›› Editorial
Il faut se rendre à l’évidence. La vieille Europe aux prises avec ses affres budgétaires, handicapée par son infirmité politique et militaire, ne pèse plus.
Le paysage de la puissance stratégique est entièrement occupé, ou presque, par les Etats-Unis, prêts à évacuer l’Afghanistan, et dont on dit qu’ils sont sur le déclin, et les émergeants, dont le chef de file, aujourd’hui incontesté, est la Chine. Les experts, jamais à court de prédictions, affirment qu’elle sera dans quinze ans la première puissance économique de la planète.
Le tout au milieu de menaces latentes de prolifération nucléaire, d’un Moyen Orient enkysté dans ses haines, à l’ombre de la menace latente de l’Islam radical, et d’une succession de conflits et de secousses mettant en péril les équilibres anciens.
Les crises financières répétées et les tensions sur les ressources accompagnent la déstabilisation contagieuse des sociétés traditionnelles ou autocratiques, contre laquelle les pays démocratiques occidentaux, surendettés et en panne socio-économique, ne sont au demeurant pas immunisés.
Comme les ambitions contraires des puissances rivales s’attirent et se repoussent, l’une des compétions stratégiques qui occupe le devant de la scène, dans un environnement de plus en plus nerveux d’une Asie qui réarme, est la rivalité entre Pékin et Washington.
Et, comme l’esprit humain éprouve la nécessité de focaliser les antagonismes sur un théâtre concret, où se fourbissent les armes et les postures des affrontements futurs, c’est vers la Mer de Chine du Sud et Taïwan, objets d’innombrables commentaires d’experts, souvent inquiets, que se tournent les projecteurs des médias du monde.