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Diplomatie navale chinoise à deux vitesses

Le Shenzhen, un des destroyers lance-missiles les plus modernes de la flotte chinoise a récemment effectué une escale de courtoisie de quatre jours au Japon. C’est la première visite d’un bâtiment de guerre chinois dans l’archipel nippon depuis la fin de la guerre. L’événement marque le réchauffement des relations sino-japonaises après plusieurs années de tensions extrêmes. Il sera suivi par une escale en retour en Chine d’un bâtiment de guerre japonais, à une date qui n’a pas encore été rendue publique.

Compte tenu de la méfiance rémanente des Chinois à l’égard de leurs voisins et des contentieux non encore réglés - historiques, stratégiques, territoriaux en mer jaune et accès du Japon au cercle restreint des membres permanents du Conseil de Sécurité -, l’événement est d’importance. Il signale en tous cas à quel point Pékin et Tokyo sont désireux de sortir du cercle vicieux dans lequel la relation sino-japonaise s’est enfermée depuis la fin de la guerre. L’affaire est à suivre. On s’intéressera notamment à l’attitude à venir des Japonais qui devront rassurer Pékin, d’abord sur les contentieux historiques qu’une seule visite d’un responsabe japonais au temple Yasukuni pourrait irrémédiablement raviver, sans oublier les menées des Etats-Unis, dont l’influence stratégique dans la région se nourrit en partie des controverses sino-japonaises.

Or coïncidence et effet des nervosités chinoises, l’escale historique au Japon avait lieu alors que Pékin venait, coup sur coup, d’infliger plusieurs rebuffades à la marine américaine : le porte-avions Kitty Hawk, basé au Japon, n’a pas été autorisé à faire escale à Hong Kong. (le gouvernement chinois est revenu sur ce blocage, mais trop tard, le Kitty Hawk avait déjà rebroussé chemin). Le refus venait juste après que l’escale dans l’ancienne colonie britannique du croiseur lance-missiles USS Reuben James, prévue pour la fin d’année, ait été déprogrammée. Au même moment les autorités consulaires américaines de Hong-Kong durent faire face à des tracasseries qui provoquèrent l’annulation de la rotation trimestrielle d’un avion ravitalleur de l’US Air-Force. Ces deux poids deux mesures s’expliquent par le refroidissement soudain de la relation sino-américaine, après la visite du Dalai lama à Washington et la récente vente à Taiwan de missiles anti-missiles.

Pour remettre les choses en perspective, il faut rappeler que la Chine est coutumière de ces tracasseries et vexations qu’elle inflige sans trop de discernement aux pays qui transgressent le code de conduite qu’elle fixe sur les questions qui touchent à sa souveraienté. Il est vrai que, depuis les déboires de la Chine, envahie par les puissances occidentales au XIXe siècle, le sujet reste une plaie encore mal cicatrisée. En 2000, une frégate française de la classe Lafayette qui naviguait de conserve avec une unité de la marine britannique avait du rebrousser chemin devant Shanghai. Cette fois Pékin faisait sentir à Paris son mécontentement suite à la vente par la société française Matra du satellite d’observation ROCSAT à Taiwan.


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