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›› Editorial

La Chine de Xi Jinping, entre autoritarisme et ordre moral

Xi Jinping prononce un discours lors de la journée de la constitution, le 4 décembre 2014.

Deux années après l’accession de Xi Jinping au poste de Secrétaire Général, et au moment où les chiffres du FMI expriment qu’en parité de pouvoir d’achat la Chine est devenue la première économie mondiale, l’heure est venue d’un premier bilan. Deux évidences sautent aux yeux : le nombre extraordinaire de chantiers lancés et la personnalité du n°1 dont beaucoup d’observateurs ne parviennent pas à percer les intentions. Au point qu’après l’avoir d’abord rangé dans la catégorie des réformateurs politiques à la suite de son père, on le compare parfois à Mao.

Mais ce jugement aux références maoïstes se brouille quand précisément, un de ses combats des 24 premiers mois aura été de mettre sous le boisseau et en prison ceux des hauts dirigeants qui, à la limite d’une fronde politique, se réclamaient du « Grand Timonier ».

Glosant sur l’inefficacité des réformes, nombre d’observateurs professent un prudent scepticisme et doutent que les réajustements en cours puissent aboutir, tant il est vrai que les obstacles et les intérêts corporatistes retranchés dans les grands groupes publics, les banques d’État et les administrations provinciales forment un entrelacs de problèmes capables de faire dérailler le train de la modernisation.

Plus encore, il n’est pas rare qu’on énonce une longue litanie de contradictions, comme la destruction de l’environnement, la naissance d’une classe moyenne plus réactive, la chute de la croissance, la facture énergétique, le vieillissement de la population, l’absence d’État de droit, la corruption, l’insécurité au Xinjiang ou les révoltes à Hong Kong pour spéculer sur le possible accident politique ou même l’effondrement du régime.

Aucun de ces problèmes n’est en effet anodin. Certains, comme la corruption endémique de l’oligarchie, objet de toutes les attentions de Xi Jinping ou les troubles au Xinjiang recèlent un potentiel de crises sérieuses. Mais pour l’heure, la vérité oblige à dire que sous la direction du n°1, l’actuel Bureau politique avance en dépit des obstacles avec une détermination étonnante sur la voie de réformes socio-économiques et celle de la reconstruction éthique du Parti, avec la ferme intention de le protéger des risques posés par l’intrusion du concept de démocratie libérale.

Quant aux rapports difficiles du régime avec les libertés publiques, le droit et la justice, ils sont, par les temps qui courent et par le truchement des nouvelles technologies de l’information, de nature à enflammer de très fortes contestations. En toutes hypothèses ils affaiblissent la capacité de « puissance douce » du régime en Chine et hors de Chine. A plus long terme ils pourraient, si le Parti n’y prend pas garde, représenter une sérieuse menace.


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