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›› Politique intérieure

Deux hiérarchies parallèles, un seul pouvoir : fin des élections pour cinq ans

Le 31 janvier devrait marquer la fin des élections, formelles et sous contrôle étroit du parti, au niveau provincial : la composition des Congrès populaires de province se définit ; les Congrès procèdent à l’élection de leur président et du gouverneur (ou maire, pour les municipalités autonomes) qui est chef de l’exécutif, « sous la direction du parti », et normalement Secrétaire adjoint du PCC au même niveau (le Secrétaire du parti est n°1).

Simultanément, mais presque sans information ouverte, la dernière main est mise à la désignation pour cinq ans des députés locaux au Congrès national populaire (l’Assemblée Nationale) qui va se réunir pour la première fois au début de mars. Tout se passe comme si la désignation de députés nationaux était une affaire trop sérieuse pour qu’on en parle librement hors circonscription.

On a ainsi appris ces jours-ci l’élection, la réélection ou la confirmation des gouverneurs du Guangdong, du Yunnan, du Hunan, du Guizhou, du Henan, du Shanxi, du Shenxi, du Xinjiang et du Tibet, et d’autres provinces. De même, au cours de sa première réunion, le nouveau Congrès populaire provincial doit normalement élire ou confirmer un Comité permanent et son président, qui devient le numéro un législatif de la province. Ont été ainsi signalés entre autres les présidents du Guangdong, du Henan, du Shenxi, du Ningxia, etc. Il y a peu de surprises, on s’en doute, à l’issue de ces désignations que le PCC prépare depuis des mois.

Il y a, en revanche, plusieurs cas particuliers. Les municipalités autonomes rassemblent plus de dix millions d’habitants et ont des Congrès populaires de plusieurs centaines de membres. 770 députés provinciaux à Pékin, par exemple, parmi lesquels on signale seulement 62 hauts cadres des ministères centraux contre 100 auparavant. (reste à savoir si cette proportion reste la même en montant vers le haut).

Dans les Régions autonomes, le parti fixe des quotas ethniques. A Hongkong et à Macao, pour l’élection des députés au Congrès National, on en arrive à une forme inédite d’élections à plusieurs niveaux : à Hongkong, les candidats, déjà choisis, ont du obtenir au moins 10 votes favorables dans une « conférence électorale » de 1231 membres soigneusement triés et être confirmés par le praesidium pour avoir droit de se présenter à l’élection formelle le 25 janvier. Il y a eu 50 candidats autorisés pour 36 sièges. La procédure a été identique à Macao avec des chiffres différents : 325 membres pour la « conférence électorale », 17 candidats ayant eu au moins 10 soutiens, 12 sièges de députés nationaux à pourvoir.

Ces élections aux caractéristiques chinoises, qui se sont déroulées sur un an et demi, auront renouvelé ou maintenu pour cinq ans toutes les autorités politiques du régime, à tous les échelons, dans l’indifférence, semble-t-il, de la majorité de la population.

Elles alimentent deux hiérarchies parallèles : les élections interne au parti communiste, qui paraissent plus simples et plus directes, ont désigné avant le XVIIe Congrès les Comités du parti à tous niveaux, avec leur Comité permanent et les secrétaires du parti ; les élections populaires, plus complexes et sociologiquement plus représentatives de la population mettent en place les Congrès populaires de tous échelons, avec également leur Comité permanent et leur président et vice-présidents). A ce dernier niveau et au-dessus les deux hiérarchies fusionnent, il y a des fonctions distinctes mais un seul appareil de pouvoir.


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