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Chine - Inde : la détente se poursuit en dépit des méfiances

Pékin a bien conscience de ces obstacles ancrés dans la psychologie d’une partie des élites indiennes, dont certains disent que la Chine se mettra toujours en travers de la montée en puissance de l’Inde. C’est à la lumière de ces craintes indiennes qu’il faut analyser les efforts récemment déployés par le PCC pour améliorer ses relations avec New Delhi, où il lui paraît dangereux de laisser le champ libre à Washington et Tokyo, dont Pékin craint l’activisme. A cet effet et pour faire contrepoids, Pékin a appuyé l’organisation de deux rencontres au sommet à trois (Chine - Inde - Russie) en 2007, à l’occasion desquelles les dirigeants des trois pays ont plaidé pour « un monde multipolaire, plus démocratique ».

Un des points sur lesquels la Chine doit encore rassurer New Delhi est la relation étroite qu’elle a développé avec le Pakistan et à laquelle il est pour l’instant peu probable qu’elle renonce. Ne serait-ce que parce qu’elle lui confère une légitimité dans les affaires de sécurité de la région, qui cadre avec ses nouvelles ambitions d’intermédiaire dans la solution des crises. Pour rassurer l’Inde, la Chine clame qu’elle a « normalisé » ses relations avec le Pakistan, devenu « un partenaire normal de l’après-guerre froide ». Bien sûr New-Delhi n’en croit pas un mot.

En activant leurs relations les deux pays, dont les cultures sont à l’opposé et que l’histoire et la géographie ont tenu éloignés l’un de l’autre, se livrent à un exercice obligé, commandé à la fois par le mouvement de globalisation planétaire et des intérêts particuliers et régionaux liés aux défis de leur développement. Pour la Chine, l’Inde est devenue une vraie priorité stratégique d’abord parce que les menées américaines et japonaises dans la zone l’inquiètent, ensuite parce que, pour son développement, elle convoite les matières premières indiennes en même temps que les talents de ses ingénieurs en informatique, tout en espèrant tirer quelques avantages de ce marché presque aussi grand que le sien.

A cet effet, pour rassurer New Delhi, elle ne ménage pas ses efforts, qui vont des visites au plus haut niveau - Hu Jintao, Wen Jia bao et bientôt Wu Bangguo - accompagnés des classiques dialogues stratégiques et de défense, aux manifestations culturelles (années croisées), en passant par des exercices navals, et même un exercice militaire terrestre, organisé en décembre dernier au Yunnan. La participation était très modeste (une centaine de militaires indiens et chinois) et le thème de l’exercice, exprimé dans un énoncé stéréotypé et passe partout - lutter contre les trois fléaux que sont le séparatisme, le terrorisme et l’extrémisme - n’avait qu’une faible pertinence opérationnelle. Mais le symbole était d’importance pour deux armées qui se regardent encore en chiens de faïence dans les zones contestées du Cachemire et de l’Arunachal Pradesh.


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