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›› Chronique

Pour une poignée de dollars

Ce ne peut être qu’une coïncidence fortuite que la justice de Hong Kong ait choisi le jour de l’Assomption pour ouvrir le premier procès contre les hérétiques du Falun Gong. La Vierge n’y est pour rien. Les seize accusés, dont un citoyen helvétique ont écopé d’amendes dont le montant varie entre 300 et 1 000 HK dollars. Autant dire pas grande chose pour avoir « entravé la circulation et agressé des agents d’Etat » lors d’une manifestation, vite dispersée par la police, devant le siège du Bureau de liaison du Gouvernement central, le 14 mars dernier. Si les peines prononcées contre les membres de la secte restent après tout mesurées, la portée du procès est autrement plus symbolique car les autorités de la Région administrative spéciale (RAS) ont ainsi clairement envoyé un signal aux adeptes de la secte interdite depuis 1999 dans le reste du pays : désormais la politique de « tolérance zéro » en la matière s’appliquera également dans l’ex-colonie britannique.

Si l’agitation du Falun Gong, à Hong Kong ou ailleurs, cause quelques soucis au gouvernement de Pékin, force est de constater qu’elle ne dégénèrera jamais en « guerre sainte ». Le vrai danger pour le régime se situerait plutôt du côté des hauts fonctionnaires dont les scandales financiers ont défrayé ces dernières années la chronique. Le dernier en date concerne Zhu Xiaohua, ex-vice gouverneur de la Banque populaire de Chine et directeur général de l’Administration centrale des devises étrangères (1993-1999). Il aurait été bénéficiaire de commissions occultes de plusieurs millions de HK dollars et aurait accordé à des tiers quelques dizaines de milliards de crédits sans observer les règles de prudence voulues. Ce n’était peut-être pas assez pour aller en prison, mais déjà suffisant pour perdre sa carte du Parti (la décision d’exclusion a été prise le 16 août 2002, soit trois ans après que Zhu ait quitté ses fonctions à la Banque populaire).

Après Li Fuxiang et Wang Xuebing, c’est le troisième vice-gouverneur de la Banque centrale chinoise impliqué dans des affaires de corruption. Outre la dimension politique de l’affaire (car Zhu Xiaohua était considéré comme un homme de confiance du premier ministre Zhu Rongji), le mécanisme de recrutements des hauts cadres d’administration est sérieusement remis en cause par les journalistes du Quotidien de la Jeunesse chinoise (journal réputé à gauche) qui ont récemment révélé l’affaire.

S’agit-il de règlements de comptes avant la tenue du XVIe congrès en novembre ? Peut-être. Toujours est-il que de la station balnéaire de Beidaihe où le Bureau politique s’est réuni en conclave entre 15 juillet et 10 août environ, rien de concret n’est sorti concernant la succession de l’équipe sortante. Au lieu de spéculer sans fin sur le sujet, mieux vaudrait faire un tour dans les sites Internet des principaux journaux chinois. Sur leurs forums de discussion, de sérieux débats font rage à mots couverts. A titre de curiosité, vous apprendrez que les amiraux sont en train de réclamer un porte-avions à propulsion nucléaire. D’accord, il s’agit d’un serpent de mer qui refait régulièrement surface, mais il paraît que les chantiers navals de Shanghai seraient d’ores et déjà choisis pour sa construction, au détriment de ceux de Dalian…pour une poignée de dollars.


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