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Les nouvelles frictions avec Washington marquent-elles un tournant ?

La succession d’attaques venant des officiers généraux chinois est interprétée par certains chercheurs aux Etats-Unis et une bonne partie de la presse anglo-saxonne comme un virage majeur de la politique chinoise. Mais l’administration américaine veut garder la tête froide. S’il est vrai que les militaires américains ont exprimé leurs inquiétudes après les attaques répétées de leurs collègues chinois, le Département d’état, pour qui la coopération avec Pékin est essentielle, minimise la querelle.

Il indique par exemple que la position chinoise sur la question iranienne est aujourd’hui bien plus proche de Washington. Au point que, le 10 juin dernier, au moment même où le Président iranien Ahmadinejad arrivait en Chine, le Dr Ali Akbar Salehi, directeur du programme nucléaire iranien critiquait durement la décision de Pékin de soutenir les sanctions onusiennes contre Téhéran : « La Chine est en train de perdre sa respectabilité dans le monde islamique, et quand elle se réveillera, il sera trop tard ».

Sur la question nord-coréenne, les rumeurs courent aussi d’un infléchissement de l’attitude du Parti, qui aurait stoppé l’aide logistique à Pyongyang, après la mort de quatre chinois, abattus le 4 juin dernier par des gardes nord-coréens sur la frontière du Yalu.

Enfin, dans l’entourage de H. Clinton, on rappelle qu’aucun des généraux chinois impliqués dans la succession d’attaques verbales anti-américaines n’est un opérationnel. Tous sont en revanche des spécialistes de stratégie, également en charge des relations extérieures, dans un cénacle d’experts où les déclarations agressives anti-américaines ne sont pas une nouveauté. En 1996 et 2003, le Général Xiong Guang Kai, un des prédécesseurs de Ma Xiaotian, avait laissé planer la menace de représailles nucléaires contre les Etats-Unis.

En 2005, c’est Zhu Chenghu qui expliquait que Pékin ne craignait pas une confrontation nucléaire avec Washington et pourrait survivre à des frappes nucléaires sur les villes « à l’est de Xian ». Dans les deux cas, les menaces avaient été proférées à propos du différend sur la question de Taiwan. Les sujets de controverses et les tensions ne sont donc pas nouveaux, tandis que, depuis l’établissement des relations diplomatiques en 1979, les périodes de tension, souvent plus graves, n’ont pas manqué.

Pour n’en citer que quelques unes, rappelons qu’en 1996, Washington avait dépêché deux porte-avions dans les eaux taïwanaises en réaction aux tirs de missiles chinois au large de Taipei, déclenchés en représailles de l’élection du Président Lee Teng Hui au suffrage universel direct ; en 1999, le tir d’un missile de croisière américain sur l’ambassade chinoise à Belgrade avait provoqué une furieuse vague de manifestations anti-américaines en Chine ; en avril 2001, l’équipage d’un avion de reconnaissance EP 3, posé en catastrophe sur l’île de Hainan après une collision avec un avion de chasse chinois, avait été retenu en otage pendant 11 jours.


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