›› Politique intérieure
Le gouvernement de Hongkong a annoncé le 5 février la libération anticipée du journaliste Ching Cheong, détenu à Canton.
Ching Cheong, grand reporter du Straits Times de Singapour, était jusqu’en 2005 parmi les meilleurs analystes des affaires chinoises. Mais sans doute était-il aussi devenu gênant aux yeux du département propagande du PCC, lorsqu’il se rendit en Chine en avril 2005, à la recherche d’interviews enregistrées mais non publiées de ZHAO Ziyang.
ZHAO, l’ancien leader du gouvernement puis du parti, avait été en résidence surveillée depuis les événements de 1989 et il venait de mourir au début de l’année. Publier ses confidences, c’était probablement remettre en question la thèse officielle de Pékin sur Tian’anmen-1989, sujet tabou pour le régime.
Ching Cheong fut donc arrêté à Canton en avril, accusé d’espionnage au profit de Taiwan, puis condamné à cinq ans de prison en août 2006. Cependant sa disparition pendant seize mois et son inculpation choquèrent les milieux journalistiques de Hongkong et créèrent un problème au gouvernement local, qui adopta une attitude prudente sur cette affaire. La libération discrète de Ching à la veille de la fête du Printemps apparaît comme un geste habile pour faire oublier une initiative fâcheuse.