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›› Editorial

Au delà de la relance, le freinage de la croissance pourrait durer

Le réservoir de main d’œuvre n’est plus ce qu’il était.

La mutation rapide du marché du travail s’alimente de plusieurs causes structurelles et irréversibles. Elle a une conséquence directe sur les coûts de production, sur la compétitivité à l’export et sur la structure de l’appareil industriel chinois. Il ne fait de doute que l’ampleur des changements en cours alimentera le débat politique sur la modification du schéma de développement du pays.

L’évolution à l’œuvre sous nos yeux est liée aux trois facteurs de long terme que sont la démographie du pays influencée par la politique de l’enfant unique ; le tarissement progressif du réservoir de jeunes gens de l’intérieur, prêts à « s’expatrier » vers la côte Est ; l’augmentation du nombre de jeunes admis dans les universités qui exerce une pression sur la main d’œuvre disponible pour les industries exportatrices traditionnelles.

Selon un récent rapport du Conseil des Affaires d’Etat, l’offre de main d’œuvre a commencé à décliner cette année. Une enquête de 2010, citée par Naughton, montre que le nombre de naissances, stabilisé entre 13 et 15 millions par an, ne suffit plus à combler les départs et que, dès 2020, les nouveaux retraités seront plus nombreux que les jeunes arrivant sur le marché du travail.

Dans le même temps, le nombre des jeunes ruraux prêts à émigrer vers les centres urbains et les bassins d’industries à forte intensité de main d’œuvre du sud et du sud-est diminue de manière significative. Lire notre article « Les migrants relèvent la tête ».

La conjonction de ces phénomènes a, depuis 2009, provoqué une importante hausse du coût du travail, accompagnée par l’enrôlement d’un nombre non négligeable de diplômés dans des postes très largement sous qualifiés. Mais l’augmentation du nombre de jeunes entrant à l’université (aujourd’hui près de 7 millions) crée lui-même un déficit dans le réservoir de main d’œuvre disponible pour les industries traditionnelles, au point que, désormais, dans les bassins industriels de l’usine du monde, l’offre d’emploi est supérieure à la demande, ajoutant encore à la pression sur les rémunérations.

La baisse constante des marges est à l’origine de nombre de faillites, principal symptôme de la rupture du modèle ancien et puissante incitation à la réforme du schéma en cours, objet des débats internes au Parti. Quelques une des industries traditionnelles ont migré vers l’intérieur. Mais, même là, l’offre de main d’œuvre est restreinte.

Le groupe taïwanais Foxconn, qui a construit au Sichuan une nouvelle usine de « smartphones » et d’« iPads » pour les grands de la téléphonie mobile mondiale, a dû faire subventionner ses recrutements par les autorités locales qui ne parvenaient pas à tenir leurs promesses d’une main d’œuvre moins chère et abondante.


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