Your browser does not support JavaScript!

Repérer l'essentiel de l'information • Chercher le sens de l'événement • Comprendre l'évolution de la Chine

›› Editorial

Prolifération nucléaire. La Chine se démarque des Occidentaux

Alors que se déroule à New York la conférence sur le Traité de Non Prolifération (TNP), les Occidentaux s’interrogent toujours sur la véritable position chinoise à l’égard de la prolifération nucléaire, et plus encore sur la volonté de Pékin de participer aux pressions internationales destinées à réduire les risques posés par la « nucléarisation militaire » de la Corée du Nord et de l’Iran.

Le 24 avril dernier, un rapport du Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI), stigmatisait « l’ambiguïté » des positions chinoises. Selon les auteurs, Pékin était partagé entre les déclarations de bonnes intentions et ses constants efforts pour moderniser son arsenal. Le rapport ajoutait que le discours de la diplomatie chinoise, au lieu de s’aligner sur celui du club occidental qui pointe du doigt les dérapages proliférants de L’Iran et de la Corée du Nord, prenait plus souvent fait et cause pour les revendications des pays non-nucléaires, qui réclament la fin des « doubles standards » occidentaux en même temps que le désarmement de la Russie et des Etats-Unis.

Mais Pékin a beau jeu de rejeter les accusations sur ses ambiguïtés quand Washington, qui se pose en champion de la lutte contre la prolifération, n’a toujours pas ratifié le traité d’interdiction des essais nucléaires et que sa politique est brouillée par les passe droits accordés à l’Inde (Atomic Energy Cooperation Act signé en 2008) et à Israël (non signataire du TNP), deux proliférateurs avérés, mais jamais condamnés et qui, de surcroît, bénéficient des faveurs des coopérations américaines et occidentales dans le domaine de l’énergie nucléaire civile.

A ces divergences qui dessinent une position chinoise plutôt en marge de celle des Occidentaux, sinon à rebours, il faut ajouter les tensions récurrentes autour des transferts de technologies sensibles du Complexe militaro-industriel chinois vers Téhéran. Cinq grands groupes d’état chinois (NORINCO, China Great Wall Industry, China Precision Machinery Import-Export Corporation, Wa Cheong Tai Company et Zibo Chemical Equipment Plant) sont toujours sous le coup de sanctions aux Etats-Unis. Une occurrence qui ne favorise pas la confiance réciproque.

Les dissonances et tensions renvoient parfois à l’affichage pro tiers-mondiste du Parti et donnent un aperçu des attitudes à venir de la Chine sur la prolifération nucléaire et sur la manière dont elle abordera les questions de la Corée du Nord et l’Iran. Une chose est certaine, la Chine ne prendra aucune initiative de désarmement tant que les arsenaux mondiaux seront aussi fortement déséquilibrés en faveur de Moscou et Washington. Dans le débat controversé sur la prolifération, elle défendra toujours le droit des pays non dotés de l’arme atomique à développer des centrales nucléaires civiles.


• Commenter cet article

Modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Ce formulaire accepte les raccourcis SPIP [->url] {{gras}} {italique} <quote> <code> et le code HTML <q> <del> <ins>. Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

• À lire dans la même rubrique

A Hong-Kong, l’inflexible priorité à la sécurité nationale a remplacé la souplesse des « Deux systèmes. »

14e ANP : Une page se tourne

La stratégie chinoise de « sécurité globale » face aux réalités de la guerre

Que sera le « Dragon » ?

Brève et brutale crise boursière. Le prix de la défiance