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›› Editorial

Chinois et Américains tentent d’aménager ensemble la percée de l’économie chinoise dans le monde

Le “Dialogue économique stratégique” sino-américain inauguré les 14 et 15 décembre sert-il à quelque chose ? Probablement pas si on en attendait des résultats immédiats. Les dirigeants chinois ne peuvent d’ailleurs pas avoir l’air de céder à des pressions américaines et celles-ci auraient été plus visibles que jamais avec l’arrivée d’un gros bataillon de négociateurs de haut rang.

La délégation américaine était en effet la mission économique la plus importante que Washington ait jamais envoyée en Chine, avec les Secrétaires d’Etat au Commerce, au Travail, à l’Energie, à la Santé et aux Services, sans compter le directeur de la FED. De son coté, la délégation chinoise comprenait plus de dix ministres (Finances, Développement et Réforme, Science, Travail, Chemins de fer, Communications, Santé, Environnement et Banque centrale).

George Bush senior, opportunément en visite de haut niveau à Pékin lui aussi, a bien essayé d’attirer l’attention de HU Jintao sur les “risques protectionnistes” liés à l’arrivée d’une majorité Démocrate au Congrès (discours à l’Académie des Sciences). ”L’énorme déficit commercial, a-t-il dit, reste un sujet très sensible pour les Etats-Unis et, à long terme, un problème pour les dirigeants de la Chine". Selon lui, Pékin devrait agir (plus) pour stimuler la demande intérieure, réprimer (plus fort) le pillage des copyrights et donner plus de souplesse à sa monnaie. Il avait peu de chances d’obtenir satisfaction.

Pendant deux jours, en revanche, le Dialogue économique stratégique s’est centré sur la voie de développement et la stratégie économique de la Chine. Les thèses américaines et chinoises se sont plusieurs fois heurtées rudement sur le rythme des changements souhaitables, notamment avec les interventions de la vice-premier ministre WU Yi (chef de délégation) et de MA Kai (président de la Commission Dév./Réforme), du coté chinois, d’Henry Paulson (Secr. au Trésor), Ben Bernanke (FED) et Susan Schwab (Trade Representative) du coté américain.

Les ministres des deux parties ont cependant eu des échanges approfondis sur quantité de sujets tels que l’urbanisation (développpement équilibré des zones rurales et urbaines), le développement durable, le commerce, l’investissement, l’énergie et l’environnement.

En réalité, le Dialogue se place à moyen/long terme et envisage des efforts des deux cotés. Il vise à aménager l’émergence de l’économie chinoise et à faire une place à celle-ci en réduisant les “déséquilibres mondiaux”.

Il y a là de gros intérêts communs à la Chine et aux Etats-Unis. Henry Paulson a évoqué cet objectif en fin de session en disant : “chacun de nous prendra des mesures contre les déséquilibres globaux, en accroissant l’épargne nationale aux Etats-Unis et en augmentant la consommation et la souplesse du taux de change monétaire en Chine”. On peut le souhaiter. La seconde session de ce dialogue économique stratégique est prévue en mai à Washington.


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