›› Editorial
La réunion du Bureau politique du PCC, le 30 novembre, sous la présidence de HU Jintao, a éprouvé le besoin de confirmer avec fermeté la politique de l’enfant unique. Celle-ci ne fait sans doute pas l’unanimité parmi les spécialistes chinois. Les partisans de la ligne officielle tiennent les leviers du pouvoir, mais on a l’impression que les minoritaires ne baissent pas toujours les bras.
Les risques, à leurs yeux, seraient trop sérieux. La population active en effet va se stabiliser et commencer un lent déclin dans quelques années, alors que la population âgée de plus de soixante ans augmente déjà de façon régulière. Le rapport entre actifs et retraités va devenir source de graves difficultés.
Des démographes partisans d’un assouplissement de la ligne officielle étaient sans doute derrière une expérience ou une initiative locale récente, à Canton, consistant à “encourager” les jeunes couples tous deux enfants uniques à utiliser leur “droit” à un deuxième enfant. (Cf. QChn.net, politique intérieure, 14/11/06)
Cet encouragement n’était pas neutre, puisque les enfants uniques arrivent maintenant à l’âge du mariage et de la procréation, sont nombreux surtout dans les villes et n’utilisent pas majoritairement leur droit à un deuxième enfant. C’est, semble-t-il, à cette initiative que le Bureau politique veut mettre fin, ainsi qu’aux querelles entre experts.
D’autre part, la montée des revenus chez les citadins et les conditions peu favorables de la population flottante ont tendance à diminuer la natalité dans ces fractions de la population. Faut-il ou non en tenir compte ? C’est peut-être ce que le sommet veut dire en assortissant sa décision de phrases telles que : “les pensées et méthodes créatives doivent être activement explorées”... ou “la réunion a poussé à une recherche continue sur les stratégies de développement de la population”... ou encore “passer de seulement contrôler le nombre à stabiliser la natalité basse”...
Décidément tout n’est pas clair dans “la politique de la population et du planning familial”. Les dirigeants d’aujourd’hui font pourtant ce qu’ils peuvent face au désastre démographique que MAO Zedong avait laissé derrière lui.