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La Chine imperturbable

Face à ces critiques, le Bureau Politique, conscient qu’il n’a pas encore toutes les cartes en main pour imposer ses volontés directement, reste plutôt placide et contre attaque sur un mode symbolique. En même temps, il saisit toutes les occasions offertes par le désarroi des économies mondiales pour élargir son influence, avancer ses pions sur l’échiquier mondial des affaires, investir de nouveaux marché et élargir ses sources d’approvisionnement en énergie et matières premières.

A Hillary Clinton, qui avait proposé les bons offices de Washington, sur les querelles en Mer de Chine lors de la conférence de l’ARF à Hanoï (23 juillet), Pékin vient sèchement de répondre de ne pas interférer dans ses relations bilatérales avec le Vietnam. Pour faire bonne mesure, Yang Jiechi, le ministre des Affaires étrangères accusait les Etats-Unis de créer une atmosphère conflictuelle en Asie du Nord-est et en Mer de Chine, tandis qu’un officiel du Waijiaobu réaffirmait, peut-être imprudemment, que « la Mer de Chine faisait partie des intérêts stratégiques chinois, au même titre que le Tibet et Taïwan ».

Le tout, au milieu des bruits de ferraille et de bottes d’une série d’exercices militaires de l’alliance Séoul - Washington, près des côtes coréennes, auxquels répondaient deux exercices chinois au large du Zhejiang et en Mer de Chine du Sud. Ce dernier, qui regroupait pour la première fois des bâtiments des trois flottes chinoises, mettait en œuvre les équipements les plus modernes de la marine, notamment les unités lances missiles et celles équipées de missiles antinavires, bête noire des porte-avions américains.

A côté de ces postures symboliques, probablement moins alarmantes qu’il n’y paraît, la Chine avance ses pions stratégiques et économiques ailleurs dans le monde, avec une étonnante constance. En déplaçant un peu l’objectif et en ouvrant le champ d’observation, on la voit, fin mai début juin avec Wen Jiabao, resserrer les liens de voisinage, au Japon, en Corée du Sud, en Mongolie et au Myanmar, six mois à peine après la visite à Séoul, Tokyo et Rangoon du Vice-président Xi Jinping.

Le discours officiel, rodé et policé à l’extrême, est invariable : « Améliorer la confiance mutuelle et renforcer l’amitié entre les peuples ; promouvoir la coopération économique et commerciale ; exprimer la détermination chinoise à maintenir la paix et la stabilité dans la région. » Pourtant, à y regarder de plus près, le sommet Chine - Japon - Corée du sud, les 29 et 30 mai, qui empiète sur une chasse-gardée américaine, tente de faire contrepoids à l’influence de Washington.

Comme ailleurs, la méthode est économique et commerciale. A ses deux voisins, d’autant plus enclins à se rapprocher des Etats-Unis que la situation de sécurité est tendue, Wen Jiabao a, entre autres, proposé de créer un cadre de coopération institutionnel avec un secrétariat attitré pour accélérer la création d’une zone de libre échange et multiplier les relations dans des domaines impliquant le long terme, tels que la jeunesse, la culture et l’éducation.


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