›› Politique intérieure
Selon les autorités tibétaines en exil à Dharamsala, des envoyés du Dalai Lama seraient arrivés discrètement à Pékin le 15 février, pour reprendre l’attache du département du travail de Front Uni du parti-Etat chinois. Si la nouvelle se confirme, il s’agirait de la 5e rencontre de ce type depuis 2002. Autant qu’on le sache, la 4e session, l’an dernier en Suisse, avait permis un certain dialogue bien qu’aucun accord ni aucune déclaration officielle n’en soit sorti. Ces jours-ci, un porte-parole du Dalai Lama a souligné l’espoir de résoudre la question tibétaine au moyen de négociations avec les dirigeants chinois, le seul but étant de préserver “l’identité culturelle” du peuple tibétain.
Le rapprochement envisagé de part et d’autre reste une entreprise difficile. Dans la direction du parti communiste chinois, on a parfois cru sentir une forte opposition à tout compromis avec le Dalai Lama, constamment dénoncé comme “séparatiste”. Les dirigeants de la Région autonome du Tibet et le noyau de communistes tibétains qui s’y rattachent ne sont sans doute pas les derniers à faire obstacle à toute évolution. On ignore si le président HU Jintao -qui a été Secrétaire du parti au Tibet- a des convictions sur le sujet. De l’autre coté, le Dalai Lama a aussi ses opposants, religieux et politiques. Une partie de la jeunesse tibétaine rejette comme totalement sans espoir l’idée d’un arrangement avec Pékin et le principe de non-violence, dont le Dalai s’est fait le champion depuis des années.