Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Editorial

Les Jeux Olympiques. Et après ?

La rigidité d’un système peu enclin à laisser une marge d’initiative aux subordonnés que les autorités centrales tiennent toujours en suspicion, la tendance des cadres subalternes à se couvrir pour se prémunir contre les incidents, dont ils sont toujours rendus responsables, la crainte obsessionnelle de perdre la face, transforment peu à peu les JO, qui devaient être une fête, en une véritable épreuve. A moins de 15 jours de l’ouverture, l’atmosphère ludique a depuis longtemps déserté la capitale chinoise, corsetée par une longue série de mesures de sécurité toutes plus contraignantes les unes que les autres. Des dizaines de milliers de policiers et d’auxiliaires de sécurité contrôlent les entrées de la capitale occasionnant d’interminables bouchons, évacuent les travailleurs migrants, ferment les bars et les saunas, font la chasse aux prostituées, interdisent la circulation des camions, ce qui oblige nombre de commerces à fermer leurs portes, tandis que dans les zones sensibles du Tibet et du Xinjiang la répression anti-terroriste alourdit sa main.

Selon la règle d’un principe de précaution poussé à l’extrême, rien n’est laissé au hasard. A Kashgar deux terroristes Ouïghours accusés de fomenter des attentats ont été exécutés, tandis que la sécurité d’Etat affirme avoir démantelé un réseau terroriste ; au Tibet la surveillance des populations s’est resserrée et la répression continue de s’abattre sur la longue liste des sympathisants des émeutes du 14 mars. Des milliers de « suspects » ont disparu, tandis que d’autres, interpellés dans la rue, sont passés à tabac sans ménagement. La bienveillance du régime qui affirme avoir repris les négociations avec le Dalai Lama donne l’impression d’être un leurre, dont l’objectif n’était que d’apaiser les critiques internationales qui avaient pris Pékin pour cible après les émeutes de mars.

Toutes ces crispations sécuritaires accompagnées de sévères contraintes de circulation destinées à alléger la pollution, agacent le Pékinois moyen. Elles baignent dans une ambiance contrastée où le nationalisme et la fierté olympique voisinent avec la morosité d’une situation socio-économique inquiétante, et les frayeurs superstitieuses des Chinois. Toujours prompts à l’auto dérision ou au cynisme, le petit peuple assimile aujourd’hui les cinq poupées créées par le comité olympique, à la fois emblèmes ludiques des jeux et arguments commerciaux, aux 4 catastrophes qui se sont abattues sur la Chine depuis le début de l’année. La dernière, qui représente un oiseau étant assimilée aux inquiétudes qui entourent l’inflation et la situation économique prise dans la tourmente de la crise économique mondiale : baisse des exportations et chute vertigineuse de l’excédent commercial, encore accélérée par la hausse des importations de produits alimentaires ; amorce d’une crise immobilière signalée par l’effondrement des ventes de plus de 40% ; difficultés des banques qui souffrent des mesures destinées à contrôler l’inflation et à limiter le crédit ; chute de la bourse de plus de 50% en moins d’un an ; coupures d’électricité en séries et hausse du chômage, conséquence de la chute importante des acticités industrielles handicapées par la hausse des coûts de l’énergie.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

A Hong-Kong, l’inflexible priorité à la sécurité nationale a remplacé la souplesse des « Deux systèmes. »

14e ANP : Une page se tourne

La stratégie chinoise de « sécurité globale » face aux réalités de la guerre

Que sera le « Dragon » ?

Brève et brutale crise boursière. Le prix de la défiance