. Ce n’est pas approprié 不合适 - » a reproché Xi Jinping à J. Trudeau. D’autant, a t-il rajouté, que « la sincérité n’exclut pas le respect mutuel » et que les compte-rendu des médias « n’ont pas fidèlement rapporté la conversation ».

Le premier ministre canadien à qui son opposition reproche de n’avoir jamais réagi aux ingérences chinoises avérées par plusieurs enquêtes, a aussitôt répliqué en substance qu’il croyait à la liberté de dire franchement la vérité, tout en travaillant de manière constructive avec Pékin.

A quoi Xi Jinping a, avant de lui serrer la main, répliqué de manière ambiguë qui semblait indiquer qu’il attendait des excuses « Il faudra d’abord que vous en établissiez les conditions (de la reprise du dialogue). » Ici resurgissent l’ancestrale culture rituelle chinoise de l’exigence de respect, en même temps que la crainte d’être traité avec suffisance par une puissance occidentale.

Les thèmes du respect et de l’arrogance qui étaient déjà ceux de la très acrimonieuse rencontre bilatérale d’Anchorage en mars dernier (lire à ce sujet le § de Il y a cinquante ans, le rêve d’Henry Kissinger) ont resurgi dans les commentaires de la porte-parole du Waijiaobu Mao Ning.

Le 17 novembre, elle a accusé Justin Trudeau d’avoir agi avec « condescendance », tout en répétant qu’il appartiendrait au Canada de « créer les conditions pour que les relations avec la Chine s’améliorent  », nouvelle allusion à la nécessité que le Canada s’excuse.

Incidence intéressante, le thème de la révérence a également été évoqué par Mary Ng, la ministre du Commerce canadienne d’origine chinoise. De son nom chinois Wu Fengyi 伍凤仪, le 18 novembre, elle a, dans l’espoir d’apaiser la controverse, assuré que le Canada traiterait toujours la Chine avec respect, quand bien même elle n’était pas avec seulement 98 Mds de $ d’échanges son premier partenaire commercial. Les deux premiers étant les États-Unis (751 Mds de $) et l’UE (125 Mds de $).

Note(s) :

[1Le projet dont l’ampleur maritime est en effet adaptée à l’immense archipel indonésien à cheval sur deux océans, avait été proposé par le Président Jokowi pour la première fois en 2014. En 2019, Evan Laksmana, chercheur à l’antenne indonésienne du Centre des Études Internationales & Stratégiques à Djakarta, avait identifié les lacunes de sa mise en œuvre.

L’ambition qui voyait large, construite autour d’une culture de la mer, de ses ressources et de leur mise en valeur, accompagnée par des installations portuaires et une infrastructure adaptée reliant entre elles la multitude des îles, avec ses ramifications liées à une conception stratégique navale de portée « océanique » de la sécurité nationale, n’a pas encore vraiment décollé.

Au lieu de valoriser cette vision du « grand large océanique », l’attention de Djakarta s’est en effet portée vers une conception plus classique du développement, articulée à l’aménagement du territoire et à la promotion sociale visant à réduire les inégalités, proche de la vision « continentale » du développement prônée par le parti communiste chinois.

Le résultat, dit Evan Laksmana, est que « les intérêts stratégiques de l’Indonésie ont cédé le pas à l’inertie bureaucratique de la politique intérieure. » En substance l’étroitesse de la vision a gâché l’occasion de placer Djakarta en grande puissance de la mer.

De cette estrade, au-dessus du lot des autres pays de l’ASEAN, elle aurait été capable de gérer l’impact sur la région de la concurrence stratégique sino-américaine dont l’épicentre reste tout de même la menace d’empiètement chinois sur les eaux indonésiennes et, en premier lieu, le gisement de gaz des Natuna.

 

 

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