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Le « Grand Jeu » très encombré de l’Arctique. La difficulté des stratégies chinoises

Un nouveau « Grand Jeu ».

Aux 8 nations du Conseil Arctique s’ajoutent 6 observateurs permanents (Allemagne, Espagne, France, Royaume Uni, Pays Bas, Pologne), et 4 temporaires, dont la Chine, l’Italie, la Corée du Sud et le Japon. C’est dans ce cadre encombré que s’amorce un nouveau « Grand Jeu ».

Son contexte est triple. Il est d’abord marqué par la géographie et la jurisprudence de l’histoire qui donnent au Canada et à la Russie un droit de regard sur les routes maritimes Nord-Ouest et Nord ; ensuite par le traité de Spitzberg, qui confère à tous le droit d’exploiter les ressources de l’archipel norvégien de Svalbard et d’y installer des centres de recherche, ce que la Chine a, comme d’autres, mis à profit ; enfin par la convention du droit de la mer qui codifie la souveraineté, la libre navigation, ainsi que les droits de prospection et d’exploitation dans les espaces maritimes.

Dans ce climat de compétition farouche, et en dépit des préoccupations écologiques sans cesse répétées, c’est de plus en plus la perspective de profits qui motive les initiatives et les projets le long des routes commerciales ou sur les zones de prospection.

La première offensive de ce nouveau « Grand Jeu », a peut-être été lancée en mai 2008, lorsque 5 Etats riverains - Etats-Unis, Russie, Norvège, Danemark, Groenland – réunis à Illulisat au Groenland, furent soupçonnés par l’UE, l’Allemagne et la Chine de vouloir exclure les non riverains du contrôle et de l’exploitation de la zone arctique, dans un contexte où la Russie, partie à la conférence, était déjà sur la sellette, pour avoir planté un drapeau à 4000 m de profondeur sous le Pôle.

Quoi qu’il en soit les absents d’Illulisat considèrent encore que la réunion était une sorte de « G5 arctique » qui s’est indûment attribué la mission ambitieuse de superviser l’exploration des ressources, la sécurité, la navigation et la protection de l’environnement du Pôle Nord. Ce que le Danemark semble confirmer en répétant que « l’UE doit comprendre que son implication dans la région devra se faire aux conditions des populations locales, en évitant de heurter les lois, les traditions, les cultures et les besoins des sociétés arctiques ».

En attendant, les « majors occidentales » ont commencé à s’intéresser à la zone, motivées par la hausse du brut, l’augmentation globale de la consommation de gaz et les riches perspectives en ressources d’hydrocarbures estimées à 160 milliards de barils de pétrole et 80 000 Mds de m3 de gaz, qui représenteraient près de 20% des réserves mondiales non explorées de pétrole et 1/3 des réserves de gaz. A quoi s’ajouteraient d’excellentes perspectives de terres rares, d’uranium, de fer, de plomb, de zinc et de diamants, essentiellement identifiées au Groenland.

Dans cette course aux richesses du sous-sol, on retrouve Exxon Mobil, Royal Dutch, Chevron, BP, GDF-Suez, Cairn Energy, Shell, BP, Maersk Oil, Vedenta (Inde), Statoil (Norvège) et Nunaoil, la compagnie locale du Groenland. En 2010, sept concessions ont été attribuées à différentes compagnies internationales (Shell, Statoil, GDF-Suez). En 2012, huit puits offshore sont en phase de test et des projets de forage sont à l’étude en mer de Baffin.


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