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La marine chinoise passe de la pataugeoire au grand bain

L’opération anti-piraterie permet aussi à Pékin d’affirmer sa politique à l’égard de Taipei. En escortant le 12 janvier dernier des bâtiments de commerce taiwanais, la RPC montre sa volonté de détente dans les relations entre les deux rives mais aussi la limite de sa flexibilité et sa fermeté en s’imposant comme le seul défenseur légitime de tous les intérêts chinois. Le porte-parole du Waijiaobu a d’ailleurs été très explicite : Taiwan n’a aucune légitimité à envoyer des bâtiments de guerre dans une telle opération.

Enfin, les avantages que la marine de l’APL elle-même peut en retirer sont considérables. Cet engagement est l’occasion de s’aguerrir dans le cadre d’une opération de basse intensité, de surcroît peu complexe. Les marins chinois profiteront sans aucun doute de cette intervention aux côtés des marines étrangères pour apprendre.

En interne, cette opération permet à la marine de réclamer une certaine priorité dans le processus de modernisation de l’APL, voire une proportion plus importante de marins au sommet de la hiérarchie militaire à Pékin. Ce n’est pas un hasard si le dossier du porte-avions est plus que jamais d’actualité comme l’exprimait récemment le général Qian Lihua, chef du bureau des affaires extérieures du ministère de la défense quand il déclarait au Financial Times que « le monde ne devrait pas être étonné si la Chine se dotait d’un porte-aéronefs dans l’avenir ». Aux yeux des Chinois, l’orientation stratégique qui évite soigneusement toute compétition dans les zones américaines (Pacifique central) est précisément de nature à rassurer Washington qui, de ce fait, pourrait « tolérer » la possession d’un porte-avions par la RPC.

Ainsi, dans le domaine de la puissance navale comme dans bien d’autres, la Chine entend brûler les étapes et elle prétend imposer sa marine comme une « blue water navy » au plus tôt.

Cette mission anti-piraterie fournit à la marine chinoise l’occasion idéale de passer de la pataugeoire au grand bain. On en est certes qu’au stade de l’échauffement et de l’entraînement. Gageons cependant, qu’après avoir assimilé les enseignements acquis dans le Golfe d’Aden et ailleurs au fil de nombreuses actions de coopération et avoir développé les capacités de sa flotte en surface, sous la mer et autour d’un éventuel porte-avions, l’APL-Navy sera bientôt prête pour la compétition.


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