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›› Editorial

Feu sur les néo-maoïstes. Premières escarmouches politiques

Le séminaire d’intellectuels organisé à Pékin à la fin août ressemblait fort à la première échauffourée politique sérieuse avant le 18e Congrès.

Officiellement organisé, sinon avec le concours, du moins l’accord tacite du pouvoir, pour entériner la condamnation des errements de la Révolution Culturelle, l’exercice a déclenché un feu nourri contre la radicalisation des répressions et surtout contre la résurgence des idées conservatrices, que Wen Jiabao avait, il y a quelque mois, déjà dénoncées comme des survivances rétrogrades.

Un article du South China Morning Post du 2 septembre, qui passe en revue les tirs croisés des intellectuels, fait l’hypothèse que le séminaire aurait échappé à la censure, alors que depuis plusieurs mois, d’autres sessions de réflexions, destinées à examiner la situation politique, ou à commémorer l’anniversaire de la révolution de 1911 avaient été annulées.

La presse chinoise n’a pas immédiatement rendu compte des débats au contenu trop sensible, animés par deux douzaines d’intellectuels, chercheurs, politologues, avocats, journalistes et économistes. Mais leur contenu a été résumé par plusieurs d’entre eux et postés sur Sina Weibo ou sur des blogs, tandis que, dès la semaine suivant le séminaire, le magazine Caixin, connu pour ses idées réformistes, publiait intégralement certaines des interventions.

Le ton était résolument celui d’une sévère mise en garde qui ciblait violemment les tendances politiques régressives de la mouvance néo-maoïste, identifiées comme les prémisses de calamités à venir.

En amont du prochain plenum du Parti, organisé en octobre, la plupart des interventions prévenaient aussi que l’obsession de stabilité sociale qui freinait les réformes politiques, pouvait menacer le Parti, soulignant que les résultats économiques ne pouvaient plus, à eux seuls, fonder la légitimité du pouvoir.

Alors que les plus hautes strates du Régime avaient reconnu les défis de la corruption, de l’inflation, de l’explosion des réserves de changes, de la spéculation immobilière ou des désordres du secteur productif, le blocage des réformes politiques handicapées par le poids des oligarchies, contribuait à enfermer les nécessaires ajustements économiques et structurels dans un cul de sac, alors même que montaient les mécontentements de la société.


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